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Lettre à Albert Spaggiari

Publié le 24 avril 2008 par Kaodenuit
Lettre écrite sans encre, sans peine et sans insolence...
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Mon cher Albert,

Albert est un prénom typique de la Côte d'Azur. Il y eu toi, le niçois et il nous reste encore l'autre Albert, celui de Monaco, Prince de son état.
Lui hérita sans peine d'une principauté et toi, laborieusement, tu perças de tes mains le mur d'accès aux coffres de la société générale de Nice.
Si tu vivais encore parmi nous, tu te marrerais bien en voyant comment la Société Générale gère l'argent de ses clients et avec quelle facilité un trader anonyme a réussi à lui faire perdre 5 milliards d'euros.
Comme beaucoup, j'ai marché en voyant en toi une espèce de héros romantique et désintéressé et si depuis ton image a évolué vers une réalité plus sordide, je garderai cette prime image, celle qui me fit beaucoup rêver.
L'idée que tu fus un bon facho me démange vite alors je la chasse pour laisser la place au romantisme, je la dépolitise illico en quelque sorte.
Ta mort et les circonstances dans lesquelles ta compagne remis ton cadavre à ta mère, en le posant devant son portail au petit matin, te rend une dimension humaine me faisant oublier ton appartenance passée à l'OAS, tes amitiés Lépénistes et autres national-conneries.
Aujourd'hui, ton image est un objet de spéculation car tu es redevenu à la mode avec tes méthodes de bandits d'avant, comme en contrepoint de la modernité des voyous qui sont mes contemporains.
Albert, ton égo démesuré a causé ta perte. Tu aurais pu vivre planqué, peinard avec tout cet argent dont tu ne profitas que partiellement.
Mais tu as toujours été un baroudeur, un peu frimeur mais je t'en excuse par avance, la qualité de ton exploit étant incontestable, absolue, presque magique.
Le nigaud de Monaco qui porte le même prénom que toi est bizarrement à ton opposée. Il est discret, ne fais rien mais profite de sa fortune, il jouit de la vie alors que tu galérais en cavale, avec de temps une petite pause télévisuelle ou magazine pour rappeler aux flics que tu étais toujours vivant, en fuite et toujours aussi fier de ton exploit.
Tu as fais un truc extraordinaire de ta vie et finalement tu es mort d'un truc ordinaire, un banal cancer, presque anonyme...
Je garde quand même pour toi une admiration non feinte et quand je vois s'agiter Nicolas ROLEX 1er, je me dis que le manque de grandeur ne se mesure pas qu'en centimètres.
Je te laisse à ton repos éternel, Albert, et salue en toi celui qui m'inspira de beaux rêves d'aventure et de fortune le soir dans mon lit froid.
Kao

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