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Cantine des Tilleuls : un préfabriqué trop petit, des normes pas respectées, un budget qui explose

Publié le 26 juillet 2013 par Jflehelloco

Cantine des Tilleuls : un préfabriqué trop petit, des normes pas respectées, un budget qui exploseCe dossier de la cantine de l’école maternelle des Tilleuls serait risible si au final les grands perdants n’étaient pas les enfants et les contribuables.

 Les enfants ont évidemment besoin d’un espace pour déjeuner, mais quand on se lance dans une construction on se doit d’avoir à l’esprit le respect des normes (ce qui a manifestement été oublié par notre architecte), mais également d’avoir une vision globale et prospective qui s’inscrit dans la durée. On peut comprendre des solutions de constructions différentes si elles font faire des économies mais là on arrive au prix du dur sans en avoir la qualité esthétique et fonctionnelle, sans avoir le respect des normes présentes et à venir et sans vision d’ensemble. Tout ce temps perdu pour les enfants est dommage mais pour autant, doit-on dépenser une fortune pour un projet qui peut être retoqué par n’importe quel riverain qui attaque le permis ? Doit-on dépenser une fortune pour un projet mal abouti (normes, métrage…) ? C’est dommage que le maire et Jacques Leroy, maire adjoint à l’urbanisme et aux finances, n’aient pas pris en compte les remarques faites par Valérie Fiastre il y a maintenant 7 mois avant de signer un permis de construire qui, une fois encore, est mal préparé et va nous coûter cher !

Petit rappel des faits : L’école maternelle des Tilleuls voit augmenter régulièrement  le nombre d’enfants qui mangent à la cantine. Actuellement le seuil est dépassé et quelques enfants sont parfois obligés d’annexer le couloir pour manger. Le tout dans une école qui a un office très loin de la salle de réfectoire ce qui oblige à traverser le préau pour servir les enfants. Cette situation n’est pas un cas unique dans la ville, presque toutes les écoles l’ont vécu et ont cherché à s’adapter en annexant un préau, des salles de classes, ou par la construction d’un nouveau réfectoire comme ce fût le cas en 2004 pour  l’école élémentaire des Tilleuls, juste à côté.

Ce dossier a donc été initié il y a plus de 3 ans, par la venue d’un architecte de la ville sur place pour rencontrer la directrice à l’été 2010. Ensuite le dossier a été transmis à un autre architecte plus motivé, contrairement au premier, par des constructions en « préfabriqué ». On nous a donc expliqué qu’il y avait un problème avec l’accessibilité handicapé, que si des travaux étaient faits, il faudrait mettre aux normes toute l’école, qu’il y en aurait pour une fortune… Donc il faut prévoir un bâtiment « détaché » de l’école pour ne pas avoir à traiter la mise aux normes handicapés de l’école. Oui normalement on devrait dire « on en profitera pour mettre l’école aux normes handicapés » mais à Saint-Maur on préfère contourner les obligations. Ensuite, il a été expliqué aux élus, aux parents et aux enseignants que pour aller vite, à des coûts raisonnables, la solution en « préfabriqué » était idéale. Voilà sur quelles bases ce dossier a commencé à partir de travers alors que les parents et les enseignants, légitimement, attendaient une solution.

En octobre 2012, le conseil municipal a donc voté à l’unanimité le principe d’un réfectoire de 196 m2 sur le jardin attenant à l’école. Pas ce stade du projet, aucun plan n’est disponible puisqu’il s’agit d’un accord de principe du Conseile Municipal et le permis de construire n’est pas encore instruit. En décembre 2012 nous avons également voté le lancement d’un appel d’offre pour la réalisation en préfabriqué de ce réfectoire sur les conseils de l’architecte de la ville.

Lors de ce conseil, Laurence Coulon a tout de même tenu à sensibiliser les élus sur le fait que nous étions désormais dans une fourchette de prix bien supérieure à celle qui avait été évoquée initialement. Pour autant, l’urgence pour l’école étant là, c’est une nouvelle fois un vote unanime qui a porté ce projet. Mais une fois le prix final connu et le dossier de permis de construire (donc les plans) découverts on déchante ! Pour avoir ces plans il m’a fallu me déplacer en mairie, comme chaque habitant peut le faire, ces documents n’ont jamais été communiqués aux élus.

- près d’un demi-million d’euros pour un préfabriqué trop petit à 9,95 m de l’école !

Oui le coût global de l’opération sera proche de celui du réfectoire « en dur » de l’école élémentaire voisine (où vont aller les élèves à leur sortie de la maternelle)… un coût de construction qui ne nous avait pas été donné, une premier justification du « préfabriqué » qui s’envole…

Un dossier de permis construire mal ficelé, attaquable sur plusieurs points :

- L’occupation du domaine public : Le square où doit être construit le réfectoire n’est pas le terrain de l’école mais le domaine public. Il doit donc y avoir des autorisations spéciales pour de tels travaux. Le dossier de permis de construire ne comporte pas de pièce justifiant l’autorisation de construire sur le domaine public (article R 431-13 du Code de l’Urbanisme). Et le permis ne comporte pas cette pièce tout simplement car il a été accordé le 26 juin et que le déclassement par le maire (le même qui a signé le permis) n’est intervenu que le 9 juillet…

- un bâtiment qui ne respecte pas les règles d’urbanisme de la ville: le POS précise dans son article 6 : « Toute construction devra respecter la règle la plus contraignante des deux règles ci-dessous : être implanté à au moins 8 m de la voie ou être édifiée à au moins 4 m de l’alignement actuel » étant précisé que « des dispositions différentes pourront être autorisées ou imposées pour des raisons d’harmonie, notamment pour tenir compte de l’implantation des constructions existantes sur le parcellaire voisin et pour permettre l’amélioration des constructions existantes ». Et face à cela l’architecte nous propose un retrait de 1,40m au lieu de 4 m tout simplement car il ne veut pas rendre accessible aux handicapés l’école, ce n’est pas une excuse recevable, au contraire c’est pour ne pas respecter une obligation légale que c’est fait !

