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Sylvia PINEL bricole avec les artisans

Publié le 04 juin 2013 par Bil

sylvia Pinel.JPGLes chiffres sont là. Malgré un passage à la paille de fer les chiffres du chômage augmentent chaque jour un peu plus.  L’on ne peut contenir un fleuve qui déborde paraît-il. Surtout si l’on attend la décrue perchés sur les hauteurs.

Nous connaissons tous les réponses usuelles et ce n’est pas la peine de nous rappeler que l’on ne peut rien contre les orages annoncés ou qu’après la pluie viendra le soleil…Les paysans savent combien il est important de travailler le sol pour qu’il soit fertile.

Un simple bon sens qui semble avoir échappé à notre Ministre du commerce et de l’artisanat. Ses origines paysannes (connaissez-vous la riante plaine du Tarn et Garonne ?) ne lui ont pas permis de garder mesure dans une tâche qui visiblement la dépasse. Voilà qu’elle découvre les « excès » provoqués par l’auto-entreprise. Le prédécesseur de F. Hollande a accompagné peu de lois profitables à l’économie de notre pays ; mais celle-ci valait la peine d’être appuyée. Forcément imparfaite elle mérite d’exister, d’être simple et de « parler » à un nombre important d’individus qui préfèrent ce statut (peu enviable mais digne) plutôt que le statut de chômeur.

Nous sommes nombreux, dans des carrières privées (et donc chaotiques) a y avoir gouté. Romain Blachier, par ex, peut vous faire part de son expérience dans le secteur du numérique. Personnellement, j’ai eu l’occasion de facturer quelques interventions au travers ce statut ; j’en connais donc la simplicité (et les limites). 

L’on évoque  des débordements notamment dans le bâtiment. L’on revient régulièrement sur ce secteur où visiblement l’on enlèverait le pain à la bouche des artisans tout aussi patentés que....débordés (1). Ont-ils torts ? Connaissant la vie des chantiers je vous réponds : pas forcément. Un problème de charge administrative et de responsabilité qu’il importerait de traiter.

Mais à la réalité leurs combats face aux auto-entrepreneurs est un mauvais combat. Vouloir contester l’arrivée sur le marché de ces derniers n’a qu’un but, réduire, de fait, la concurrence et « protéger » son prè-carré. A la réalité les artisans du bâtiment préfèrent voir disparaître leurs aînés (dans ce secteur le taux de mortalité des entreprise est proportionnel à la retraite du patron) plutôt que de renouveler  la profession par l’accompagnement de ces auto-entrepreneurs vers plus de professionnalisme.

La seule mission honorable, à mes yeux, d’une Ministre de l’artisanat en période de fort taux de chômage, aurait été de favoriser les passerelles entre le statut de l’auto-entrepreneur et celui de l’artisan par diverses mesures d’aides et de simplifications du statut poussiéreux de l’artisanat. Un statut qui rebute les « bricoleurs » (2) qui préfèrent rester sur la première marche et refusent délibérément de franchir les étapes.

Mais évoquer la simplification face à des Ministères pléthoriques où la seule justification d’exister est de produire  des règlements n’est pas à l’ordre du jour. De fait,  Mme PINEL est poussée à restreindre, contingenter, réglementer, cadrer les porteurs d’espoirs plutôt que d’améliorer leurs évolutions vers un vrai statut pérenne. L’effet ne se fera pas attendre ; au-delà de la seconde année l’auto-entrepreneur reconnu pour sa qualité de travail n’aura qu’à ne plus facturer ses prestations dans ce secteur où la main d'oeuvre domine ; ainsi les paiements occultes franchiront une nouvelle étape (avec une TVA à 10% l’argument est facile). Quant à ceux qui n’auront pas réussi  ils n’auront qu’à s’inscrire sur les listes de pôle emplois et grossir  le nombre des demandeurs de longue durée.

Comme disait mon grand père quand le bâtiment va…tout va ! Cela étant, visiblement les "restrictions" semblent dépasser le cercle étroit du bâtiment ; l'on préfère élargir ce sujet à des professions qui n'en demandaient pas tant plutôt que  traiter (par ex.) la profession de taxi (comme le souhaiterait l'Europe).

(1)   Avez-vous recherché un artisan ce derniers temps ? ils sont tous "débordés".

(2) Pour utiliser le terme péjoratif utilisés par les artisans à l’encontre de leurs « concurrents » auto entrepreneurs.


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