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Les Démons de Jésus

Publié le 21 juin 2013 par Olivier Walmacq

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Genre: comédie dramatique
Année: 1996
durée: 1h55

L'histoire: Les aventures de la famille Jacob, quelques mois avant celle de Mai 68, composée d'un pere alcoolique, d'une mère au foyer, de deux frères arnaqueurs, d'un autre intello, du dernier qui se demande pourquoi il va a l'école et enfin d'une sœur trop belle pour eux. 

La critique d'Alice In Oliver:

Indéniablement, Bernie Bonvoisin, chanteur et leader du groupe de rock Trust, est un fan de Michel Audiard. En 1996, Bernie Voisin se lance dans sa première réalisation avec Les Démons de Jésus. Au niveau des acteurs, le film réunit un casting de prestige: Thierry Frémont, Nadia Farès, Patrick Bouchitey, Elie Semoun, Victor Lanoux, José Garcia, Antoinette Moya, Pierre LaPlace, Jean-Louis Tribes, Martin Lamotte, Yann Collette et Marie Trintignant.
A noter que Bernie Bonvoisin effectue une courte apparition dans son propre film dans le rôle du facteur.

Attention, SPOILERS ! À la fin des années 1960, les Jacob, une famille de gitans sédentarisés, habitent un pavillon délabré dans la banlieue ouest de Paris. Il y a là Jo, le père, qui noie sa colère dans l'alcool, sa femme, Rita, qui tient docilement la maison, sa fille, Marie, caissière dans une supérette, et trois de ses quatre fils, Jeannot, le benjamin, René et Jésus.
Chômeurs chroniques, ces deux derniers, grandes gueules au caractère chatouilleux, vivent de petites combines, s'empressant d'aller dépenser ce qu'ils gagnent au bar d'« Elvis ».

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Un jour, Marie présente à Jésus sa nouvelle collègue de travail, Mathilde. Vous l'avez donc compris: le scénario n'est pas forcément le gros point fort des Démons de Jésus. Le film s'attache plutôt à décrire des personnages originaux et souvent caricaturaux dans une époque charnière, à savoir la fin des années 60. En vérité, cette galerie de marginaux oubliés par la société et déjà minés par le chômage annoncent la révolution culturelle et sociale à venir.
A l'image du personnage interprété par Nadia Farès qui affirme sa féminité et son envie de gloire et de richesse.

Pourtant, sur la forme, le portrait des différents protagonistes du film ressemble parfois à une version trash des Bidochons. Paradoxalement, Bernie Bonvoisin s'en amuse et parvient à rendre ses personnages à la fois bêtes, sales, méchants et attachants.
Comme je l'ai déjà souligné, le réalisateur est un grand fan des dialogues écrits par Michel Audiard. Les Démons de Jésus peut donc s'appuyer sur plusieurs répliques souvent hilarantes: "Paraîtrait qu'la connerie, c'est la décontraction de l'intelligence !", "J'ai la sensation que t'hésites entre te laisser pousser les jambes et t'acheter une jupe", ou encore "On va le clouer au mur comme un p’tit goret. Ca va te détendre les nerfs du cul, hein ?".

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Impossible de ranger Les Démons de Jésus dans une catégorie particulière même si le film hésite entre comédie cynique et le drame parfois très noir (la séquence du viol est limite insoutenable). Sous ses airs de comédie loufoque et composée de joyeux lurons, Les Démons de Jésus brosse également le portrait d'individus marginalisés et oubliés par la société.
Le ton du film est souvent très pessimiste. Pourtant, vers la fin, le long-métrage annonce des jours meilleurs, les personnages devenant soudainement plus adultes, comme si cela ouvrait une nouvelle ère d'espoir et de maturité, le héros principal, donc Jésus, cherchant enfin à se poser, notamment dans les bras d'une belle jeune femme.
Enfin, le film peut s'appuyer sur d'excellents interprètes, Thierry Frémont en tête. Néanmoins, les acteurs secondaires tirent leur épingle du jeu, entre autres, Victor Lanoux en père vulgaire et machiste. Pourtant, c'est José Garcia, génial en simplet du village, qui livre la prestation la plus convaincante, limite bouleversante. Bref, sans être pour autant la comédie du siècle, Les Démons de Jésus reste un film sincère, un brin naïf mais terriblement attachant.

Note: 14.5/20


Les démons de Jésus par cyberlecgui


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