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Davia Martelli (NRJ 12) : Elle dénonce les travers du métier de comédien

Publié le 26 mai 2013 par Slarue1 @larueofficiel
Davia Martelli (NRJ 12) : Elle dénonce les travers du métier de comédien Le Mag, présenté par Matthieu Delormeau, est diffusé chaque jour sur NRJ 12 et parmi les chroniqueurs, il y a Davia Martelli.

Nous avions beaucoup entendu parler d'elle car elle a incarné Cerise de la célèbre publicité Groupama et son arrivée dans le Mag était devenu un mini-événement.

Davia fait une (trop courte) chronique, presque quotidiennement dans l'émission et on parle peu d'elle, ce qui est fort dommage.

Pourtant la jeune femme a des choses à dire et elle en fait état sur son compte Facebook.

Mais qui est Davia ?

Davia est mannequin et commédienne, et, comme on peut le lire sur son book en ligne, elle met les choses au clair dès le départ : "Je ne fais PAS DE FIGURATION et n'effectue des free test qu'avec des PHOTOGRAPHES PROFESSIONNELS. Merci de votre compréhension. Je ne porte aucun intérêt pour les photos de charme, de même pour le "nu artistique".

Ce qui est un bon point pour elle et qui la place directement dans la case "respect" et on s'aperçoit surtout, quand on s'intéresse à sa carrière, qu'elle n'est pas que chroniqueuse, mais aussi une femme qui aime son métier (comédienne) et qui n'a pas la langue dans sa poche !

Sur son compte Facebook, elle poste un très long texte (de Jean MASINI ?) qui explique que dans son domaine, la vie n'est pas si rose !

UN GRAND BRAVO A ELLE !

Voici le texte, très réaliste, posté sur le compte facebook de Davia dont elle se fait le relais : "Depuis juillet 2006, j'ai apporté mon concours à 150 tournages (la moitié en figurations, le reste en silhouettes, petits rôles, publicités ou clips). J'écris "apporter mon concours" volontairement parce que ce que je souhaite exprimer, c'est le refus qui est le mien de constater que de plus en plus, les "acteurs de complément" que nous sommes se voient proposer de travailler sans être rémunérés.

En économie, on considère que tout ce qui a un prix fait partie d'une des deux catégories : les biens (la voiture, le pain, le vêtement...) ou les services que sont les activités des femmes et des hommes qui travaillent pour gagner leur vie. Les employés gagnent leur salaire, les commerçants font des bénéfices, les artisans et les professions libérales émettent des factures ou des notes d'honoraires. Les acteurss de complement, qu'ils soient payés en tant que tels, ou en tant que silhouette, ou même en tant que comédien, sont des salariés. Leur salaire est réglementé par une convention collective, et toute dérogation à cette disposition est illégale, tout ceci a été parfaitement exposé par Movifax, on peut consulter la convention collective des acteurs de complément sur le site de l'ACIA www.acia.org.

Malgré ceci, nous sommes souvent sollicités pour des tournages présentés comme "à petit budget", ou "à budget serré" pour des figurations non rémunérées. Je voudrais expliquer ici en quoi cette proposition est non seulement illégale, mais déloyale et même immorale.

Je gagne ma vie en vendant mes services qui consistent à contribuer à la fabrication d'une image destinée à être commercialisée. J'apporte par ma présence sur cette image une valeur ajoutée qui justifie ma rémunération. Peu importe si ma présence sur cette image est interchangeable, il faut qu'une personne apparaisse et ainsi la personne qui a apporté ce service a un droit à rémunération. Mais comme cette contribution, la mienne, consiste le plus souvent à attendre, ou à marcher, bref généralement à effectuer des actes de la vie courante, certains considèrent qu'elle est non spécialisée et tentent de nous convaincre de figurer dans leur tournage sans rémunération. Ces personnes font valoir que les avantages pour nous consistent en l'intérêt d'être vu dans une émission ou dans un film, ou dans un clip... qui pourrait déboucher sur des embauches alors rémunérées. Mais moi, comme bien d'autres, lorsque nous tournons, c'est parce que nous avons répondu à une annonce (movifax). Lorsque nous sommes directement sollicités, c'est soit par des gens qui nous ont vu sur des sites internet spécialisés (Book.fr, par exemple) soit par des personnes qui nous ont déjà fait tourner ou qui nous ont castés. Jamais je n'ai été sollicité parce qu'on m'a vu dans un film ou sur internet.

