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#Politique: comment Twitter devient timbré

Publié le 17 juillet 2013 par Juan
#Politique: comment Twitter devient timbré
Il y a toujours quelque part en France une capacité de mobilisation concentrée et rapide. N'en doutez pas.
Parfois, cela surprend. On croyait le pays atone, découragé, fatigué. Mais non, il y a encore ce réflexe patriotique qui fait lever les cœurs et les esprits quand on s'attaque aux symboles de la République. 
Dimanche 14 juillet, Xavier Cantat a fait les frais d'un mauvais tweet. L'élu local, écologiste, a refusé de se rendre au défilé du 14 juillet où sa compagne de ministre avait sa place. Il le clame sur Twitter le 13. La chose a parait-il choqué jusqu'à la gauche. La question enflamme les réseaux sociaux, où la jeune ministre est également active, jusqu'à débouler comme une question au gouvernement à l'Assemblée nationale. Quelques précieuses minutes de débat parlementaire ont été perdues pour cela. La Sarkofrance a de sacrés ressorts. Le journaliste Claude Askolovitch rappelle que l'antimilitarisme est hautement liée à la République, n'en déplaise à certains/.
Lundi 15 juillet, d'autres bonnes âmes républicaines s'offusquaient que le nouveau timbre soit orné d'une Marianne inspirée par la fondatrice des Femen, Inna Shevchenko, dessinée par David Kawena et Olivier Ciappa. Ce dernier est " l'artiste dont l'exposition de photosen faveur du mariage homosexuel a été vandalisée à deux reprises en juin à Paris" nous précise le Figaro. Pourquoi confie-t-il la source de son inspiration ?  
#Politique: comment Twitter devient timbréUn homosexuel, partisan du mariage gay, qui signe le dessin d'un timbre national... On imagine la syncope dont furent frappés les zélotes du Printemps français. D'ailleurs, Christine Boutin se déchaîne rapidement, à nouveau. Elle appelle au boycott du nouveau timbre de cette République qui n'était plus la sienne.
Une Femen dérape ensuite sur Twitter à propos du Ramadan. La polémiste Caroline Fourest, qui soutint une Femen tunisienne menacée de prison voici quelques mois, se démarque, toujours d'un Tweet.
Cette excitation agitait les réseaux sociaux et quelques éléments politiquement perdus telle cette Boutin. Le plus triste de cette affaire était que le choix du timbre ne relevait pas de François Hollande mais d'un collectif lycéen il y a quelques mois. Marianne nous rappelle que "le timbre fut sélectionné par… des lycéens. Ces derniers avaient, en effet, choisi trois propositions parmi les 15 soumises."
Mardi 16 juillet, un summum fut atteint par Xavier Bongibault, encore qu'on ne soit jamais sûr que le pire soit définitif. L'homme, ancien porte-parole de la Manif pour tous et fondateur de l'association "Plus gay sans mariage", s'indigne du vote par l'Assemblée de la légalisation de la recherche sur l'embryon. Il publie un premier tweet comparant ce vote du 16 juillet à la Rafle du Vel d'Hiv, le 16 juillet 1942. Puis un autre, tout aussi ignoble et crétin: "#veilleursdebout parqués: 16/07/42 - Paris: Rafle du Vel d'hiv´; 16/07/13 - Paris: Rafle de la place Herriot." Il évoque la situation de quelques extrêmistes anti-mariage gay debout et silencieux qui stationnent devant le Palais Bourbon. La confusion des
Il fallait de rendre à l'évidence: cette excitation n'était que numérique. Nous étions sur Twitter, parfois Facebook. Ces réseaux permettaient à chacun, et surtout aux pires, d'exprimer bruyamment leurs opinions. Twitter n'est pas seulement un lieu où tous les coups verbaux semblent permis. C'est aussi l'endroit où s'exposent des subconscients fragiles.
"Laissons tomber Twitter ?" s'interroge mon confrère Nicolas. La tâche est immense. Et Twitter n'est pas le seul endroit de l'Internet libre où les dérapages sont nombreux et parfois si concentrés.


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