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Le Tour – Semaine #2

Publié le 15 juillet 2013 par Wtfru @romain_wtfru

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En résumé

Il a été assez surprenant cette semaine de voir pas mal de spectacle sur des étapes dont l’intérêt s’annonçait aussi plat que leur profil. Que ce soit du côté de la Bretagne ou de Lyon on a vu énormément de monde sur les bords de route, parfois un peu trop. On ne le répétera jamais assez sur France télévisions, « ne courez pas à côté des coureurs ! ».
Côté course, la semaine a débuté avec le scandale Cavendish dont on vous reparle plus bas, et la victoire dans un final houleux de Marcel Kittel, qui a enchaîné avec une troisième victoire à Tours. Tel un Poséidon armé de son trident, Tony Martin a enroulé son 58 dents et a fendu la mer vers le Mont-Saint-Michel pour remporter un contre-la-montre spectaculaire. N’est pas champion du monde du chrono qui veut.
Puis c’est une autre divinité, Éole, qui a joué des siennes sur la route venteuse de Saint-Amand-Montrond. Le vent de côté et les coups de bordures dès le début de course ont permis à un gros peloton de se détacher. En fin d’étape, les Saxo Bank de Contador ont remis ça, pour isoler le maillot jaune Chris Froome et lui reprendre une minute. De toute façon, il s’est vengé en allant easy chercher la gagne en haut du Mont Ventoux. Et puis il va leur remettre une minute dans le CLM, une autre dans l’Alpe d’Huez puis une dernière à Annecy si tout va bien. Ce qui reste sûr, c’est que les suspicions vont bon train.
Enfin, toujours pas de victoire française. On y a bien cru avec le numéro de Julien Simon, filant seul vers Lyon et crucifié par Matteo Trentin qui signe la première victoire italienne sur le Tour depuis 2010…

L’image

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Mark Cavendish a sans doute été le sprinteur le plus rapide du monde mais il n’a jamais brillé par sa classe. Trois petits exemples pour étayer le propos. Les deux premiers remontent à 2010. Au Tour de Romandie, il célèbre une victoire par un bras d’honneur (à l’anglaise, avec les deux doigts) destiné aux journalistes qui le harcelaient, dit-il. Au Tour de Suisse, il fait une vague et provoque une chute massive lors d’une arrivée, et envoie au tapis des dizaines de mecs qui seront privés de Tour de France, blessés. Dans le même genre, le Cav’ s’est illustré encore cette semaine dans la 10ème étape. Lors du sprint final, un des équipiers de Marcel Kittel (qui remportera l’étape) se relève, Cavendish est dans sa roue, le déborde et lui met un coup d’épaule qui l’envoie par terre à 65 à l’heure. Pas très élégant, mais rien de surprenant de la part de ce coureur bien loin de la classe à la Britannique que l’on reconnaît chez un Bradley Wiggins ou un David Millar. Justice a été plus ou moins faite le lendemain quand le Cav’ a du essuyer insultes et seaux d’urine lors de son passage en CLM. Ce qui l’est encore moins, c’est l’attitude des commissaires de course qui ne sanctionnent pas ce geste. On ne leur demandait pas de renvoyer Cavendish chez lui. Simplement, un déclassement de l’étape, ou une petite amende, pour l’exemple. Encore une fois messieurs les commissaires, il faudra arrêter de baisser votre froc devant les coureurs influents du peloton et de vous montrer impitoyable envers les autres.

Le panard de la semaine : Quand le vélo est un sport collectif

L’incroyable réussite de l’équipe Omega Pharma avec ses 4 victoires d’étapes par trois coureurs différents montre bien à quel point sans une équipe, un coureur n’est rien. Alors certes, Tony Martin était seul sur son vélo pour remporter le chrono, mais la victoire de Mark Cavendish après l’épisode des bordures est intervenue après que son équipe entière se soit sacrifiée pour un CLM par équipe de plus de 100 kilomètres. Il en va de même lorsque, en fin d’étape, Alberto Contador a fait rouler son équipe plein gaz pour distancer Chris Froome, entouré de peu d’équipiers et décidément bien isolé sur ce Tour. Une stratégie spontanée et bien menée par el Pistolero, qui sait pertinemment qu’il n’a aucune chance de reprendre une minute à Froome en montagne. De même, Alejandro Valverde, sur cette même étape des bordures, a joué de malchance en crevant au mauvais moment. Pourtant largement entouré, ses coéquipiers qui sont des grimpeurs n’ont pas pu le ramener. Ou comment perdre le Tour en une crevaison.

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Finalement la semaine s’annonçait ennuyeuse sur ce Tour, point n’en fut. Les prochains jours verront un chrono au lac de Serre-Ponçon, une double-ascension de l’Alpe d’Huez, un final en soirée aux Champs-Elysées. La troisième semaine s’annonce fat !


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