Son Paradis, c’est Jésus. Anna Maria, une femme d’une cinquantaine d’années a décidé de consacrer ses vacances d’été à prêcher l’amour du Christ.
La Critique
Un film de Ulrich Seidl
Avec Maria Hofstätter, Natalya Baranova, René Rupnik
Distributeur : Praesens
Durée : 1h 55
Age légal : 16 ans
Age suggéré : 18 ans
Date de sortie : 17 juillet 2013
Accompagnée de la statue de la Vierge et munie d’eau bénite, elle sillonne son voisinage. Mais sa vie bascule quand, après des années d’absence, son mari, musulman, revient d’Egypte… Une lutte intérieure s’engage alors pour Anna Maria entre son mariage et la Foi inconditionnelle qu’elle porte à Jésus.
Avec «Paradis : Foi», le sulfureux cinéaste autrichien poursuit son triptyque débuté avec «Paradis : Amour» qui racontait les tribulations sexuelles de trois sexagénaires au Kenya ; le troisième opus intitulé « Paradis : Espoir » sortira tout prochainement et nous emmènera dans un camp d’été pour jeunes obèses.
Dans «Paradis : Foi» l’accent est mis sur Anna Maria qui s’est tournée vers le Christ et qui a fait de son corps un lieu de souffrance. Masochiste, Anna Maria fait également preuve d’un comportement sadique envers son mari paraplégique. Inversant les clichés, Ulrich Seidl fait du mari musulman un homme ouvert et tolérant et de la femme catholique une acharnée du prosélytisme.
La mise en scène est ascétique, clinique et froide . Le cinéaste traite son sujet par de longs plans fixes et larges. Les silences sont nombreux et l’atmosphère de plus en plus malsaine à mesure qu’on avance dans le film. Certaines scènes pourront provoquer l’émoi comme celle où Anna Maria se masturbe sous les draps avec un crucifix, montrant que la frontière entre amour charnel et amour spirituel n’est pas toujours très nette. Un film dérangeant, percutant qu’on aime ou qu’on déteste.
Alexia Cerutti
Le Film:
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