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Dieu est un pote à moi – Cyril Massarotto

Publié le 07 juillet 2013 par Wtfru @romain_wtfru

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« Dieu ? Dieu, s’il te plaît, c’est urgent !

– Oui ?
– Il est énervant, ton flash. J’ai les yeux fragiles moi ! Enfin, c’est pas ça l’important… Je me demandais : à l’instant là, tu me regardais ?
– Ah, la question classique : est-ce que je vous vois constamment ? La réponse est oui.
– Quoi ? Tu me vois tout le temps ?
– Il faut te le dire en quelle langue ? Oui je te vois, à chaque instant, à chaque seconde. Non seulement  je te vois, mais je sais ce que tu penses, ce que tu imagines. Toi et tous les Hommes.
– Attends, c’est l’enfer ! T’aurais pas pu me mentir ?
– Pourquoi aurais-tu voulu que je te mente ?
– Je sais pas, je pourrai plus vivre normalement en sachant ça !
– Si, rassure-toi. Il faudra un peu de temps c’est tout.
– C’est pas possible ! Tu veux dire que tu me vois même quand je me bran… euh… quand je me masturbe ?
– Si c’était que ça, encore… »

Tout premier livre de Cyril Massarotto, Dieu est un pote à moi ne colle pas vraiment à l’actualité littéraire du moment, certes. Mais ce petit ovni sur lequel on est tombé un peu par hasard, n’en est pas moins au cœur de bien des questionnements que nous, simples mortels, nous nous posons.

Résumé

Il a trente ans, il bosse dans un sex-shop, et il est célibataire. Un jour, il rencontre Dieu, un mec plutôt marrant, avec une grande barbe, comme on se l’imagine. Mais surtout, un jour, il rencontre Alice, qu’on ne prend pas la peine de vous décrire, elle tout simplement parfaite. Voilà, les bases sont posées, et en révéler plus serait criminel. D’une part parce que le roman est désespérément court, et vous en dire plus serait vous en dire trop, d’autre part, parce que si vous voulez en savoir plus, vous n’avez qu’à le lire.

Notre avis

Malgré un début un peu maladroit, d’une écriture légère mais qui manque parfois d’un peu de poésie et de structure, on se laisse tout de même porter par le style « parlé » du roman. Un style qui s’avère finalement contribuer à la foule d’émotions véhiculées par un narrateur, auquel on finit par s’identifier.

Mais l’essentiel du roman n’est pas tellement dans sa prose, mais plus dans les thèmes que l’auteur aborde avec une lucidité et une spontanéité qui désarme même les plus cyniques d’entre nous. La religion, l’amour, le désespoir, le sexe, sont autant de sujets de réflexion que Cyril Massarotto traite avec un recul surprenant. Des vérités et des prises de conscience qu’on se prend de plein fouet, avec l’agréable sensation d’apprendre la vie en même temps que le héros.

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On se laisse prendre au jeu des questions/réponses entre homme et Dieu, parfois drôle quand on sait que, oui, Dieu vous a vu mettre cet objet phallique dans cet orifice incongru, parfois émouvant, quand les interrogations tournent autour de l’espoir d’un bonheur qui ne viendra peut-être jamais. De ce livre se dégage un positionnement clair, vis-à-vis de l’existence de Dieu, mais pas polémique. Une vision intéressante de la religion, et des arguments mêlant humour et pragmatisme, qui n’agacent à aucun moment le lecteur, libre de cautionner, ou non.

Et puis il y a l’amour. Parce que ça fait du bien un auteur qui ne se la joue pas « l’amour dure trois ans », et qui croit au bonheur, et en l’humanité ;  ce livre est une véritable bouffé de fraicheur et d’espoir. Pour toute cette nouvelle génération qui juge l’amour niais, utopique, et craint la routine, Cyril Massarotto vous apporte la preuve en 200 pages, que ce sentiment reste un des trucs légaux qui fait l’effet le plus puissant qu’on connaisse, sur tout le monde, sans exception (oui même toi). 


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