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La Vénus à la fourrure – critique cannoise

Par Tedsifflera3fois

Décidé à poursuivre son exploration des huis clos théâtraux, Polanski adapte la pièce de David Ives, elle même tirée du roman érotique éponyme. Par petites touches, on retrouve l’univers inquiet, menaçant, paranoïaque du réalisateur de Rosemary’s Baby. Malheureusement, l’aspect subversif de l’œuvre est noyé dans un duel un peu plat et, c’est un comble, pas très excitant.

Synopsis : Un metteur en scène, désespéré par le niveau des actrices se présentant au casting de sa prochaine pièce, rencontre une comédienne vulgaire, écervelée, mais stupéfiante de talent…

La Venus à la fourrure - critique cannoise
Après Carnage, Polanski continue à faire du théâtre filmé, et c’est dommage. Son exploration du roman érotique de Leopold von Sacher-Masoch lui permet de parler de sujets peu abordés au cinéma : la domination, le masochisme, le plaisir sexuel qu’on peut ressentir à être dirigé et humilié.

Sur le mode assez classique d’un jeu de pouvoir qui s’inverse progressivement, ce tête-à-tête entre un metteur en scène tourmenté et une actrice apparemment vulgaire parle aussi de la relation d’amour et de dépendance qui se crée entre un artiste et son interprète, entre un créateur et son œuvre.

A ce titre, Vanda représente le fantasme absolu de Thomas, et celui de Roman Polanski lui-même (c’est d’ailleurs sa femme qu’il dirige). Le ton fantastique du film (le travelling initial, l’apparition de Vanda, sa métamorphose, le danger qui rôde) rappelle les obsessions du cinéaste franco-polonais : l’atmosphère est de plus en plus lourde, la relation entre l’homme et la femme de plus en plus malsaine.

Malheureusement, au lieu de s’emballer, la pièce semble se contenter de suivre les rails dessinés pour elle dès la première demi-heure. Le malaise est de surface, les pulsions déviantes et subversives semblent ne jamais s’échapper de l’exercice littéraire. A force d’enfermer sa caméra sur une scène de théâtre, Polanski se prend au piège de l’exercice de style. Son cinéma aurait grand besoin d’une bouffée d’air frais.

Note : 4/10

La Vénus à la fourrure
Un film de Roman Polanski avec Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric
Comédie dramatique – France – 1h30 – Sortie le 13 novembre 2013


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