Cette lettre qui va changer ma vie.

Quand l’Homme qui partage ma vie a franchi la porte d’entrée avec une lettre à la main et un "Ma chérie? C’est pour toiiiiiii!!!", j’ai tout de suite su ce qu’elle contenait.
Cette lettre je l’attends depuis quelques jours.
Il me tardait de la recevoir.
J’essayais de ne pas y penser, de l’oublier.
Parce que cette lettre est capable de faire pencher la balance du bon côté. Ou pas.

Je n’ai jamais pu faire d’études. J’ai bien essayé. Deux ans de fac.
Une première année plantée pour cause de réorientation, une deuxième échouée lamentablement.
J’aurais aimé continuer mais faute de financement je n’ai pas pu et je n’ai eu d’autre choix que d’entrer dans la vie active.
Ca fait sept ans que je ne suis plus étudiante. Sept ans que je vis grâce à des boulots plus ou moins merdiques et/ou inintéressants.
Et je sature.

Alors quand mon cdd a pris fin deux mois avant mon congé maternité, je n’ai pas hésité, je n’ai pas renouvellé. J’en ai profité pour me reposer, penser à moi et vivre grâce à Pôle Emploi.
Beaucoup m’ont dit que ce  n’était pas raisonnable de ne pas bosser alors que le Ptit Loup allait arriver et qu’il allait nous coûter cher. Beaucoup m’ont fait comprendre qu’être une "assistée" c’est moche.
Ces personnes, je les emmerde. Vraiment fort.
Je ne leur ai pas dit qu’en sept ans de vie active, je n’ai bénéficié de l’aide de Pôle Emploi que cinq mois. Je ne leur ai pas dit non plus que j’avais un projet bien précis en tête pour me permettre d’avoir un avenir meilleur. Je n’avais pas envie de me justifier.

Ce projet, c’est le CIF. Le Congé Individuel de Formation.
Dans mon cas, il me permettrait de suivre des cours et de passer un examen. Un BTS en un an. Une formation qui peut être prise en charge et qui peut être rémunérée.
A la fin de mon cdd et pendant mon congé maternité, je me suis reposée, j’ai pensé à moi et beaucoup à mon projet. J’ai trouvé mon centre de formation, passé des tests, des entretiens, couru à droite et à gauche pour remplir mon dossier et le rendre avant la date limite.
Le centre de formation ayant validé mon projet, il ne me restait plus qu’à trouver le financement.
Une formation a un coût et surtout, je ne pouvais pas me permettre d’étudier un an sans rémunération.
J’ai donc déposé un dossier au FONGECIF il y a quelques semaines en croisant les doigts très fort.
Et j’ai attendu, en serrant les fesses, en vérifiant ma boite aux lettres plusieurs fois par jour, en me connectant sur le site pour voir si la décision avait été prise, en stressant, en me demandant sans cesse ce que je ferai si ma demande de financement n’était pas acceptée.

Elle est arrivée hier matin cette lettre.
Je n’ai pas pu l’ouvrir, mes mains tremblaient trop. L’Homme qui partage ma vie s’en est chargé.
Et c’est avec un grand sourire qu’il me l’a lu.
"… Nous avons le plaisir de vous informer que la Commission Paritaire d’Agrément a décidé, de donner une suite favorable à votre demande…".

Gagné! J’ai gagné!
Je vais enfin pouvoir étudier, obtenir un diplôme (croisons les doigts) qui va me permettre d’accéder à un meilleur emploi, à un plus bel avenir.
Les cours commencent le mois prochain, j’ai hâte, j’ai peur.
Pendant un an je vais devoir me donner à fond! Parce qu’un BTS se fait en deux ans normalement. Je ne vais avoir que trois petites semaines de vacances cet été et c’est tout, je vais devoir bosser, réviser. Je vais être étudiante!
Etudiante, femme et maman. Je vais devoir jongler avec plusieurs casquettes.
J’ai peur de ne pas y arriver mais je suis déterminée. Je veux réussir, pour moi, pour ma famille, pour prendre ma revanche sur tous ces cons qui n’y ont pas cru.

C’était une belle journée, hier. Elle a bien commencé.
Il ne me reste plus qu’à profiter à fond de mon fils pendant ces dernières semaines avant de reprendre le chemin de l’école.

Il ne me reste plus qu’à m’acheter un cartable.
Ca tombe bien, il y en a un qui me fait de l’oeil depuis un moment!

Pour plus de renseignements sur le CIF, cliquez ICI ou ICI.