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Shadow dancer

Publié le 26 juin 2013 par Dukefleed
Shadow dancerIRA de l'intérieur
1973 dans les quartiers populaires catholiques de Belfast, fief des indépendantistes, Colette, alors petite fille, va vivre un événement familial dramatique qui va orienter sa vie et celle de toute sa famille. C’est le préambule du film. Tout le film ensuite se déroule dans les mêmes quartiers toujours sous tension avec l’armée britannique mais 20 ans plus tard. Colette est une militante de l’IRA. Poseuse de bombe, elle se fait alpaguer par le MI5. Le deal est simple : travailler comme une taupe au cœur du noyau dur de l’IRA et donc de sa famille ou prendre perpèt’ et ne plus revoir son petit garçon. Le choix est vite fait.James Marsh nous fait vivre alors toute la tension reposant sur une femme devenue indic’ chez les siens. Tiraillée entre servir le MI5 pour pouvoir continuer de vivre avec son fils et ne pas faire tomber ses frères et ses camarades ; ce film montre bien le grand écart irréaliste et irréalisable que doit réaliser cette femme et ce au péril de sa propre vie. Sa vie repose sur l’agent des services secrets avec lequel elle a conclu le deal ; lorsqu’il est débordé par sa hiérarchie, la tension monte alors d’un cran. Une histoire d’infiltration et de taupe repose toujours sur des relations humaines ambigus manipulateur/manipulé. Livrée un véritable cas de conscience, Colette jouée par Andrea Riseborough est le seul personnage avec un d’épaisseur et elle campe ce rôle avec puissance, simplicité, sobriété et discrétion. Jusqu’au bout du récit et un finish scénaristique courageux, ce personnage et celle qui l’incarne tiennent le film à bout de bras.En effet, le passé de documentariste de James Marsh nuit au film. Il met ses personnages à distance au profit du récit avec une grande sobriété sous prétexte de ne pas nous charger de sentiments faciles ; mais voilà ses personnages manquent d’incarnation. Et l’émotion peine à s’installer. Là où d’autres complexifie à outrance le récit d’une infiltration (« La taupe »), lui avait choisi l’angle central des personnages ; dommage qu’il les oublie en cours de route. L’aspect humain est pourtant ce qui différencie son film des deux précédents grands films sur le conflit irlandais qui s’attardaient plutôt sur un point de vue historique (« Le vent se lève ») ou politique (« Hunger »).Un final sans concession, impeccable, mais des personnages sonnant trop creux excepté Andrea Riseborough.Sorti en 2013

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