J'ai toujours aimé mes maîtresses.
Ma marguerite n'a qu'un seul pétale: passionnément!
Comme dit Jules des Eglises" yé n'ai pas changé..."
Célestine :
"Lorsque
j'étais petite, je pouvais regarder avec fascination une goutte d'eau glisser
sur une plume. C'était un spectacle étonnant et un peu magique pour l'enfant
que j'étais. Je n'arrivais pas à concevoir que les canards, qui ont toujours le
cul dans l'eau, ne fussent jamais trempés jusqu'aux os comme je pouvais l'être
quand désobéissante je restais sous la pluie, sur la balançoire, à tirer la
langue pour boire l'eau du ciel avec application [....]
L'année
avance, mes élèves grandissent, et pas seulement en sagesse, je le vois à ma
façon de les regarder de moins haut. C'est peut-être moi qui rapetisse?
Les
enfants s'en vont. [….]
[….]Le
long ruban de réglisse de ma vie s'enroule et se déroule avec des grâces infinies.
Les soirs s'étirent mollement et les matins tremblent de promesse.
Oui,
tout est bien.
Avec
ou sans plumes de canards."
Mrs K :
"La pluie revint avec mardi.
Momo m'annonça sans sourciller que l'Espagne vivait des soucis
difficiles et Nesmy m'assura que dans ce même pays on trouvait de
l'architecture « romanica, gotica, judaica et arabica ».
Je voulus demander des précisions sur la « robusta »
mais un coup de coude d'André me ramena à la raison, on était à la bourre et il
y avait encore quatre candidats à faire passer avant midi.
Dehors il pleuvait de plus belle. "
Dans le sas du rêve et de la réalité la maîtresse, encore en
apesanteur, songeant émue au maître
d’école de son enfance qui lui transmît l’envie de lire, d’écrire et de compter
des heures durant sans compter les siennes.
Fraîche, douce et parfumée, le passeport en poche, elle
franchit la frontière du pays du savoir avec une chaude envie de transmettre.
Les maîtres d'école en blouse grise floutés par le souvenir avaient
été promus sans trop d’augmentation instituteur en jean pat’d’éph pour finir
professeur des écoles baggy avec une option langage SMS kikolol.
Atterrissant sur le coude d’André elle se souvint juste à
temps des injonctions de l’académie
d’avoir la note et la pédale douce sur le frein de l’excellence.
A l’étage au dessus, le ministre veut des chiffres de
réussite présentables pour sa statistique et sa carrière.
Ne peut-on être bachelier conjuguant le verbe croiver et
ministre lisant l’étiquette de son pull Zadig et Voltaire ?
Passer à la postérité au titre de vedette sur « télé allo,
quoi? » et future écrivaine sur la guerre mondiale de 1984 ?
Basta ! La retraite n’est plus très loin.
Encore quelques
années à éviter les balles perdues des grands frères, à essuyer les
colères léonines des géniteurs de petits génies hors de portée des critiques et
enfin écrire un bouquin à quatre mains
avec Dédé sur les perles du bac.
Fraîche, douce et parfumée passer de la littérature à la
« lis tes ratures ».
Mes Dames, j'ai agi sans votre permission. C'est ma grande faute.
Corrigez-moi: je suis très vilain!