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Construire soi même son emploi en créant une micro-ferme

Publié le 23 juillet 2013 par Rcoutouly

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Le terroir de Souls dans le Tarn accueillait une cinquantaine de paysans au début du XIXéme siècle. Un siècle plus tard, Jean-Yves restait le seul paysan sur ce vaste plateau. Nous sommes maintenant en 2030 et autour de Jean-Yves, maintenant à la retraite, de nouveau, une cinquantaine de familles vivent et travaillent à Souls. Que s'est-il passé?

Jean-Yves a vu, avec angoisse, ses camarades agriculteurs partir les uns après les autres. Ce producteur de lait pour le fromage de roquefort a voulu réagir. En accord avec les propriétaires avec lequel il avait signé des baux, il a accepté de se débarrasser progressivement de quelques hectares qu'il exploitait de manière extensive.

Malika et Martin ont été les premiers à venir s'installer en 2015. Ils ont récupéré deux hectares de terre, amendés par le lisier des moutons de Jean-Yves. Ils se sont installés provisoirement dans les bâtiments d'une ancienne ferme. Ils ont construit leur micro-ferme autour d'une AMAP implantée auprès des consommateurs de l'agglomération toulousaine.

Puis, les années passantes, d'autres micro-fermes se sont créées autour du même réseau toulousain fournissant à la fois les acheteurs de panier et les couples de jeunes exploitants. Il s'agit en général de jeunes diplômés, confrontés au chômage de masse en ville et qui cherchent à se reconvertir.

Autour de Malika et Martin, d'autres couples sont venus. La majorité pratique le maraîchage et l'arboriculture. Certains se lancent dans l'élevage de volailles. Les déchets verts des premiers fournissent la nourriture des seconds. Les déjections des animaux sont utilisées comme engrais pour les seconds.

Les cinq premiers couples se lancent dans l'autoconstruction. Ils construisent un habitat groupé de cinqs habitations, isolés en grande partie en paille produit localement. Cet habitat passif, équipé en panneau solaire et en éolienne leur permet d'être auto-suffisant en énergie électrique. Une dizaine de ces hameaux vont progressivement émerger sur le plateau de Souls, les anciennes fermes restantes utilisées par les activités agricoles.

Anita et Désiré sont un couple passionné de pisciculture. Au fond du vallon du Dantou, ils ont installé une première retenue, puis une deuxième, construit une mini-centrale électrique, développé une activité de production de truites, fourni un réservoir d'eau pour le collectif agricole.

En 2030, les cinquante micro-fermes du plateau de Souls livrent, chaque semaine de l'année, des paniers bio, contenant légumes, fruits, oeufs, viandes et poissons à dix mille foyers toulousains.

Ces cinquante couples vivent correctement sur ce terroir agricole revitalisé, entraînant d'autres emplois locaux dans les villages et bourgs alentour. 

Jean-Yves est passé du statut de parrain à celui de patriarche de cette communauté agricole. Les deux cents hectares qu'il exploitait de manière extensive, sont maintenant exploités de manière intensive. Jean-Yves ne voulait pas que ces filles quittent le plateau et partent rejoindre les chômeurs des villes. Elles sont restées et construisent leur vie ici. 

  


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