Et il faut savoir aussi que les comédiens ont des frais :

- Les cotisations aux sites d'annonceurs de tournage ;

- Les photos qu'ils doivent renouveler et dont la qualité est indispensable, et donc il faut payer le prix de cette qualité ;

- les frais de costume et d'accessoire. Il est en effet indispensable de disposer d'une garde-robe la plus variée et le plus fournie possible : tenues décontractées, tenues de travail, tenues de sport, tenues de ville, tenues habillées, tenues chics pour cérémonie… et le tout en version hiver et version été ! Ensuite les accessoires : les couvre-chefs, les canes, les mallettes, attaché-case, les différentes paires de lunettes… et il vaut mieux disposer d'un véhicule (le carburant est très rarement remboursé) ;

- Les frais de coiffure, et pas seulement pour les dames;

Nous devons nous présenter à des tournages avec plusieurs tenues et tout ceci représente outre le coût d'acquisition et un coût d'entretien – pressing, assurances, retouches…
Enfin le plus important : le coût de la disponibilité. Si vous me prenez une partie de mon temps sans la rémunérer, vous me priverez de la possibilité d'en disposer pour effectuer une autre activité rémunératrice, même en restant dans le domaine des "actes de la vie courante" : garde d'enfants, gardiennage, leçons particulières, courses (amener les enfants à l'école), plonge, ménages, chiens-chats…

Mon temps m'appartient et j'en dispose librement. La coutume de disposer gratuitement du temps du figurant et de la figurante est fortement établie dans les pratiques courantes du métier. Prenez un artisan, lorsque vous le convoquez, il vous facturera, et c'est normal, le temps passé chez vous plus le temps mis à se déplacer. Le comédien et la comédienne convoqués à un casting, qu'ils soient retenus ou pas pour l'emploi casté, ne sont en rien rémunérés, et il arrive qu'on leur ai demandé d'apprendre un texte pour ce casting. "Super !", vous dira-t-on à l'issue de votre prestation, et dans la plupart des cas, personne ne vous préviendra que vous n'avez pas été retenu ! Motif : le temps des casteurs est précieux, celui des acteurs est taillable et corvéable à merci. Mais cette situation est aussi due en partie au fait que les acteurs de complément sont très nombreux, et la loi de l'offre et de la demande conduit parfois certaines productions à des comportements "d'aubaine" qui sont d'une délicatesse pour le moins mesurée.

Pourquoi les comédiens seraient-ils la variable d'ajustement des budgets de films ?

Un problème récurrent : celui des étudiants des écoles publiques et privées de cinéma. Ils ont l'obligation tout à fait saine par ailleurs de réaliser un film au cours de leurs études, souvent à la fin. Leur langage est toujours le même : "Petit budget, impossible de rémunérer les comédiens…" En d'autre mots, il y a un budget, mais pas pour les comédiens ! J'affirme que dans ce domaine, la responsabilité des directeurs de ces établissements est engagée. Ils forment des futurs professionnels du cinéma en commençant par leur laisser croire que la variable d'ajustement du budget d'un film, c'est la rémunération du comédien. C'est un bien mauvais service ainsi rendu à ces étudiants. Les acteurs, de complément et les comédiens, sont comme tout le monde, ils vivent de leur activité. Cette activité consiste à apporter un concours rémunéré à la réalisation d'une œuvre artistique, ne leur ôtez pas le pain de leur bouche."

Jean MASINI, Paris, le 19 mai 2013

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