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La suppression de Des mots de minuit: la culture est-elle trop chère pour France Télévision?

Publié le 01 juin 2013 par Francoisjost

En choisissant de faire un article sur la suppression de "Des mots de minuit", je ne suis pas sûr d’intéresser beaucoup plus que le public que ce programme réunissait, ce qui, soit dit en passant, fait quand même autour de 100.000 téléspectateurs. Et pourtant, cette suppression mérite qu’on s’y arrête.

Voici donc une émission qui reçoit des intellectuels qui ont écrit des livres. Pas forcément des universitaires obscurs, comme on aime parfois à les imaginer, mais des auteurs qui ont écrit sur des sujets aussi divers que "La Sexualité masculine", la BD ou la cuisine (parmi les derniers sujets traités). Elle porte depuis longtemps un titre qui a peu de rapport avec sa programmation, puisque cela fait des lustres – sans doute depuis l’époque où Michel Field la présentait – qu’elle est programmée à 1 heure du matin.

France Télé court toujours après les succès du privé

Que lui reproche-t-on ? De coûter trop cher. Comment juger le prix d’un programme, me direz-vous ? Comment juge-t-on qu’il est trop cher ? Tout simplement en prenant en compte la rentabilité d’une case horaire : pour les dirigeants de la chaîne, il s’agit de mettre en regard le nombre de téléspectateurs que réunit un programme et le prix de revient d’une heure de programme.

À ce compte-là, le calcul est simple : on divise 64.000 euros le numéro par 105.000 téléspectateurs (l’audience du dernier mercredi) et l’on voit combien coûte un téléspectateur. Évidemment, la conclusion est vite tirée : il vaut mieux rediffuser un programme de la chaîne ou passer une vieille série américaine. C’est évidemment beaucoup plus rentable. Mais, dans ces conditions, que reste-t-il des missions du service public ?

En 2009, Sarkozy a supprimé la publicité sur France Télévisions après 20 heures. Pourquoi ? Soi-disant pour découpler les programmes de leur audience. Il s’agissait de redonner au service public une liberté de ton, une capacité à innover, qui le libérait des servitudes de la concurrence avec le privé.

Or à quoi assiste-t-on depuis cette date fatidique ? À une course à l’audience, exactement comme avant. France Télévisions a beaucoup moins de moyens, mais elle court toujours après les succès relatifs du privé.

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