C’est très loin du lo-fi dégueulasse de leur premier album éponyme que les Smith Westerns font leur retour après un succès sans conteste de « Dye It Blonde » auprès du public et des magazines spécialisés. Enregistré au Sonic Ranch Studios à El Paso au Texas, son successeur« Soft Will » laissait déjà flotter lors de la sortie du premier single « Varsity » les premières couleurs de l’été. Bizarrement lorsque les premières chansons se déploient (« 3am Spitirutal » ; « Idol »), les pièces traversées semblent familières. On retrouve ces ambiances, très bals de teenagers édulcorés, presque intemporelles. Le goût pour les claviers très eighties, pour les assauts des guitares, pour tout faire tourbillonner dans un maelström de mélodies au son parfait est toujours bien là. Les Smith Westerns ont posé une patte bien reconnaissable entre toute, ils ont inventés leur propre son.
L’histoire se déroule sans écart, comme si celle-ci avait déjà été vécue dans un souvenir enfouit. Certaines mélodies ne sont pas sans rappeler (beaucoup même) celles de « Dye It Blonde ». Mais c’est bien là que se tient tout le problème. On reprend les mêmes et on recommence. C’est bien arrangé, bien foutu, mais les Smith Westerns deviennent agaçants, en se rangeant du côté de la pop bien moulée, et assez mièvre (« Best Friend »). Les sonorités des Smith Westerns s’engourdissent et sont devenues un peu comme ces tableaux de vanités qu’ils chérissent tant (les pochettes !), prêtes à être oubliées, avec une odeur funeste. Les hardeurs sont presque freinées en plein vol, sans jamais avoir véritablement décollées du sol.
La séduction est triste, comme une fille qui pleure en vous embrassant. Malgré quelques bonnes réussites (le très joli hymne« Varsity », « Fool Proof ») on a du mal à vraiment prendre son pied, on balance nos corps dans une danse lancinantes avec toujours cette impression que quelque chose s’est brisé pour toujours.
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