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Un pas en avant… un pas en arriere ?

Publié le 10 juillet 2013 par Toulouseweb

Grâce aux nouvelles technologies et aux retours d’expérience, les avions de ligne sont de plus en plus sűrs… Ordinateurs de bord, commandes de vol électriques, sécurités de plus en plus pointues, systčmes de navigation modernes, indications météo en direct depuis le cockpit, etc.
Les avionneurs conçoivent effectivement des appareils capables de faire face aux avaries les plus sérieuses. L’incident du vol Qantas QF32, en novembre 2010, démontre ŕ quel point les avions modernes peuvent ętre fiables et ce, męme en situation critique. Rappelons qu’aprčs l’explosion d’un réacteur (incident rarissime) qui avait entre autres entraîné des dégradations sur les 3 autres moteurs, des pannes hydrauliques (seulement 25% des pompes restaient opérationnelles), des pannes électriques multiples, des commandes de vol dégradées, neuf des dix écrans en panne (Ť embarrassant ť pour un Ť glass cockpit ť), des indications de vitesse erronées, et bien d’autres, l’équipage avait réussi ŕ ramener au sol leur Airbus A380. Un avion fiable et robuste donc, mais également un équipage trčs professionnels, rigoureux et dont le sang-froid fut salué par l’ensemble de la profession.
Hélas, il semble que de nos jours ces qualités chez les pilotes aient tendance ŕ se raréfier… Les avions devenant de plus en plus performants et fiables, les compagnies ne toléreraient-elles pas un niveau de compétence moindre ? Les pilotes de ligne sont de plus en plus jeunes ; on sait que la controversée low cost Ryanair a récemment embauché un pilote de 19 ans (!). Et l’instruction ? Est-elle toujours aussi rigoureuse ? Approfondit-on autant qu’avant les rčgles de base du pilotage ? Sait-on seulement encore Ť piloter aux fesses ť ?
Citons le crash du vol JT904 de Lion Air ŕ Bali, le 13 avril dernier… une petite erreur de pilotage, une averse soudaine, une hésitation au moment de remettre les gaz, un commandant qui tarde ŕ reprendre les commandes et voilŕ les Ť Plaques de Reason ť presque toutes perforées ! Conclusion, un avion pourtant neuf et en parfait état de vol qui s’abime en mer, ŕ quelques mčtres du seuil de piste. Le pilote aux commandes n’avait que… 24 ans !
Plus d’actualité, le crash du vol OZ214 d’Asiana Airlines, samedi dernier, 6 juillet 2013, sur l’Aéroport International de San Francisco.
Selon le NTSB, l’enquęte s’oriente clairement vers une erreur de pilotage (vitesse trop faible, trčs forte assiette ŕ cabré et remise de gaz tardive). Par ailleurs et surtout, les deux hommes aux commandes manquaient clairement d’expérience : le premier, le commandant, bien qu’expérimenté sur d’autres types d’appareils, était en formation et ne cumulait que 43 heures sur Boeing 777-200ER. Egalement, la personne chargée de le former et qui le secondait dans le poste, venait d’obtenir sa licence d’instructeur et effectuait sa premičre mission. Le niveau de compétence ŕ bord était visiblement trčs bas et c’est un miracle que l’on ne compte Ť que ť deux morts !
Par ailleurs, et męme si l’enseignement de Ť la Ligne ť en Ť conditions réelles ť a toujours été une pratique courante dans toutes les compagnies du monde, devons-nous pour autant admettre que les vies de centaines de passagers soient mises entre les mains d’un pilote en formation ?
Selon l’IATA (International Air Transport Association) qui regroupe 243 compagnies aériennes, soit 84 % du trafic aérien mondial, avec 1 accident pour 5,3 millions de vols, en 2012 le transport aérien n’a jamais été aussi sűr… En théorie, vous pourriez prendre l’avion tous les jours pendant 14 000 ans sans ętre victime d’un accident. Voilŕ qui laisse une bonne marge aux pratiques actuelles de perdurer et aux compagnies de continuer d’embaucher des pilotes de plus en plus jeunes, voire de réduire encore un peu plus leur niveau de compétence.
Aprčs tout, ŕ l’čre du Ť low cost ŕ tout prix ť, ne faut-il pas abaisser toujours un peu plus les coűts pour que nous, passagers, puissions acheter des billets d’avion ŕ des tarifs de plus en plus Ť compétitifs ť et ce, au mépris de nos vies ? Bastien Otelli - AeroMorning

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