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Effets Secondaires (Steven Soderbergh, 2013)

Par Doorama
Effets Secondaires (Steven Soderbergh, 2013) Un psychiatre prescrit un nouvel antidépresseur à sa patiente, mais lorsque celle-ci tue poignarde à mort son compagnon, il se retrouve pointé du doigt par l'enquête. Entre les incitations de l'industrie pharmaceutiques, les pressions qu'elle implique sur le marché et les manipulations qui pèsent sur sa patiente, le psychiatre devra mener sa propre enquête pour révéler la vérité et se mettre hors de cause.
Dernier projet en date, avant le controversé Liberace, d'un grand réalisateur qui annonce arrêter sa carrière, Effets Secondaires nous emmène dans un thriller habile et, comme à l'habitude de son réalisateur, très personnel. Délaissant l'action d'un Piégée au profit d'une tension davantage psychologique, Effets Secondaires étale une fois de plus le talent de Sodderbergh et l'évident plaisir qu'il prend à faire des films...
C'est la sobriété qui caractérise Effets Secondaires. Point de grands effets, pas d'action trépidante, ni de suspense paroxystique, mais simplement un homme qui refuse la responsabilité qu'on lui fait porter dans le crime d'une se ses patientes. Jude Law se bat donc avec son cerveau et sa capacité d'analyse pour se dégager des mâchoires du "piège" qui s'est refermé sur lui. Dans son genre, Effets Secondaires se révèle un thriller des plus passionnants, s'appuyant sur l'opacité des méthodes de l'industrie du médicament, mais sans pour autant se transformer en film à message.
C'est peut-être dans cette simplicité de récit que se cache le plaisir de ce Soderbergh là... Thriller malin et intelligent, Effets Secondaire reste soigneusement confiné dans des limites qu'il s'est imposé, celle du divertissement, et se concentre sur sa mécanique sans s'encombrer outre mesure d'un message critique qui l'encombrerait ans sa simple quête. Certains diront alors que cet Effets Secondaire est un Soderbergh en petite forme, ici à la rédaction, on le voit plutôt comme un film de "détente" dans la filmographie de son auteur, entre deux autres projets plus ambitieux (preuve d'un grand auteur, si l'on pense à la carrière de réalisateur comme Eastwood, qui lui aussi aimait alterner sujets graves et divertissements... ?). Alors que nous aurions condamné cette timidité à explorer un thème à portée dans d'autres films, ici, nous l'apprécions, ou plutôt Soderbergh parvient à nous le faire apprécier... Peut être aurions-nous préféré une autre forme, un autre traitement à cet Effets Secondaires, mais objectivement, l'objet en face de nous est parfaitement réussi et s'avère des plus agréable à suivre.
Alors oui, c'est vrai qu'à l'issue de ce "simple thriller bien fait", un petit "oui, bon, et alors" nous a traversé l'esprit, mais c'est paradoxalement la modestie de ses ambitions associée au soin apporté pour le ciseler qu'Effet Secondaires s'impose sans aucune vague, ni même vaguelette, comme un film d'une très grande fluidité, faute d'être inoubliable. Etonnant Soderbergh, qui ne supporte de faire un film comme tout le monde, de traiter un sujet comme un autre, qui refuse de se répéter, refuse de répéter le travail des autres et décide ici de jouer la carte de l'essentiel, mais avec son style, toujours aussi élégamment et toujours avec cette patte si personnelle qui le caractérise. Un Soderbergh "mineur" (encore une fois ?) mais qui explore à chaque fois une nouvelle facette du réalisateur. On n'applaudit certainement pas Effets Secondaires, debout sur notre chaise, transportés par ce qu'on vient de voir, mais définitivement, on aime cette manière de faire du cinéma : le plaisir sur l'écran est communicatif.
Effets Secondaires (Steven Soderbergh, 2013)

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