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Sugar man

Publié le 05 juillet 2013 par Dukefleed
Sugar manChronique d'un succès atypique
En 1970 et 1971 Sixto Rodriguez enregistre deux albums sous un label de la prestigieuse maison de disque « Motown ». Enthousiasme chez les professionnels mais aussi auprès des critiques musicaux de l’époque ; ses albums resteront dans les bacs et lui retournera bosser sur les chantiers. A l’autre bout du monde, dans l’Afrique du Sud corsetée culturellement par l’apartheid, les jeunes Afrikaners blancs voient dans ses textes des hymnes à la rébellion. Invenduchez lui aux EU, ces disques vont se vendre par centaines de milliers en Afrique du Sud sans qu’il n’en sache rien ; l’Afrique du Sud sous le coup d’un embargo est coupée du monde.Ce film raconte cette incroyable histoire qui tient plus du conte de fée que du documentaire. Au milieu on finit même par croire que l’on regarde une fiction tournée sur le mode du doc ou un doc tourné sur le mode de la fiction ; Malik Bendjelloul a l’art de brouiller les pistes. Il construit son film comme une enquête policière. Les légendes urbaines d’Afrique du Sud relatent une histoire de suicide de l’artiste après un concert. Les afrikaners n’ont que les pochettes de disque, ils n’ont jamais vu l’artiste autrement que sur les pochettes. 2 cinglés décident de partir à sa recherche aux EU. Le suspense et les retournements de situations sont au RV de ce documentaire singulier et atypique. Le réalisateur retarde donc au maximum l’apparition de l’artiste dont il n’existe aucune image d’époque par le biais d’animation numérique, de paysages dessinés à la craie, d’une silhouette jouant de dos dans un tripot enfumé… De maigres moyens mais beaucoup d’inventivité. Le film est accompagné de la musique de l’artiste ; et bien oui, il avait du talent. Et d’une humilité ! A l’heure des jeunes qui ne pensent qu’à devenir star et passer à la télé dans des shows débilitants, c’est une belle leçon de vie que nous donne Sixto Rodriguez. La gloire importe peu pour ce type, mais convictions rivées au corps, il garda le cap.Par contre dans le dernier quart d’heure, le film reprend les accents du documentaire traditionnel tirant sur une idolâtrie benêt désagréable. Dommage.Sorti en 2012

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