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Le Jaja 2013, c’est de la piquette…

Publié le 27 juin 2013 par Philostrate

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   Le millésime de cette année 2013 risque de laisser un goût amer à Laurent Jalabert. Un véritable tord-boyaux pour notre Jaja national. D’abord, il manque en mars de se retrouver dispersé façon puzzle aux quatre coins du Tarn par un automobiliste. Et maintenant, c’est une fuite au goût d’EPO, consécutive à son passage devant  la commission d’enquête du Sénat sur le dopage, qui lui coûte son poste de consultant sur le Tour de France et vient mettre un sale coup à sa réputation.

   Putain d’année en vérité.… N’en déplaise au parlementaire indélicat qui en s’asseyant sur le droit de réserve a donné ce scoop opportun au Saint-Just de la plume qui sévit dans la rubrique dopage de notre quotidien sportif national, ce dernier coup du sort n’aurait pourtant jamais dû lui être fatal. En 1998, date de l’échantillon d’urine qui vaut à Jaja ses tracas, l’EPO était en effet tombée sur le peloton comme la vérole sur le bas clergé breton. Avoir dans son équipe un médecin “performant” capable de “préparer” aux petits oignons les coureurs à coups de piquouzes bien senties était même un must pour les grandes écuries.  L’EPO étant à l’époque indétectable,  tout le monde y allait allègrement et que Jalabert n’ait pas été le dernier n’en fait pas pour autant le premier.

   Alors pourquoi se retrouve t-il aujourd’hui dans cette mélasse ? Tout simplement parce que Jalabert, garçon au machiavélisme somme toute limité, s’est enfermé dans le mensonge et a préféré biaiser plutôt que d’assumer. C’est tout le problème du cyclisme, à qui la presse, les poltiques et tous ceux désireux de se donner la belle image à la faveur de la sainte croisade contre le dopage, ont tellement tapé sur la tête que ses représentants n’ont même plus l’idée d’argumenter. Pour Jalabert le discours à adopter était pourtant simple : je n’ai jamais été contrôlé positif, mais oui, à l’époque, l’EPO faisait partie du protocole que les médecin de  nos équipes appliquaient pour nous préparer.  Alors, qu’à postériori un contrôle, qui n’a aucune valeur juridique ou disciplinaire, ait pu en trouver des traces dans un flacon d’urine issu d’un échantillon B n’a rien d’étonnant.

   Si Jalabert n’était pas le gentil garçon que nous connaissons, il aurait pu aussi s’interroger tout haut sur le bien fondé et l’honnêteté de ces analyses rétroactives, servant désormais à alimenter une vaine chasse aux sorcières, alors qu’elles ne devaient avoir à l’origine qu’une vocation scientifique. Il aurait même pu ironiser sur tous ces échantillons miraculeusement conservés lorsqu’il s’agit des coureurs cyclistes, mais depuis longtemps détruits lorsqu’il s’agit de nos footballeurs champions du monde en 1998, dont certains et non des moindres jouaient alors en Italie où l’EPO coulait à flots…

   Ou mieux, si notre Jaja avait eu des dons de comédien, il aurait pu comme Bjarn Riis, “Monsieur 60%”, verser de grosses larmes de crocodile en disant qu’il se repentait. Moyennant quoi, il pourrait toujours exercer sur le Tour de France, y compris des responsabilités sportives auprès des nouvelles générations de coureurs. Mais Jalabert n’a pas été assez finaud sur ce coup-là. Il a préféré se murer dans le silence et la belle machinerie de notre société, tout aussi bien-pensante qu’elle-même médicalement assistée, a pu entreprendre avec gourmandise de le broyer.


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