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Welcome to (the idea of) Columbine (E ≠ MC² mon Amour)

Par Borokoff

A propos de Black Bird de Jason Buxton ★★★☆☆

Connor Jessup, Alexia Fast - Black Bird de Jason Buxton - Borokoff / Blog de critique cinéma

Alexia Fast, Connor Jessup

A Eastport, une petite ville perdue du Canada, Sean Randall, un adolescent de seize ans, est réveillé un matin par la police et arrêté parce qu’on le soupçonne de vouloir commettre un attentat suicide dans sa propre école. Alors qu’il est innocent, Sean est pris dans un engrenage judiciaire qui le dépasse bientôt largement. Seule Deanna, une pulpeuse lycéenne de son âge, semble croire en son innocence, mais par souci d’intégration, ne le défend pas ouvertement…

Premier long-métrage de Jason Buxton, Black Bird est un film qu’il faut saluer tant pour le jeu de son acteur principal que pour la tension que sa mise en scène imprime (malgré quelques maladresses « sentimentaleuses » vers la fin), la construction exigeante, rigoureuse de son histoire et de son scénario, également signé du réalisateur canadien.

Black Bird de Jason Buxton - Borokoff / Blog de critique cinéma

Black Bird décrit la trajectoire fatidique et invraisemblable d’un adolescent au style et aux goûts musicaux gothiques, qui, parce qu’il est différent ou en tout cas pas dans le moule, subit d’abord les humiliations d’une équipe de hockeyeurs avant d’être pris dans une infernale spirale de soupçon et de complot fomenté contre sa propre école, tout cela parce qu’il a écrit un mot maladroit, une note idiote (comme il dit lui-même) dans laquelle il décrit sa manière de procéder s’il devait liquider tous ceux qui l’ont brimé – et ils sont nombreux – dans son lycée…

En pleine tempête, face à l’injustice et au sentiment d’abandon qu’éprouve le jeune homme (renforcé par une situation familiale chaotique), seule la sensuelle et sexy Deanna Roy (Alexia Fast) semble encore croire en lui, elle qui nourrit des sentiments pour Sean. Sean aussi est attiré par elle, séduit par la beauté de la jeune fille, mais bientôt il se retrouve dans une maison d’arrêt pour mineurs et face à une terreur locale, Trevor, une petite frappe arrêtée pour meurtre et  qui le prend pour cible bien évidemment.

Black Bird de Jason Buxton - Borokoff / Blog de critique cinéma

Si Black bird décrit sans fard et dans un style épuré la mécanique de la suspicion et les rouages d’une justice soucieuse d’appliquer le « principe de précaution » jusqu’à en devenir absurde, il n’en fait que mieux ressortir son aveuglement comme son côté arbitraire et terrifiant. A l’image de ces peurs enfouies, ces accusations injustifiées d’une société civile qui ne cherche pas elle non plus à distinguer le vrai du faux mais un coupable tout simplement. Une crédulité qui fait froid dans le dos…

Le jeu tout en maîtrise de Connor Jessup (visage impassible, sans marque visible d’émotions, un peu à la Ryan Gosling) s’accorde parfaitement à cette mise en scène sans pathos mais au contraire sèche dans sa démonstration, aussi implacable que l’est à l’inverse une justice capable de condamner sans scrupules un innocent.

De tous les plans, Connor Jessup (vu dans la série Falling Skies) joue avec une économie de moyens qui n’en rend que plus émouvant son personnage. Un personnage solide finalement, qui semble en apparence accepter la fatalité de son sort mais n’a jamais cessé de se battre et de clamer son innocence dans le fond.

Sean dans le fond est un garçon assez doux et posé, avec un petit coté romantique. On pense dans les références du film à Edward aux mains d’argent de Tim Burton bien sûr, le côté merveilleux et la poésie en moins, ou Dog Pound de Kim Chapiron.

Seul petit défaut dans Black Bird dont on parlait au début de cet article, c’est la tournure un brin mielleuse ou trop pleine de bons sentiments que prend le film vers la fin, dans la relation sur-bienveillante qui s’instaure entre Sean et Trevor. Une maladresse qu’on espère ce prometteur réalisateur voir gommer dans son prochain film…

http://www.youtube.com/watch?v=u9Me3w7l8A4

Film canadien de Jason Buxton avec Connor Jessup, Alexia Fast, Michael Buie (01 h 43).

Scénario de Jason Buxton : 

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Mise en scène : 

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Acteurs : 

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½
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Compositions de Shebab et Asif Illyas : 

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