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De la chenille au papillon, le changement dans l’entreprise

Publié le 05 juin 2013 par Olivier Guérin @oguerin

080304200858-largeLorsque l’on observe un instant le monde qui nous entoure, on remarque des processus répétitifs. Un de ces processus visibles, c’est le changement et la transformation. L’histoire même de notre univers est jalonnée de changements globaux, du big bang à l’extinction des dinosaures en passant par l’avènement de plusieurs générations d’hommes, jusqu’à la disparition de peuples, et la réalisation et l’anéantissement d’entreprises humaines. Le changement est dans la nature, et on le retrouve partout dans notre vie quotidienne, à toutes les échelles et à tous les niveaux du monde, et bien sûr dans l’entreprise également. Aucune organisation naturelle, aucune organisation humaine, ne se maintient en l’état éternellement, c’est contraire à la réalité du monde.

On peut facilement reconnaître que ces mouvements, globaux ou locaux, l’histoire du monde, des organisations, des hommes, se font en spirale: il y a tout d’abord naissance, expansion, puis régression et mort, puis renaissance et expansion à nouveau, à la manière d’un modèle en spirale. Pendant la phase de croissance, tout va bien temporairement (le temps étant ici une valeur relative à l’organisation dont on parle), et dans la phase dite de régression, plusieurs éléments se battent pour leur survie. A l’échelle d’une entreprise, on pourra les identifier par des personnes ou par des groupes qui résistent. A l’issue de la transformation, habituellement un seul groupe soutenant un modèle a survécu, et l’autre a complètement  "disparu" ou a rejoint l’autre groupe et est rentré dans le rang.

On peut retrouver ce processus de transformation dans des processus naturels fascinants. Savez-vous, par exemple, que la chenille résiste d’abord au mécanisme de sa propre métamorphose en papillon ? Son système de défense combat les cellules, minoritaires tout d’abord, qui contiennent le schéma du papillon à venir, on les appelle les disques imaginaux. Puis, petit à petit, ces cellules imaginales se multiplient et se rassemblent, elles travaillent ensemble, deviennent majoritaires et finissent par remporter la partie. Au final, on peut dire que l’effondrement de la structure de la chenille est essentiel pour l’apparition du nouveau papillon, mais sans oublier que le papillon n’existe pas sans la chenille. La biologiste Elisabeth Sahtouris résume cela très joliment et simplement « Si vous voulez un monde de papillons, n’écrasez pas la chenille, mais rejoignez d’autres cellules imaginales pour construire un meilleur futur pour nous tous ».

Dans l’entreprise, comme dans tout processus, ce mouvement se matérialise par du rejet, et par la défense d’un système, dans le but de le faire perdurer. Ce sont des grèves, ce sont des modèles archaïques dysfonctionnels, ce sont des attachements à des avantages acquis, à tous les niveaux de l’entreprise, ce sont des organisations hiérarchiques. Cette résistance trouve vraisemblablement sa source dans la peur de l’inconnu, et la recherche d’un conservatisme assurant sécurité et sérénité, qui sont des besoins humains fondamentaux.

Pour quelqu’un qui participe ou accompagne ces évolutions ou ces transformations, selon l’intensité du mouvement, la position juste ne se trouve pas dans la destruction totale du modèle en place, car celui-ci contient l’ADN du modèle à venir ; elle ne se trouve pas non plus dans la résistance coûte que coûte au changement, car il est inévitable, mais dans la réalisation que rien ne perdure et que tout évolue. C’est une invitation, pas seulement dans l’entreprise mais dans notre vie quotidienne, à ne pas tomber dans ces deux pièges, mais aussi à reconnaître ces comportements comme prévisibles et humains, et à nous préparer, en toute sérénité, au changement.

Olivier Guérin



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