House Hunting (Eric Hurt, 2012)

Deux familles en quête d'un nouveau foyer se retrouvent au même moment à visiter cette belle maison isolée... La maison ne les laissera pas partir, à chaque fois qu'il s'en éloignent, c'est pour revenir devant celle-ci. Condamnées à vivre ensemble, prisonniers de la demeure, la rivalité va aller crescendo entre les deux familles qui n'aspirent qu'à la fuir... la rivalité, mais aussi ce qui semble être une mystérieuse mécanique...
Non, House Hunting n'est pas à proprement parler un "bon film", mais toute la rédaction est pourtant tombée d'accord pour convenir que nous avons largement apprécié sa découverte. Quelque part entre Blair Witch, Shinning et Emprise, House Hunting n'est certainement pas un modèle d'originalité, mais si maladroitement bricolé soit-il, les mésaventures de ces deux familles parviennent largement à nous tenir en haleine jusqu'à son terme.  On vous fait visiter...
Tournez le dos à la maison et marchez en ligne droite sans vous arrêter... Vous retomberez immanquablement sur celle-ci au détour d'un des arbres dans laquelle est est noyée... Chaque matin, ouvrez le placard de la cuisine, vous y trouverez 7 boites de conserve, 1 par personne, qui vous y attendront... Et lorsqu'il n'y en aura que 6, il n'est pas certain que cela soit de très bon augure... Ajouter quelques visions de gens qui ne sont pas là, et qui semblent vouloir vous faire comprendre quelque chose... et cette fille, récupérée en sang juste avant de découvrir la maison... l'autre chef de famille, avec son revolver...  House Hunting ressemble à une compilation d'idées de bases de la Quatrième Dimension, mais comme un panier garni composé avec soin, il donne envie, et même si la présentation n'y sera pas, le goût est bien là ! Les idées qu'il véhicule trottent dans la tête du spectateur, la peur n'est pas tout à fait là, mais elle est toute proche...
Maison hantée, esprits malintentionnés, malaise grandissant et tension croissante émaillent House Hunting entre deux erreurs de rythme, quelques poncifs peu dégrossis et le jeu parfois calamiteux de ses acteurs (car House Hunting possède de "vrais morceaux de Marc Singer dedans", le héros de la série V ou encore de Dar l'Invincible !). Sa réalisation hésitante, parfois faite d'ellipses involontaires ou de fondus au noir, faute de mieux, lui donne effectivement une qualité très télévisuelle, mais malgré ses défauts, il sait faire évoluer ses emprunts scénaristiques d'un thème à l'autre et sait les enchaîner habilement, et dans le bon ordre ! Le mystère se transforme en cercle vicieux, la cohabitation des deux familles se dégrade avec l'influence grandissante des visions, les tensions annoncent les drames à venir... House Hunting glisse d'un emprunt à l'autre avant que l'on ait ressenti la lassitude s'installer : malgré de nombreux défauts, il parvient à susciter l'idée de la peur et joue habilement sur le malaise.
Objectivement mauvais, c'est acquis, mais son enchaînement de déjà-vu débouche pourtant sur une bonne gestion de son ambiance et lui donnerait presque des allures de neuf ! Au milieu de la cohorte de séries B sans inspiration ou de films de genre bâclés, House Hunting réussit à tirer son épingle du jeu par une bonne volonté désintéressée évidente. On se surprend alors à rêver qu'il n'ait été dans les mains d'un réalisateur plus expérimenté, plus à l'aise avec cette notion de timing, si importante dans ce genre de projet... Hélas, nous n'avons eu que ce modeste House Hunting, mais sans aucune hésitation nous le gardons dans nos bons souvenirs et nous mettons du côté des futurs (et rares, n'en doutons pas) défenseurs de ce film. Petit projet modeste et peu original, House Hunting nous a paru incroyablement sympathique ! Pas poseur pour un sou, on a senti dans ses intentions modestes, presque humbles, de bien nobles motivations ! On a aimé cette petite série B mal foutue, on a même beaucoup aimé...