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Le secret d’un CA de plus de 10 millions de dollars annuels : travail, publicité et réseau

Publié le 06 juin 2013 par Diateino

« Ne crois pas que tu t’es trompé de route quand tu n’es pas allé assez loin. »

Claude Aveline (1901-1992), écrivain et poète français

Le secret d’un CA de plus de 10 millions de dollars annuels : travail, publicité et réseauQuand Jean-Pierre Froget, surnommé « JP », affirme qu’il est le moins cher du marché,  personne ne se met en travers de sa route. Même pas la cinquantaine de concessionnaires de toutes marques installées sur scarborough beach road, longue de 10 km à Stirling, dans la banlieue nord de Perth.  À l’inverse, ils recommandent le frenchy. « Je les visite tous les matins. Un réseau ça s’entretient. C’est, entre autre, de chez eux que proviennent les véhicules de plus de quatre ans d’âge que je vends. »

Au 196 de cette route surabondante de commerces qui mène à la plage, ce bon vivant de 53 ans, de père niçois et mère mauricienne, désormais franco-australien, tient son garage d’occasion depuis 2009. Il y vend en moyenne une quinzaine de voitures par semaine. Depuis mars, il y passe même ses nuits, en attendant la fin des travaux de sa maison. « Le calcul est vite vu. Je préfère louer les murs de cet établissement 3800 $ le mois que de verser 4 millions de dollars pour un achat qui me conduirait à lâcher 10 000 $ d’intérêts mensuels à la banque… Aujourd’hui, je fais 16 millions de dollars de chiffres d’affaires annuels. Mais une fois l’ensemble des coûts soustraits, la business tax et la personnel tax déduites, ce qui rentre vraiment dans mes poches en net, c’est 360 000 $ à l’année. »

Ce lundi 3 juin, férié pour le Western Australia Day*, la sonnerie de son téléphone n’arrêtait pas de sonner. « Des clients intéressés par mes annonces, justifiait JP. La solution pour écouler la marchandise c’est entre autre l’advertising : je poste sur des sites comme Gumtree, Carsales et d’autres. Ça marche ! »

Prix fixes

Sublimées par un palmier flamboyant, en plein milieu de la cour de sa petite affaire, une trentaine de voitures d’occasion appâtent le chaland. Un Réunionnais est passé cinq fois en l’espace de deux semaines dans l’espoir de fourguer au garagiste sa BMW pour 14 000 $, mais le patron a su rester ferme et souriant, en gardant un certain sens de l’humour. « J’ai fini par lui demander s’il comprenait l’anglais, après lui avoir répété trois fois que ça ne m’intéressait pas. J’ai un principe : le prix que j’impose aussi bien à la reprise qu’à l’achat est fixe. ça évite les mauvaises surprises en fin de mois. Je vends toutes sortes de modèles entre 2000 $ et 50000 $, la dernière limite. Au-delà, il devient difficile de les liquider. Il est important de toujours détenir un stock suffisant. Le mien s’étend encore dans d’autres hangars… »

La cerise sur le gâteau : des offres de sponsorships pour mécaniciens 

JP a débarqué à Sydney en 1991 pour travailler dans la restauration. Dix ans plus tard, il bifurque vers la trajectoire familiale. « Je suis passionné de rallyes. Les voitures sont une tradition chez nous. Mon père tient un garage à Nice, aidé par mon frère maintenant… » Et, avec un franc-parler qui lui est propre ajoute, l’air grave : « l’hospitalité ça ne paie pas en comparaison avec l’automobile… » Le secret pour réussir ? « À me voir certains jours, on pourrait croire que je me la coule douce… J’avoue que mon boulot n’est pas sorcier. Néanmoins faut bosser. Faut être présent. Faut tout contrôler. Gérer le marketing. Être toujours derrière ses employés. » Surtout : ne pas être trop pressé et ne brûler aucune étape. Après une expérience de plus de dix ans dans le secteur de l’automobile, comme superviseur et notamment comme directeur de société, JPautowholesalers constitue la troisième tentative de business de JP.

« Ici, la main d’œuvre est mon unique problème, avoue-t-il. Je ne trouve pas de mécano sérieux. Le dernier, David, un Irlandais de 23 ans, je le payais 1000 $ par semaine. Aujourd’hui, il est recherché par la police après s’être enfui saoul avec une de mes voitures, qu’il a ensuite fichue en l’air… »

Désillusionné par les backpackers* qui ne se sont pas montrés assez professionnels, JP a décidé dorénavant de lancer un nouveau recrutement pour diversifier ses services : proposer des pièces de rechange et la réparation de véhicules. « La cerise sur le gâteau, c’est que j’offre quinze jours de logement gratuit. Si ça roule, je sponsorise. Ça permettrait donc aux employés de pouvoir rester sur le territoire australien quatre ans… »  À bon entendeur, salut.  La route du succès vous tend les bras.

 Appendice

*Western Australia Day : jour férié en Australie où l’on célèbre le 1er juin 1829, date à laquelle les premiers colons libres européens ont terminé leur long voyage en mer de la Grande-Bretagne à la colonie de la Swan River.

*backpacker : formule d’hébergement dite pas chère – en réalité pour le même prix, 18-30$/nuit ,on trouve une chambre chez l’habitant – dans des dortoirs. Par extension, un backpacker est une personne qui vit dans l’une de ces auberges de jeunesse.

 
Nom de la société : JP autowholesalers  
Effectif : 5
Chiffre d’affaires : 16 millions $
Date de création : 2009
Secteur : automobile
Localisation : Perth, Western Australia
http://www.jpautowholesalers.com.au
 

Le secret d’un CA de plus de 10 millions de dollars annuels : travail, publicité et réseau
Lilly Thomann, journaliste depuis 2009, titulaire d’une maîtrise en économétrie et étudiante en Radio Training à l’université Murdoch de Perth.

 

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