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Webmestrance

Publié le 29 juillet 2013 par Adamantane

http://www.adamantane.net/notules/echangeur/Après le vaguemestre, à l'origine chargé du service de la poste dans un établissement militaire, puis par extension au sein d'une collectivité organisée,.vint le webmestre...Donc la webmestrance fût.

Webmestre est plus québécois que français ; notre commisssion de terminologie et de néologie lui a préféré, il est possible de le regretter,  le plat et morne administrateur de site. Nos frères séparés d'outre-atlantique ont, eux, la fibre bien plus néologisante [1] , et font ainsi beaucoup pour que le français soit une langue vivante, assimilant  les mots cousins - ici, webmaster - tout en demeurant créatifs.

Webmestrance...Webmestrance...

Les plates-formes de sites et de blogs préfabriqués ont pour atout principal leurs éditeurs :

► éditeur de page pour composer la maquette d'un écran, an agençant des blocs d'information - titres, textes, images, etc... -  de manière supposée lisible et même esthétique

► éditeur de texte pour maîtiser la typographie, le choix des polices, des corps et autres attributs, la mise en page, etc.

Ces prothèses logicielles permettent à tout internaute possédant une pratique minimale d'un traitement de texte de mettre en ligne un site et/ou un blog globalement lisible. L'attrait du média dépendra alors du contenu, bien naturellement, de la cohérence entre ce contenu et la fréquence d'enrichissement ou de mise à jour, et de la forme.

Certains internautes se laissent séduire par des thèmes graphiques biscornus, usent de des panoplies de polices fantaisistes et peu déchiffrables, parangonnent abominablement, peuplent leurs écrans de papillons voletants ou de chats bondissants -voire des deux...-, mettent en contraste des couleurs de fonds et des couleurs de caractères indiscernables et construisent aisni des chefs d'oeuvres d'e-kitch.

D'autres, plus raisonnables, se contentent à la limite du détestable blans sur fond noir, qui certes peut évoquer pour de très anciens the chalk writing on the blackboard, mais provoque des larmoiements qui ne doivent rien à une subtile nostalgie.

Sans oublier bien sûr  tous ceux qui proposent un média normal pour lecteurs normaux. Mais sont-ils satisfaits deu cadre un peu rigide dans lequel les enferme les éditeurs de page et de texte ?

Ont-ils pris conscience que leur activité de webmestrance peut aussi mobiliser un savoir-faire, le codage, qui  relève à mon avis du domaine artistique, et allie

► l'exercice fortifiant d'une logique implacable

► avec l'exaltation savoureuse d'une créativité entièrement libérée.

Quel codage ? Eh bien celui que propose le vite devenu fameux langage html [2] . Cet e-spéranto de l''internet. Un enfant de onze ans, capable d'apprendre et de retenir en queqlues mois une langue comme le grec, avec son aphabet, sa morphologie, sa syntaxe, est certainement capable de se former au maniement d'html.

Ici, par html, et par commodité, je désigne l'association du langage de balisage lui-même, d'un ensemble de feuilles de style (les ceintures noires de Word connaissent ce concept).

Le langage de programmation, lui, n'est pas directement accessible et n'a pas besoin de l'être, sinon par le biais d'un interface permettant de créer des objets (fichier, page, image, etc...) et d'en définir les propriétés et les relations. Tel est le rôle joué par, par exemple, Zope, Spip et quelques autres. Le codage html, lui, a pour raison d'être de crérer le contenu des ces objets.

Nous nous extasions sur le fait que les plaquettes tactiles soient fonctionnellement accessibles aux enfants en bas âge [3] . Dont acte.Et pourquoi pas. Mais en quoi s'agit-il d'une libération de la créativité par l'exercice d'une logique constructive ? L'aspect déclaré intuitif de ce système de commandes a certes pour lui la rapidité d'apprentissage - et encore, est-ce un apprentissage ? - mais présente, à mon avis, deux sérieux inconvénients :

► une fois mémorisé un ensemble d'algorithmes gestuels, quid de la nécessité inéluctable d'en mémoriser ultérieurement d'autres, la tendance en ce domaine n'étant guère au durable et à la standardisation ; les claviers virtuels de ces engins ignorent les normes nationales - ce qui déroute celles et ceux qui ont dans les doigts leur AZERTY ou leur QWERTY - et varient d'une marque ou d'une version à l'autre...

►nous restons dans un paradigme de consommation, de prêt à utiliser, vite extensible au prêt à penser ; quelle initiation à l'autonomie peut apporter un système éducatif où la seule liberté d'action de l'assujetti est de pouvoir choisir une sonnerie parmi une vingtaine ou une police de caractères pami deux ou trois pour un système de prise de notes ?

 Quel ministre introduira, dans les programmes scolaires, et dans la sphère linguistique par exemple, l'apprentissage des processus de codage ?

Cette matière transversale pourrait de plus oeuvrer pour la réconciliation des deux tendances artificiellement construites que sont :

► les orientations dites abusivement littéraires, où l'on confond joyeusement explication de texte - activité jugée primordiale et objet de toutes les attentions  - et construction du texte - activité en déshérence souvent expulsée dans la zone floue de l'autoformation - 

► et orientatrions baptisées malencontreusement scientifiques, où l'on confond gaiement exercice de mathématiques  - il y en a beaucoup - et  méthode scientifique - on ne s'y entraîne guère - 

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Crédits : Merci à Antoine Stanisière, pour ce  phare de Creac'h, huile sur toile de lin moyen, 47 x 54 cm. Cette oeuvre est à vendre, se renseigner ici.

Pouquoi un phare et une balise ? Quels liens entre les balises et le codage html ? Eléméntaire, mon cher lecteur...

[1] L'Office Québécois de la Langue Française diffuse des documenys spécifiques encourageant le recours aux néologismes. Dans la mesure où l'équivalent d'un mot anglais, par exemple, n'est pas un mot français, mais une locution explicative, une définition, il est prévisible qu'un rédacteur trouve plus simple et plus rapide d'emprunter le mot anglais, et de justifier cette décision par un argument imparable : c'est quand même plus court pour dire la mêm chose... D'où l'intérêt tactique du néologisme bien trouvé !

[2] La norme ISO/IEC 15445:200 le nomme langage de balisage d'hypertexte. Traduction stricte de la dénomination anglaise HyperText Markup Language...

[3] Et aussi aux grands singes, ce qui est une bonne chose, car démontre par les faits la proximité entre leurs capacités cognitives et psychomotrices et les nôtres ; ce qui pourrait justifier les efforts de celles et ceux qui travaillent à lever les méconnaissances, parfois coupables, toujours injustes, qui sont les nôtres à l'égard du respect dû à ces entités biologiques terrestres que nous nommons animaux, mot également utilisé pour déprécier les qualités morales et mentales de notre prochain dans certaines circonstances de la vie, et justifier son infériorité relative.


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