Tous à la phénologie !

Tout le monde parle du réchauffement climatique mais, difficile, au quotidien, en tant que simple citoyen, d’en mesurer les effets.

En ce sens, la phénologie, qui est une science d’observation, permet de répondre à certaines questions que l’on peut se poser en voyant par exemple son marronnier en fleur beaucoup plus tot que les années précédentes, ou encore le départ extrêmement tardif d’oiseaux migrateurs.

Vous l’avez compris, la phénologie a pour objet de suivre, date par date, la nature et le cycle des plantes et des animaux suivant les saisons. Bien évidemment, il faut de la durée pour dessiner des tendances ainsi qu’une grande exhaustivité dans la collecte des informations. Et c’est là que vous, en tant que citoyen observateur, vous intervenez !

Selon un protocole simple établi par des chercheurs et des médiateurs scientifiques, ne demandant ni connaissances préalables, ni matériel spécifique, vous établissez des relevés sur la flore et la faune, élaborez une démarche scientifique, et traitez vos observations.

A ce jour, deux programmes français ambitieux et récents (2004) font appel aux citoyens. Si vous habitez en montagne,il y a le programme Phénoclim  et sinon, vous pouvez rejoindre l’observatoire des saisons. 

Sachez que cette approche est très ancienne et répandue dans d’autres pays européens. Ainsi, en Allemagne, on trouve des cartes explicatives des floraisons de nombreuses plantes suivant les régions depuis les années 1960. En Grande Bretagne, c’est un programme soutenu  par plus de 50.000 citoyens observateurs, qui permet également de dresser une cartographie très précise des différents cycles des plantes et animaux suivant les saisons.

L’intérêt de cette démarche est sur la durée, avec la plus grande collecte possible d’information. Ainsi, sur le graphique suivant, vous pouvez voir, en “rouge”, l’arrivée des feuilles sur les hêtres, au Danemark (île de Alsen) et en “vert”, la courbe retraçant le débourrage (éclosion des bourgeons) des marronniers de la ville de Genève.

Dans ce dernier cas, il est impressionnant de voir que l’arrivée des premières feuilles se fait de plus en plus tôt dans l’année et qu’entre 1810 et l’année 2000, on constate que les marrionniers débourrentpresque 2 mois plus tôt. Aussi, je suis certain que vous aussi, en tant que citoyen, avec une approche méthodique, vous pourrez également voir les évolutions de la nature.

Alors, n’hésitez plus, rejoignez ces programmes et mettez vous à la phénologie !