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Lana Del Rey, princess of Darkness

Publié le 19 juin 2013 par Biancat @biancatsroom

BTDRécemment, j’ai fait une razzia de CD sur amazon, parce que ça fait longtemps que ce sont les mêmes voix qui tournent sur mon autoradio et que j’avais envie de sang neuf. J’ai donc jeté mon dévolu sur The 2nd Law, le dernier Muse (Mattheeeeeeeew !!! Pardon, des fois ça m’échappe…), le Cyclo de Zazie (dont je reparlerai plus tard quand j’aurai réussi à me faire une opinion) et… le Born to Die de Lana Del Rey.

Lana Del Rey… Voilà une chanteuse qui soulève bien des passions, qu’on aime ou qu’on déteste, en se basant souvent sur des critères tout sauf musicaux. Laissons donc de côté sa bouche (trop ?) pulpeuse, ses interviews hasardeuses et arrêtons-nous juste sur sa musique.

Comme tout le monde, je connaissais les incontournables Video Games et Born to die, ces deux morceaux oniriques et lancinants, cette voix lascive, cette ambiance hors du temps, qui m’ont donné envie d’en entendre plus. Je ne regrette pas le voyage.

Lana Del Rey : bien plus qu’une chanteuse

LP
Lana Del Rey, c’est avant tout un personnage et un univers. Ce qui saute aux oreilles à la première écoute, c’est la grande force évocatrice de l’ensemble. Born to die, c’est comme un film qui se déroule, invoquant à la fois les films noirs des années 50, où la chanteuse de cabaret tombe amoureuse du détective privé, et les héroïnes lynchiennes, belles, sensuelles et vénéneuses. Quand j’écoute ce disque, je ne peux pas m’empêcher de revoir Sherilynn Fenn, dans son personnage d’Audrey Horne dans Twin Peaks, apparaissant dans un encadrement de porte avec son air de Lolita à la démarche chaloupée ou Laura Palmer flottant, lèvres bleuies, dans les eaux troubles.

Un mélange d’influences vintage et hip-hop

SS
Born to Die est l’enfant de deux époques : un mélange de sonorités vintage – pour exemple le morceau Million Dollar Man, qu’on verrait bien interprété par la Breathless Mahoney de Dick Tracy -, directement venues de l’époque de l’âge d’or hollywoodien, et de sons ultra-modernes. Comme elle se définit elle-même, Lana Del Rey est une Nancy Sinatra gangsta. Elle emprunte aussi bien aux années 60 qu’au hip-hop – dont elle est férue – voire à la trip-hop, comme avec le morceau Off of the races, très proche de l’univers de Portishead.

Ce mariage, ajouté au rythme lascif de la plupart des morceaux, donne à Born to Die un côté intemporel qui vient renforcer son onirisme et le sentiment de nostalgie qui parcourt l’album, cristallisé par le morceau Summertime Sadness et son clip résolument pessimiste, mais tellement beau.

Une voix irréelle

moue
Born to Die ne serait pas ce qu’il est sans la voix de Lana, qui sait en jouer de façon virtuose. Tantôt femme fatale tout en accents graves, profonds et chaleureux, et murmures sensuels, tantôt Lolita avec une voix mutine et cristalline, et des phrases qui finissent en envolées presque enfantines. Lana, en véritable actrice, nous emporte où elle veut. Et elle rentre à fond dans son personnage, froid et sensuel à la fois, incarné par sa célèbre moue et ses poses qui ravissent ou agacent, mais ne laissent pas indifférents.

En résumé, cet album n’est pas sans rappeler le Back to Black d’Amy Winehouse – qui est un de mes albums préférés – dans l’expression d’une certaine tristesse, d’une féminité sensuelle un peu perverse et des fêlures de la jeunesse. Et je prie pour que Lana reste fidèle à elle-même, avec sa sensibilité à fleur de peau et son regard dédaigneux, n’en déplaise à ses détracteurs.


Classé dans:Des notes dans mes petites oreilles Tagged: Amy Winehouse, Born to die, David Lynch, Lana Del Rey, Twin Peaks

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