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La Mort s’invite à Pemberley - P. D. James

Par Melusine1701

la mort s'invite à PemberleyDepuis qu’Elizabeth Bennet a épousé Mr Darcy, la vie s’écoule tranquillement dans leur domaine de Pemberley. Le couple a eu deux enfants et régulièrement leur rendent visite la soeur d’Elizabeth, Jane, et son mari Mr Bingley. Ils préparent d’ailleurs avec application le bal annuel qu’ils donnent en souvenir de Lady Anne, la mère de Darcy. A cette occasion, ils accueillent le colonel Fitzwilliam, le cousin de Darcy, qui a aussi été le co-tuteur de Georgiana, la petite soeur. Celui-ci semble d’ailleurs préoccupé: ses sentiments pour son ancienne pupille se précisent et il est prêt à faire sa demande, mais un nouvel arrivant le retient: Henry Alveston, un jeune et brillant avocat ami des Bingley qui a rejoint la petite société et à qui Georgiana semble très attachée. La veille du bal, Elizabeth est donc déjà un peu tendue… Soudain, une voiture pénètre à toute vitesse dans l’allée. En émerge Lydia, la plus jeune soeur d’Elizabeth, complètement affolée. Elle prétend que son mari, Georges Wickham, est mort, là-bas, dans la forêt de Pemberley. La confusion est extrême: depuis que Wickham a tenté de séduire et d’enlever Georgiana, puis qu’il s’est attiré les faveurs d’Elizabeth, et enfin qu’il a enlevé Lydia elle-même, il est indésirable à Pemberley. Que venait-il donc faire si près du château? Que s’est-il passé pour que la mort vienne roder à Pemberley?

Vous aurez bien sûr reconnu les personnages d’Orgueil et Préjugés, le roman culte de Jane Austen. L’auteur de roman à suspens P. D. James en propose ici une suite. Evidemment, les fans l’aborderont avec un mélange d’enthousiasme et d’appréhension: a-t-elle respecté notre roman chouchou? En tout cas, elle ne l’a pas trahi. On retrouve notamment le style austenien, si papillonnant, qui rappelle l’univers d’apparence et de faux-semblants dans lequel les héros vivent. Les longues phrases prennent le temps d’envisager toutes les conséquences de chaque geste, ce que chacun va penser, ce que chacun sait ou ne sait pas. Ca a vraiment son charme, ce dix-huitième siècle de l’apparence.
On retrouve également les personnages avec leur charme. Elizabeth est toujours la soeur calme, posée et réfléchie pleine d’esprit, qui gère Pemberley avec fermeté et bienveillance. Jane est toujours la sentimentale de l’équipe et Lydia l’écervelée de service qui prend tout comme une bonne blague et qui ne peut s’empêcher d’en faire des tonnes, quoi qu’il se passe. Darcy a bien sûr beaucoup changé, il n’est plus ce fier personnage hautain, mais a gardé cette noblesse et droiture qui était la sienne. En revanche, ce qui change et que j’ai un peu regretté, c’est que le sujet empêche l’humour et la douce critique de Jane Austen d’être aussi visible: à l’époque, non seulement on ne s’amuse pas autour d’un cadavre, mais en plus les femmes (si prompt aux commérages) sont vites reléguées au second plan. On a donc une histoire beaucoup plus grave, dont une bonne partie est vécue du point de vue de Darcy et non d’Elizabeth. Cela ôte un peu de piquant.
Car l’intrigue elle-même, si elle tient bien la route, n’a néanmoins rien d’exceptionnel: il n’y a pas d’enquête vraiment, la levée du suspens repose surtout sur l’aveu tardif et inattendu du coupable, ce qui est un peu léger. Pour ma part, ça ne m’a pas trop dérangée, mais n’attendez pas de ce roman un polar: on reste dans une intrigue très romanesque. Cependant, cette intrigue colle tout à fait à l’univers austenien et je me suis régalée à suivre ce monde de convenance et de scandale.

La note de Mélu:

Note 4

Un roman distrayant et convaincant.

Un mot sur l’auteur: P. D. James (née en 1920) est une romancière britannique qui se spécialise dans les romans policiers.

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