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Gatsby Le Magnifique (Jack Clayton, 1974)

Par Doorama
Gatsby Le Magnifique (Jack Clayton, 1974) Dans l'entre guerre, à Long island, toute la riche bourgeoisie américaine se retrouve dans les fêtes fastueuses organisées par Jay Gatsby. Nick Carraway, son voisin, va devenir l"ami de cet homme qui intrigue tout le monde, sur lequel le de nombreuses rumeurs circulent, et qui se révélera bien différent du milieu dans lequel sa fortune le positionne... Mais qui est vraiment Gatsby ?Que cherche-t'il  ?
Avec l'arrivée d'un remake (encore un !) par Baz Lhurman, il nous est monté une folle envie de voir (ou revoir pour certains à la rédaction) le Gatsby version 1974... Drame, histoire d'amour et critique sociale à l'image floue (au propre comme au figuré), le film de Jack Clayton nous replonge avec délices dans un pur ciné 70's de studio, et nous fait adroitement découvrir ce "magnifique", tout habillé d'une image très Hamiltonnienne. Critique sociale et amour s'y mélangent, entre fleur bleue et drame cruel, et ce Gatsby 1974 nous offre un délicieux voyage dans le temps. Un double voyage dans le temps, devrions même dire, puisque la riche fresque 30's se double de quelques agréables clichés du ciné US 70's... Petit tour d'horizon...
Bon, c'est vrai que dans l'absolu, Gatsby Le Magnifique n'est pas un de ces blocs inoubliables que nous a légué le cinéma américain dans les années 70's... Mais Gatsby parvient pourtant à conserver tous ses charmes. Il y a d'abord cette belle production d'ensemble : quoi que l'on pense de la qualité artistique de Gatsby, le film qui nous est proposé est une oeuvre ciselée et particulièrement soignée, en dépit de son allure un poil tape-à-l'oeil. On n'échappe pas, bien sûr, à sa volonté débridée de nous en mettre plein la vue, on n'échappe pas non plus à son style David Hamilton qui nimbe chaque image d'un flou aujourd'hui bien passé de mode (voire même carrément cliché). Mais pourtant on marche ! Gatsby, le film, à de la gueule, tout comme son interprète alors au top dans la liste des fantasmes de la ménagère de 1974  !
Gatsby débute par une vague critique de la bourgeoisie, et l'on avance dans cet univers artificiel guidé par un narrateur : Nick Carraway (Sam Waterston). Dans un décor chargé, un nom revient sans cesse : "Gatsby". Nous ne verrons Gatsby, objet de tous les cancans et de bien des rumeurs, que bien plus tard, et c'est tant mieux, car c'est cette partie la plus réussie de Gatsby le Magnifique ! Sa longue exposition et le mystère qu'elle fabrique en reculant l'introduction de l'atypique Gatsby, sert bien plus efficacement la critique du microcosme bourgeois de Long Island que le film n'y parvient dans son ensemble. Gatsby dénote avec le milieu dans lequel il évolue, il y est presque une gêne, il s'y insère mal, et cette différence sera bien plus riche et parlante quant à la cruauté de cette petite société de riches, que toutes les vaines tentatives du film à réellement construire sa critique. Avec la découverte, ensuite, de Gatsby, le film s'oriente alors vers une romance éperdument romantique, surchargée de son flou artistique : "parce que le flou, c'est romantique". Grosse machine commerciale huilée, production à succès pas très fine, l'adaptation du roman de Fitzgerald est sans doute peu réussie, mais ce style de grosse production d'alors dégage un charme fou ! Oui, c'est cliché, quelquefois même lourdaud, mais Gatsby à aujourd'hui une patine (presque mièvre) et un parfum qui nous rappellent des gros morceaux romantiques comme Un Eté 42 ou plus tard Out Of Africa. Ca passe ou ça casse auprès des spectateurs, mais à la rédaction, on aime bien cette manière qu'a Gatsby de vendre sa marchandise, de faire du cinéma commercial au rapport qualité/prix presque imbattable...
Une critique très superficielle, quelques ficelles peu fines, beaucoup de clichés, une violence trop timide et un drame aux contours édulcorés nuisent objectivement à Gatsby... Il n'en reste aujourd'hui qu'un vestige nostalgique, comme un témoin des recettes 70's des studios pour nourrir les spectateurs en rêves et magie (et ici, on flirterait presque avec de la collection Harlequin !)... Et pourtant on aime Gatsby ! Une belle première partie, un déroulement assuré : Gatsby Le Magnifique nous tient dans ses griffes, il nous fait son charme durant plus de 2h, et même si sa drague est lourde, il dégage une réelle sympathie. La rédaction attend donc maintenant de voir quelles couleurs Baz Lhurman donnera à l'oeuvre de Fitzgerald, quelles orientations (romance, critique, drame ?) il donnera à sa version... Et surtout ce que donnera notre ami Di Caprio dans le beau rôle de Gatsby ! Comme ça, en grand fan du jeu d'acteur de Di Caprio, nous pensons que c'est le meilleur choix possible pour donner à Gatsby la personnalité qui lui manquait dans la version 1974... Il y a fort à parier que Baz Lhurman parviennent à dépasser le simple faste de la version 70's et donne à ses personnages la puissance qui doivent les caractériser. En attendant, Gatsby Le Magnifique de Jack Clayton reste parfaitement visible et divertissant, malgré ses clichés et ses grosses rides : un peu vieux-beau le bonhomme, mais chouette quand même si une petite dose de kitch ne vous effraie pas complètement !  
Gatsby Le Magnifique (Jack Clayton, 1974)

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