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Dossier : LEGO, quand l’empire contre attaque

Publié le 11 juillet 2013 par Brokenbird @JournalDuGeek

On a tous des rêves de gosses enfouis quelques part dans un coin de notre esprit, des rêves recouverts de toiles de neurones tissées, réflexion rationnelle après réflexion rationnelle, au fur et à mesure que l’on prend de l’âge. Parfois, un événement va tirer sur la corde nostalgique et extirper quelques uns de ces rêves de toutes ces foutues toiles.

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Il y a quelques jours,  j’ai découvert un lien coincé entre deux tweets, un lien annonçant un film Lego. Je vous passe ma première réaction dont la quasi totalité des mots serait censurée et vous propose directement la bande annonce ci-dessous :


Du coup, les yeux encore pleins d’étoiles, j’ai passé un coup de mail filaire via VOIP à Greg et lui ai demandé si un dossier sur les Lego pouvait vous intéresser, vous, lecteurs. Il me répondit en binaire que c’était probable à 83,67% environ. Un score honorable qui me motiva à me hâter à diverses recherches pour aboutir à ce qui va suivre. Au passage, j’en profite pour vous dire un grand MERCI des retours et des commentaires que vous avez faits sur le dossier des montres. C’est vraiment très agréable et motivant. Allez on attaque, bonne lecture.

Once Upon A Brick

1932, cette année durant laquelle l’empire du Japon entra en guerre contre la République de Chine, Franklin Roosevelt accéda à la présidence des États-Unis et Staline préleva 40% des récoltes de l’Ukraine plongeant le pays dans un génocide par la faim. Pourtant, cette même année, à 2460km à l’ouest de Moscou, à Billund au Danemark, Ole Kirk Kristiansen, menuisier, se lança dans la conception de jouets et créa la marque LEGO. En 1949, il réalisa la première pièce en plastique moulée de ce qui sera, 64 ans plus tard, le jeu le plus populaire de tous les temps.

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Au départ, les briques n’existaient qu’en deux tailles et quelques couleurs. Il fallait les emboîter pour réaliser des formes. On jouait à construire. On ne dirait pas comme ça, mais les dimensions étaient précises, afin de faciliter l’emboîtement. Les deux fentes présentes dans la photo ci-dessus servaient justement à donner aux pièces l’élasticité suffisante à l’emboîtement et, comme vous l’avez peut-être remarqué, le dessous des brique était vide, ce qui rendait ces assemblages fragiles. Il a fallu attendre le brevet déposé le 28 janvier 1958 pour voir apparaître les cylindres sur le dessous, entraînant plus de contacts entre les pièces et donc plus de résistance entre les assemblages. La nervure centrale, elle, renforçait la rigidité et facilitait le moulage. Les pièces sont aujourd’hui créées avec une précision de 10 μm, soit le jeu nécessaire à l’insertion de jambes dans un jean’s slim totalement swag en 2013.

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Ce fut le début d’une grande aventure. Au départ, la firme développa quelques modèles de briques, puis inventa la roue. Enfin, inventa la roue emboîtable Lego. Par la suite, la marque danoise enchaîna les innovations. D’abord avec DUPLO, des grosses briques pour les tout petits (et non une barre chocolatée fourrée d’une crème noisette recouvrant une noisette entière que l’on peut réserver dans sa boulangerie si on est tennisman), puis avec des personnages pour faire fructifier l’imagination et inventer des histoires. La série Technic, destinée aux experts, voit le jour en 1986 1977 : elle utilise des pièces spécifiques et se destine à la création de véritables systèmes mécaniques en pièces de Lego (la voiture ci-dessous possède un moteur 8 cylindres, une véritable boite de vitesse et même des suspensions « à bras tirés »).

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LEGO & Robotique

En 1998, la gamme Mindstorm vient se greffer à la gamme Technic pour créer de véritables petits robots programmables via PC. Ils seront par la suite utilisés dans les laboratoires car débridés, ils sont pratiques, peu chers et rapidement modifiables. Certains m’ont fait penser au robot du film Short Circuit.

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Même si elle reste ludique, cette gamme continue encore aujourd’hui à servir d’outil pour le développement robotique, pour les fans ou pour la recherche. Avec Mindstorm, Lego va atteindre une sorte de limite, car cette série reste la plus éloignée du « jeu » tel qu’il avait été imaginé à l’origine. Cette gamme Mindstorm sortira d’abord en version RCX. RCX ? Oui RCX. C’est un automate sous forme de brique jaune muni de 3 ports d’entrée, 3 ports de sortie, 4 boutons de commande, un écran à cristaux liquides et un système de communication par infrarouges, programmable en JAVA, Visual Basic, en Not Quite C (presque du langage « C »), ou via l’application graphique fournie par Lego.

Le RCX comprend également un microprocesseur pour traiter les programmes, une mémoire interne pour les stocker ainsi qu’un haut-parleur intégré pour émettre des bips de tonalité. Il est équipé à la vente, selon les boîtes, de quatre types de capteurs différents : contact, lumière, rotation et température. Des senseurs non officiels tels que l’accéléromètre ou le télémètre laser sont disponibles sur internet. La programmation se faisait par la transmission infrarouge d’un programme, écrit sur ordinateur, vers le RCX. Un RCX peut contenir 5 programmes au maximum.

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En 2010, la gamme Mindstorm RCX céda sa place à la gamme NXT. Plus rapide, performante et enfin compatible Bluetooth, elle permit de découvrir les joies de la robotique sans fil.

Dans l’absolu, Lego aurait pu continuer sur la voie Mindstorm et Technic, mais le brevet ayant expiré et les techniques de réalisation de pièces moulées en plastiques étant devenues bien plus abordable, Lego ne pouvait continuer de se focaliser sur un secteur si exclusif, laissant aux concurrents le terrain libre de la branche jouet. D’ailleurs, la marque lança en 2001 la gamme Bionicle. Une erreur pour plusieurs raisons. Cette gamme partageait des pièces et un design avec la gamme Technic destinée aux experts surtout depuis Mindstorm. Or, la gamme Bionicle n’a rien de complexe. Ce sont des figurines aux allures de robots, faciles à monter. Il est clair que l’objectif était de renouer avec le jeu et de cibler à nouveau les plus jeunes. Sauf que passer d’un extrême à l’autre en gardant le même design n’était pas la meilleure des idées.

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Sommaire du dossier :


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