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Espace détente : 10 films en un dessin

Publié le 07 juin 2013 par Tempscritiques @tournezcoupez

Peut-on relier 10 films qui n’ont a priori rien en commun, dans le seul but d’illustrer un dessin ? Exercice difficile.  

Au cinéma, le félin joue toujours un rôle diabolique. Enfin presque. On repense au film de Jacques Tourneur, La Féline (Cat People), dans lequel Simone Simon se transforme brutalement en panthère sous le coup d’une vive émotion. Son époux, joué par Kent Smith s’éloigne alors peu à peu d’elle, et, comme dans un cercle vicieux, Simon finit par devenir de plus en plus menaçante, jusqu’à sombrer dans une sorte de folie, côtoyant de près, grâce à la mise en scène raffinée de Tourneur, un aspect surnaturel, voire fantastique. Félin de l’angoisse. Félin du pouvoir aussi, sous la main de Ernst Stavro Blofeld, ou même dans celles de Brando dans Le Parrain, de Coppola. Chef puissant d’une famille sicilienne respectée, Don Vito Corleone, un minet roux entre ses mains, fait des promesses et des offres que l’on ne peut pas refuser. Il s’écroule au milieu de ses hortensias, après trois heures de film. Et vous, affalé sur le canapé, encore en transe face à l’œuvre du père Coppola, versez presque une petite larmichette pour cet infâme bandit. A croire que les histoires de gangsters vous bouleversent ! Ça c’était en 1972, et certains d’entre nous n’étions même pas nés. Douze ans plus tard, 1984. Leone réitère l’exploit de nous faire chialer sur une histoire de mafieux américains, avec Il Etait Une Fois en Amérique. De Niro y tenait le rôle phare, lui qui rappelons-le, interprétait la jeunesse de Vito Corleone dans le deuxième volet de la trilogie des Parrains. Dans le chef d’œuvre de Leone, Bob court après les filles, les années, et surtout, après les liasses de billets.

L’argent semble d’ailleurs être un des points de pivot principaux dans les films. Dans Fargo, par exemple, des Coen, le leitmotiv de William H. Macy, est avant tout une question d’argent. Son plan foireux tourne au fiasco : il se retrouve enlisé jusqu’au cou dans les ennuis. D’ailleurs, dans Magnolia, de P.T. Anderson, Macy se couvre de dettes (encore une question de fric) pour pouvoir se refaire le dentier, et séduire le barman de son pub préféré, un certain Brad il me semble. C’est à en perdre la tête. Comme tous les protagonistes de Magnolia d’ailleurs. Une héroïnomane, un flic paumé, un vieux mourant qui réclame son fils, sexuellement obsédé et profondément macho, à son chevet. Au milieu de ça, comment Julianne Moore aurait-elle fait pour ne pas devenir dépressive, bipolaire et suicidaire ? Ok, elle le devient. Pauvre Julianne ! Dire qu’un an auparavant elle était à l’affiche du succès The Big Lebowski … des frères Coen d’ailleurs. L’étau se resserre. Tout se recoupe. Et comme dirait le narrateur de Magnolia : « J’essaye de me convaincre que ce ne sont que des coïncidences ». Enfin, on en étions nous ? Ah oui, The Big Lebowski. Saviez-vous d’ailleurs que Peter Stormare, qui était déjà à l’affiche de Fargo aux côtés de Steve Buscemi, tenait également un rôle dans cet autre film des frères Coen ? Et oui, le même Stormare que Dancer in The Dark, quelques années plus tard, dans lequel Björk, animée par le bon sentiment, se battait pour gagner un peu « d’argent » (tiens donc), tout en luttant contre de sales crapules qu’on aurait mieux fait d’arroser d’essence et de brûler vives. Pardon, on s’égare. Von Trier, réalisateur, est sacré avec cette comédie musicale déjantée, terriblement pessimiste, et horriblement froide, que pourtant on aime tant. Cannes 2000, pas de bug, Björk est la meilleure interprétation féminine, et la palme d’Or revient au danois. Ce sera la seule palme. En 2011, il est nommé persona non grata, et quelques années avant, en 2003, il se fait piquer sa deuxième palme par Gus Van Sant, et son prodigieux Elephant. Récompense contestée par les festivaliers, qui auraient pourtant préféré voir sacrer l’œuvre originale de Von Trier, Dogville. Que nenni, ce soir de mai, c’est Van Sant qui montera sur scène et brandira la prestigieuse palme. Elephant, est en quelque sorte le deuxième volet de la tétralogie de la jeunesse, créée par le réalisateur. Son succès post-Cannes permettra à Gerry, premier volet de cette tétralogie, de voir enfin le jour en France, l’an suivant. Après Matt Damon et Casey Affleck (dans Gerry), Van Sant engage le jeune Michael Pitt dans Last Days. Basé sur les derniers jours de Kurt Cobain, leader du groupe grunge mythique Nirvana, Michael Pitt y décroche le rôle principal : un jeune homme stone pendant les trois quarts du film, ou du moins placé sous antidépresseurs à forte concentration. Ce qui change de son rôle électrique et sadique du Funny Games U.S. d’Haneke, remake de la version autrichienne de 1997 (d’ailleurs réalisée par Haneke en personne), où il partageait l’affiche avec Tim Roth, et la ravissante Naomi Watts. Un peu torturée la Watts, et ce dans tous les sens du terme ! Elle qui était si belle dans 21 Grammes, de Gonzales Innaritu. Là c’était la Watts que je préfère, c’est LA Watts ! Trêve de plaisanterie. 21 Grammes, c’était un sacré bon film choral. Comme Magnolia, certes, mais en moins drôle tout de même. Watts, magnifique donc ; Del Toro bluffant ; Sean Penn égal à lui-même, très classe, même malade à en crever. Penn marche en fait un peu à l’envers de tous. Alors qu’ils font tous des films où le fric est omniprésent, lui, il brûle des billets verts quand il réalise Into The Wild, histoire d’un jeune diplômé blindé aux as qui s’arrache sans le sou, direction Alaska. Un road-movie quoi. Dramatique. Qui vous plombe le moral pendant une ou deux semaines, mais qu’on aime quand même. Entre ça et Dancer in the Dark, le cinéphile doit être légèrement maso sur les bords. Alors qu’il pourrait se faire tout autant plaisir avec des road-movie déjantés, frais, et revigorants : pensez donc immédiatement au Darjeeling Limited, de Wes Anderson. Un vrai vent d’air pur qui vous souffle dans les cheveux, et vous pousse forcément à sourire. Le pied pour se mettre la patate, sur des tons indy et surtout avec l’excellent trio Brody-Wilson-Schwartzman. Et on pourrait presque terminer cette longue affaire si je vous disais que le producteur du film, ami fidèle d’Anderson, n’est autre que Roman Coppola, fils de Francis (lui-même père des Parrains, on ne le répétera jamais assez) et frère de Sofia. Sofia Coppola donc, qui réalisa Marie-Antoinette, avec justement Jason Schwartzman, mais qui joua également dans le troisième volet de la trilogie des Parrains. Décidément, les Corleone sont partout ! La boucle est bouclée.

Trouverez-vous maintenant les dix films évoqués dans ce seul dessin ?

10 films, mentionnés précédemment, se cachent dans ce dessin. Les retrouverez-vous ?

10 films, mentionnés précédemment, se cachent dans ce dessin. Les retrouverez-vous ?


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