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Portugal. the man – « evil friends » | review + interview

Publié le 11 juin 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

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Il est étonnant de voir comment des mecs originaires de Wasilla, petite « ville » du fin fond de l’Alaska, ont réussi à se hisser parmi les meilleurs groupes indie-rock-psyché-pop (?) des USA. Avec désormais à leur actif huit albums sortis en sept ans, John Gourley et sa bande, installés à Portland, sont le fil rouge d’un genre musical aux sonorités froides mais radieuses. Électronique, rythmé et recelant de tracks aux structures complexes et déstructurées, « Evil Friends« , deuxième album du groupe chez Atlantic Records, surprend. Dans le bon sens. On a écouté les 12 titres en boucle et on en a discuté avec Noah Gersh.

 PORTUGAL. THE MAN   EVIL FRIENDS | REVIEW + INTERVIEW

ATD : « Evil Friends » est votre huitième album depuis 2006. En quoi est-il différent des précédents, selon toi ?

Noah Gersh : Chaque album est la continuation de son prédécesseur, c’est ce qui fait que celui-ci ne diffère pas des autres. Mais il y a trois nouveaux membres qui ont joué dessus et cela va forcément se ressentir. J’ai tourné une année avec le groupe depuis « In The Moutain », Kyle a rejoint le groupe durant l’année et a joué sur « Church Mouth » et Kane est tout nouveau. C’est une nouvelle énergie qui a été apportée par chacun de nous. Et puis il y a Danger Mouse.

ATD : Justement, quel rôle a eu Brian Burton (Danger Mouse) ?

NG : Brian se sentait presque comme un membre du groupe durant tout le processus. On se sentait vraiment tous dans le même bateau, sans la fracture producteur/artiste qu’il y a habituellement. C’est sa manière de travailler et ça a parfaitement collé durant toute la réalisation de l’album. John, Kyle et Brian étaient accroupis à chercher comment rendre les structures des morceaux toujours meilleures tandis que nous autres contribuions en aidant à étoffer la palette sonore de toutes les manières possibles. Personne n’avait un instrument dédié ou un rôle précis dans le studio. Celui qui avait une idée se levait et allait jouer, y compris Brian.

Chose nouvelle, une place toujours plus belle est laissée aux claviers au fil des titres : « Evil Friends« , titre éponyme et tube en puissance mais aussi par les très pop « Hip Hop Kids » et « Atomic Man« , ainsi que la mélodique « Someday believers« ; les américains ne déçoivent pas une seconde. On sent la recherche de structures moins évidentes, moins banales. On ne sait parfois pas où ils nous mènent, mais on se laisse aveuglément balader. Gage de qualité de production : les écoutes s’enchaînent et jamais ne lassent. Et niveau qualité, il est certain que Portugal. The Man signe ici son meilleur album. Qui a dit que la vie était triste à Portland ?

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Petit bonus, on a noté que les nouveaux papas de la scène indie d’Oregon surprenaient souvent leurs fans en leur répondant directement et de manière personnelle, sans employer une tierce personne chargée de leur communication. Surpris, on leur en a demandé plus.

ATD : Vous êtes constamment en contact avec vos fans via les réseaux sociaux. Ce n’est pas trop compliqué de devoir se forcer à répondre aux tweets et à rester sans cesse connectés ?

NG : « Compliqué » n’est pas le mot. Les réseaux sociaux et le contact avec les personnes qui aiment notre musique, c’est une chose à laquelle on est énormément attachés. Bien sûr, c’est parfois lourd, voire écrasant, mais je considère qu’ils le méritent. Il y a cependant une frontière à protéger : celle de nos vies personnelles et de notre vie publique. J’essaie de tenir l’équilibre du mieux que je peux, mais parfois cette frontière devient floue. Mais en fin de compte, c’est une bénédiction d’être capable de communiquer avec les gens qui veulent faire partie de notre monde.

ATD : Sur Across The Days, on parle aussi cinéma et séries télé. Vos favoris ?

NG : On est tous fans des séries télé dramatiques long format qui passent en ce moment. Breaking Bad, Mad Men, The Newsroom, Game of Thrones et The Wire : je les aime toutes. L’écriture est tranchante et ce sont, en quelque sorte, des films à rallonge qui permettent d’aller plus en profondeur dans le caractère de chaque personnage et, du fait de la longueur d’une série, d’avoir une intrigue plus arquée et moins linéaire que dans un film traditionnel. Dans un registre plus léger, on est tous des énormes fans de It’s Always Sunny et Curb Your Enthusiasm.


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