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Critique #BD maçonnique : Ars Magna - T2 - d'Alcante et Milan Jovanovic

Par Manuel Picaud
Critique #BD maçonnique : Ars Magna - T2 - d'Alcante et Milan Jovanovic Bruxelles ésotérique
Après le tome 2 de Marcas, commissaire franc-maçon, paru chez Delcourt en juin, le prochain album teinté d'ésotérisme et de secrets maçonniques sera en librairie entre fin août et début septembre. Cette série écrite par le Belge Didier Alcante et dessinée Milan Jovanovic est un véritable jeu de pistes à travers la capitale belge durant la Seconde Guerre mondiale, à l'hiver 1943 plus exactement, avec quelques scènes de flash-back historique. D'ailleurs l'éditeur n'a pas pu s'empêcher d'afficher des drapeaux nazis sur la couverture, en arrière plan du gigantesque Palais de Justice, certes pour situer l'époque... On dira que les masques à gaz que portent les protagonistes, la résistante Sophie et l’historien Philippe Cattoir auraient pu faire penser à la Première Guerre mondiale. Le sujet est en fait ailleurs.
Après un petit résumé de l'épisode, dès la première planche du second tome, l'auteur révèle le sujet de la quête initiée dans le tome précédent. Quel secret de la loge maçonnique Ars Magna, les Nazis commandés par le colonel Kurten cherchent-ils ? Le nom de l'atelier contient une partie de l'énigme : en latin, Ars magna signifie le grand art et désigne le grand oeuvre ; par extrapolation, il se réfère à l'alchimie, définie ici comme "une science occulte qui permettrait de changer les métaux en or" ou à un "traité d'envergure comme un traité d'algèbre". L'objet recherché serait un phénix détenu par la loge et mystérieusement caché par son vénérable Maître, le Professeur Van Kessel qui a laissé des indices dans toute la ville. Cet oiseau qui renaît de ses cendres n'est-il pas le symbole de l'immortalité, convoitise universelle des êtres humains ? Sophie et Philippe et leurs amis résistants arriveront-ils à mettre la main sur ce trésor avant les fanatiques du Führer Adolf Hitler ?
En fait, ce nouvel épisode n'apprend rien sur le fonctionnement de la franc-maçonnerie. En revanche, cette course au trésor à travers une succession d'énigmes mettant en scène Bruxelles et son histoire lui donne une dimension plus ésotérique. Elle contient des thématiques symboliques usuelles dans l'Art Royal, nom donné parfois à la franc-maçonnerie. Outre un clin d'oeil à Indiana Jones, l'auteur joue astucieusement de sa connaissance de l'architecture et l'histoire de la ville. Les révélations et les scènes d'action sont bien rythmées, la lecture fluide. Mais, évidemment les Allemands sont moins malins que les héros. Le scénariste confirme néanmoins la qualité de sa narration et du sens du suspense jusqu'à la dernière case inattendue. Avec une mise en couleurs délicate et harmonieuse de Scarlett Smulkowski, l'ensemble est admirablement dessiné par le jeune quadra Milan Jovanovic dont les décors sont particulièrement somptueux, mais des personnages parfois un peu ternes.
Une visite originale de Bruxelles qui ne vient pas simplement ajouter une série ésotérique de plus en bande dessinée. A réserver donc !
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Alcante D. (scénario), Jovanovic M. (dessin) et Smulkowski S. (couleurs), Ars Magna, tome 2 : Transmutations, Bruxelles, Glénat, 2 septembre 2013 - ISBN 978-2-7234-8956-0


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