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[Dates] : Bryan Elsley explore les relations amoureuses

Publié le 16 juin 2013 par Laserietheque @laserietheque
[Dates] : Bryan Elsley explore les relations amoureuses

Will Mellor dans Dates.

La recherche du grand amour. Voilà un sujet maintes et maintes fois abordé. Art, littérature, cinéma, télévision. Tout y est passé jusqu’à nous dégoûter. Et puis internet, les rencontres en ligne, les réseaux sociaux, la communication à tout prix, à quel prix ? On pourrait croire que la multiplication des canaux servirait son but, mais à peine. L’honnêteté, la sincérité d’une rencontre au détour d’un clic, d’un profil sur lequel on ment déjà. Mentir ? Ce n’est pas mentir si on enjolive la vérité et si on avoue à demi-mots que l’on a essayé avant tout de plaire, d’attirer. Comment au XXIème siècle, une rencontre est-elle encore possible dans une société où l’on court après l’argent, la réussite, le bonheur, dans une société où l’individualisme prend le pas sur tout le reste ? Sommes-nous encore fait pour vivre à deux ?

Le créateur de Skins revient à la télévision britannique avec Dates, une série dramatique qui dissèque les relations amoureuses et plus particulièrement les premiers rendez-vous de deux personnes rencontrées sur un site de rencontres en ligne. Ces moments  un peu gênants, souvent des dîners, où la maladresse d’une personne rencontre l’assurance d’une autre. Ces moments où l’on parle trop, parfois pas assez, où l’on ment pour espérer plaire, où l’on ne dit pratiquement rien par peur, justement, de ne pas plaire, où l’on se met à nue, où l’on prend des risques. Les "dates" sont le passage obligés pour espérer tomber amoureux, trouver enfin une personne avec qui passer le reste de sa vie ou, au contraire, passer uniquement le reste de la soirée. Après les jeunes de Skins, Bryan Elsley a choisi d’explorer la génération des adultes (trentenaires et quarantenaires jusqu’ici, c’est à dire 3 épisodes), des adultes un peu perdus dans le marasme de la vie à 100 à l’heure où tout avoir est le but ultime avant de se rendre compte que l’on s’ennuie profondément, seul ou à deux.

Avec pour décor Londres et ses restaurants, chaque épisode nous plonge dans un "date", et à chaque épisode ce sont deux personnes d’horizons opposés, Mia (la merveilleuse Oona Chaplin) et David (Will Mellor) sont par exemple les protagonistes du "blind date" de l’épisode inaugural. On passe la soirée en leur compagnie, on est témoin de leur danse commune, comme un ballet dont personne ne connaît encore la conclusion mais qui se dessine irrémédiablement au fur et à mesure des minutes qui s’écoulent. Les trois épisodes pour le moment diffusés ont été un réel plaisir à suivre. Les personnages, nuancés et plus complexes qu’il n’y paraît, ne sont pas toujours sympathiques. Bien au contraire, et c’est cela qui est réjouissant parce que la vérité est que les premiers rendez-vous se passent rarement bien ! Le parfait gentleman n’existe pas, tout comme les femmes élégantes, raffinées et jolies peuvent être de véritables bitch. Ce qui est distrayant est la façon dont ces deux étrangers vont se tourner autour, se détester, s’apprécier, se découvrir dans un espace temps qui leur appartient désormais mais dont ils ne maîtrisent que les apparences. Dates est donc une excellente surprise. A la fois émouvante et réaliste, la série échappe aux clichés et évite les pièges liés à son sujet. Une réussite.


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