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Briser les règles (ou l’obligation du plaisir)

Publié le 15 juin 2013 par Virtuosemarket @virtuosemarket

Article invité rédigé par Florence CLERFEUILLE du blog À Mots Déliés, dans le cadre de l’événement La Valse des Invités 2013.

Pour cette nouvelle valse, Cédric a demandé à ses invités d’écrire sur des sujets qu’il ne traite pas.

Le sujet principal de son blog étant le marketing (web ou pas web), je m’en vais plutôt vous parler de plaisir et d’intimité.

Entendons-nous bien : cet article n’est pas pour autant interdit aux moins de 18 ans :-)

De même, vous verrez qu’il y a quand même un lien avec le blogging. Vous allez comprendre pourquoi…

Parce que, finalement, tout est lié…

Je vous explique :

florence clerfeuille

Lâche tes comm’ !

Remontons un peu dans le temps…

À la préhistoire du blog (soit il y a une dizaine d’années) le moins que l’on puisse dire est que la chose n’était pas vraiment prise au sérieux… et bien loin d’intéresser les marketeurs !

Skyblog, l’une des premières plateformes françaises d’hébergement, fourmillait alors de journaux intimes d’adolescents (plus ou moins attardés) qui s’exposaient à outrance.

C’était l’époque des concours du plus grand nombre de commentaires, tous plus affligeants ou vides de sens les uns que les autres. Il y en a eu des millions.

Quel intérêt, me direz-vous ?

Celui de se faire plaisir. Et celui de parler de soi.

Moi, mon héros…

Tout le monde aime parler de soi.

Plus ou moins souvent, plus ou moins en profondeur, de façon plus ou moins exhibitionniste, mais tout le monde aime ça.

Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter n’importe quelle conversation de la vie courante. Quel que soit le sujet, comment rebondit-on ? En faisant appel à ses souvenirs, ses expériences, ses connaissances. Bref, en se centrant sur soi.

« Ça me rappelle un truc qui m’est arrivé… Moi, ce que je pense… C’est comme moi quand… » : incroyable, le nombre de fois que ces débuts de phrase sont prononcés !

Quand on écrit, si on se laisse aller, c’est un peu la même chose : il est tellement plus facile (et agréable) de parler de ce qu’on connaît le mieux

Mais quand on s’intéresse au marketing, c’est qu’on veut vendre. Et pour vendre, il ne faut pas faire n’importe quoi.

Forcer sa nature ?

Il y a des règles à suivre. Des trucs qu’il « faut » faire parce que ça marche (c’est prouvé) et d’autres qu’il ne « faut surtout pas » faire parce que ça ne marche pas (c’est prouvé aussi)…

Parmi ces trucs, il y en a des tas qui concernent l’écriture (vous le savez, Cédric en parle souvent) alors vous vous concentrez dessus. Pour avoir des résultats. Pour être efficace.

Mais est-ce que ça l’est toujours, efficace ?

Pas sûr, car à trop se concentrer sur ces fameuses règles, à vouloir les suivre scrupuleusement, on en oublie d’être soi. On en oublie de se faire plaisir.

Et ça, le lecteur le sent. Il sent que votre texte est fabriqué.

Vous l’avez écrit vous-même ? Vous avez sué sang et eau pour obtenir un résultat professionnel ? Peut-être, mais si cela a été laborieux, si vous n’avez pas pris un minimum de plaisir à l’écrire, c’est une succession de mots sans émotions que vous mettez en ligne.

Une machine pourrait tout aussi bien faire la même chose.

Qui a envie de s’intéresser à ce que raconte une machine ? Par définition (en tout cas, pour l’instant) elle ne pense pas et n’a pas d’opinion.

Rester soi-même

Et si on était plus efficace quand on ne suit pas ces règles ? Après tout, les règles sont faites pour être transgressées, non ? :-)

Sans compter que pour être remarqué, pour attirer l’attention des gens, les interpeller comme on dit quand on veut se donner l’air intelligent, il faut sortir du lot.

Comment être original si on fait comme tout le monde ? Ce n’est pas possible.

Par contre, en tant qu’être humain, vous êtes forcément original, unique. Alors, c’est cette carte-là qu’il faut jouer.

En renouant (un peu) avec la préhistoire du blog.

Ce qui nous fait réagir en tant que lecteur, ce sont les émotions. La surprise, la colère, le nœud dans les tripes… C’est ça qui fait qu’on se souvient d’un texte (et par extension d’un auteur) parce que ça nous touche dans notre humanité.

Le hic, c’est qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise recette, de truc qui marche tout le temps ou qui ne marche jamais. Nous sommes tous différents, vos lecteurs aussi. Ce qui va toucher les uns au plus profond d’eux-mêmes va royalement emmerder les autres. Question de vécu.

Alors quitte à ne pas plaire à tout le monde, autant se faire plaisir. Et rester soi-même.

C’est ce que j’ai fait dans cet article. C’est aussi ce que fait Cédric. Et ça a plutôt l’air de bien marcher pour lui, non ?


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