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Sugar Man

Publié le 03 juin 2013 par Xylophon

The Motor city, dans les années 70, Sixto, sixième enfant d'une famille de pauvres immigrés mexicains se met à chanter et sort dans l'anonymat le plus complet deux albums, "Cold Fact" puis "Coming from Reality".

Sixto Rodriguez, à défaut de devenir chanteur, sera donc comme son père un ouvrier de Détroit, portant sur son dos, briques et parpaings.

Le chanteur ouvrier ne s'acharne pas: il croit en autre chose que le succès.

Les années passent et sans le savoir, il devient en Afrique du Sud puis en Australie, une icone, même si l'argent des disques vendus dans l'hémisphère sud se perd dans les méandres des circuits complexes de la production musicale, et n'arrive jamais à son auteur.

Porte étendard sans le savoir des minorités, il continue sa vie modeste tout en s'intéressant aussi au monde qui l'entoure.

Etudes de philosophie, candidat à la mairie, Sixto sait que la culture émancipe la Société.

Il en fait donc profiter sa famille à défaut de pouvoir matériellement la combler.

Et puis un jour, un fan part en quête du chanteur disparu ne sachant pas bien si celui est mort ou vivant. C'est l'histoire de "Searching for Sugar Man", documentaire primé au oscar en 2013.

Le monde entier découvre alors cette voix à la fois douce et granuleuse, qui chante un blues-folk mélodique.

Des paroles qui n'ont rien à envier aux plus beaux textes de Dylan et l'ouvrier de Détroit devient soudainement à 70 ans une rock-star qui refuse de dormir dans les lits king-size des hôtels de luxe.

Sa description réaliste et désabusée de l’Amérique parle aux tripes.

Sans fioritures, il va droit au but, portant haut et fort les conditions de vie dégueulasses des ouvriers dans une ville post-industrielle laissée à l’abandon.

Parce qu’il voit son peuple sans alternative, essayer de noyer le soleil dans le whisky.

Cause I see my people trying to drown the sun

Parce qu’il lui demande combien de fois pouvez-vous vous réveillez dans cette bande dessinée et planter des fleurs.

Cause how many times can you wake up in this comic book and plant flowers?

Mais plus encore que ses pamphlets irrigués par cette culture ouvrière, comme Dylan, il fait de ses textes des chansons constructives et universelles à l'image de "The Establishment Blues".

Cette chanson évoque déjà en 1970 les "ventes d'armes qui explosent", "la mafia qui devient de plus en plus grosse comme la pollution dans les rivières", et les gens qui "sont furieux mais oublient le jour du vote".


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