D’autant plus que cela va créer un petit couloir d’un mètre de large entre le grillage et le réfectoire. Idéal pour y perdre des enfants de maternelle, ou si on le ferme pour le transformer en dépotoir !

Mi-décembre, Valérie Fiastre, en charge des permis de construire à l’époque, en voyant les premières ébauches du projet avait fait un message d’alerte à Jacques Leroy et à Henri Plagnol sur le respect des règles d’urbanisme et questionnant sur l’opportunité de recourir à un préfabriqué décollé de l’école au lieu de mettre aux normes handicapé le bâtiment… elle n’a jamais eu de réponse.

- Une accessibilité handicapé pour les enfants qui ne viennent pas de l’école. Les plans d’accessibilité sont clairs, ils montrent comment une personne à mobilité réduite peut venir de dehors mais jamais de l’école ! Donc un élève handicapé peut venir manger mais pas aller à l’école ! Je trouve dommage cette approche du handicap par le maire qui a validé ce permis.

- L’accessibilité de l’école sera tout de même à faire avant 2015... On nous a expliqué qu’en faisant un bâtiment séparé de l’école on allait faire des économies, en fait c’est faux on va dépenser encore plus car on aura créé 2 structures aux normes handicapés au lieu d’une seule, notamment le double de sanitaires ! Le dossier du permis de construire est clair, l’autorisation de la commission d’accessibilité est donné « sous réserve que l’accessibilité de l’école soit réalisé pour 2015″. Le second argument principal en faveur du préfabriqué s’envole !

- Un réfectoire mal isolé : Ce sont simplement des cloisons de 15 cm d’épaisseur que l’on découvre sur le plan, soit peu pour un bâtiment chauffé uniquement avec des convecteurs électriques. On est loin de la démarche d’économie d’énergie pourtant mise en avant dans les documents, notamment au niveau de la Réglementation Thermique 2012. Si au final les murs sont plus épais alors il y aura 5 ou 6 m2 en mois, sur un réfectoire déjà trop petit ce n’est pas rien. Au niveau acoustique cela peut également poser problème. Mais il faut dire que l’isolation phonique, pourtant un point essentiel de tous les réfectoires, n’a pas été retenu comme un point important de la construction, pas plus que l’esthétique… Sans compter le document de bilan thermique où on peut lire « Je soussigné : Henry Plagnol – représentant la société de : ville de Saint-Maur des Faussés ».

- Un bâtiment inadapté pour des enfants de maternelle : le bâtiment est à près de 10 m de l’école, donc il va falloir habiller et déshabiller les enfants avant et après leur repas. Imaginez ce que cela représente pour 210 enfants en perte de temps et en occupation des animateurs pour aller vite. L’école maternelle de l’Est a eu par le passé un tel bâtiment séparé et c’est celui-ci qui a été désaffecté dès que l’école a perdu une classe tellement cela n’est pas pratique. Sans compter le petit passage d’un mètre entre le réfectoire et la grille qui risque de faire vite entendre parler de lui.

- Un réfectoire trop petit !

Sur la première page de la notice du permis de construire on peut lire « un réfectoire d’une surface de 115 m2 pouvant ainsi accueillir 100 personnes. » et quelques lignes plus bas, l’objectif du bâtiment : « un réfectoire recevant 240 enfants en deux services » … donc on va construire un réfectoire nouveau où 40 enfants n’auront pas de place pour manger ? Dès cette page rédigée par l’architecte de la ville on voit déjà qu’il y a un problème sur les surfaces.

En matière de restauration collective il y a des normes, notamment la Norme AFNOR X50-220 de 2005 qui stipule « La surface minimale (accessible aux enfants) par place assise dans le cadre d’un service à table ou d’un libre service est de 1.5 m2. (Une surface de 2 m2 par place assise est recommandée). » Donc pour faire déjeuner dans les meilleurs conditions en deux services 240 élèves (ou 210, capacité actuelle de l’école) on a besoin d’un réfectoire de 180 ou 160 m2 là où on en prévoit seulement 115 (zone de déshabillage des enfants comprise)… on est à moins de 1 m2 par enfant là où il en faudrait 1,5 m2.

On peut comprendre que quand on adapte une école en fonction des locaux déjà disponibles il soit parfois difficile de respecter à la lettre la norme, mais quand on construit du neuf, pourquoi ne pas respecter les normes dès le départ ? C’est pour le bien des enfants et c’est aussi anticiper l’avenir !

On a presque l’impression dans ce dossier que le calcul de la surface du réfectoire a été fait au départ en oubliant que l’office, les toilettes, les vestiaires étaient à ajouter et non à mettre dans la surface du réfectoire ! En effet, comme on est séparé de l’école il faut recréer des sanitaires, et des vestiaires pour le personnel de service qui ne pourront bénéficier des anciens locaux. Sans compter que le projet actuel prévoit un passage à travers l’ancien réfectoire pour aller manger, c’est à dire que cette pièce ne pourra pas être récupérée dans son intégralité par l’école. Un bien beau gâchis d’argent et de surface.

Cantine des Tilleuls : un préfabriqué trop petit, des normes pas respectées, un budget qui explose

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