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Au cinéma : «Monstres Academy»

Publié le 06 août 2013 par Masemainecinema @WilliamCinephil

Fort du succès critique et populaire de « Monstres & Cie », les studios Pixar offrent un prequel au, désormais, célèbre film. Les coréalisateurs du premier opus, Pete Docter, David Silverman et Lee Unkrich, laissent leur place à Dan Scanlon. Il avait jusqu’à alors seulement réalisé le court-métrage « Martin et la lumière fantôme », basé sur l’univers de « Cars ». « Monstres Academy » sortait dans nos salles le 10 juillet 2013.

Synopsis : Même quand il n’était qu’un tout petit monstre, Bob Razowski rêvait déjà de devenir une Terreur. Aujourd’hui, il est enfin en première année à la prestigieuse université Monstres Academy, où sont formées les meilleures Terreurs. Son plan de carrière bien préparé est pourtant menacé par sa rencontre avec Jacques P. Sullivan, dit Sulli, un vrai crack qui a un don naturel pour Terrifier.

Depuis ces deux derniers longs-métrages, « Cars 2 » et « Rebelle », Pixar ne cesse de me décevoir. Pire, il me déçoive une nouvelle fois avec « Monstres Academy » alors que j’ai un amour insensé pour le premier volet. Bien sûr, le film en lui-même n’est pas une catastrophe mais il est clairement en-dessous de ce que l’on peut attendre d’un film Pixar. L’idée de base avait pourtant un potentiel énorme, avec une vraie problématique et des messages à véhiculer. Le fait de voir nos deux compères rivaux, et non amis, ajoute un changement qui fait du bien dans un deuxième opus. Malheureusement, « Monstres Academy » ne se détache jamais de son prédécesseur et l’on ressort de là avec une furieuse envie de (re)voir « Monstres & Cie ».

C’est bien là tout le problème, « Monstres Academy » rappelle beaucoup trop « Monstres & Cie ». Le plus dramatique est de retrouver les mêmes situations dans les deux films : nos héros se retrouveront une nouvelle fois coincés dans le monde humain et une nouvelle fois, ils feront sauter toute l’électricité même si cette fois çi, ce n’est pas avec un rire d’enfant. Je ne parle même pas des (trop) nombreux clins d’œils fait au premier opus, seuls quelques uns étaient nécessaires et drôles. En plus de cela, ce prequel possède une grosse faiblesse, par rapport à son prédécesseur, avec l’absence de Boo. Le film se retrouve alors avec aucuns enjeux émotionnels. Le rire sera donc sa seule force … et encore.

Je ne peux pas dire que j’ai ri devant « Monstres Academy », au mieux je peux dire que j’ai souri. Normalement, les nombreuses références et clins d’œils subtiles à des films plus connus me font mourir de rire mais avec « Monstres Academy », Pixar a oublié la subtilité. Par exemple, lorsque les personnages se réunissent dans la cave afin d’officialiser l’arrivée de Bob et Sulli dans leur confrérie, un personnage capuchonné s’écrit « Luke, je suis ton père ». En plus du fait que la référence est usée et mille fois faite, elle est envoyée au spectateur comme un boulet de canon en plein visage, sans tact. Pixar nous avait habitué à plus de finesse.

J’ai menti, s’il y a bien une chose qui m’a fait rire dans « Monstres Academy », c’est le personnage Art, nouvel ami de Bob et Sulli. À la fois complètement cinglé et énigmatique, ce nouveau personnage a réussit à ponctuer ma séance de quelques rires. Les autres personnages manquent cruellement de caractère pour convaincre. Seule la doyenne de l’université, Dean Hardscrabble, possède un caractère fort, qui en impose dès sa première apparition. Cependant son utilité dans l’intrigue du film se trouve être mineure, et le personnage devient alors très peu exploité. C’est dommage tant les traits du personnage étaient réussis.

S’il y a bien une chose que « Monstres Academy » nous prouve, une fois de plus, c’est que Pixar reste les maîtres dans l’animation. Les personnages sont soignés, les décors truffés de détails et l’ensemble possède un charme dont seul Pixar connait la recette. Toute l’équipe du film s’est donné un mal fou pour faire de « Monstres Academy » un bijou d’animation : le pari est réussi. De même que pour l’animation, Dan Scanlon s’est donné beaucoup de mal pour mettre dans ce film l’essence des teen-movies et c’est une deuxième chose réussie ! Tous les clichés et autres ressorts de ce genre de films s’y trouvent. On pense forcément à « The Breakfast Club », « 10 bonnes raisons de te larguer » ou encore les « American Pie ».

Malgré ces quelques points forts et le côté « sympa » du film, je n’ai pas pu m’empêcher de me demander à la fin de la séance si le film se devait d’exister ou non. La pauvreté de l’intrigue donne l’impression que le studio cherchait juste à faire une suite pour faire une suite, mais le degré d’attention et de travail donné au film, par toute l’équipe, plaide le contraire. Au final, on se retrouve avec un très beau Pixar sur le plan technique mais un Pixar bien fade sur le plan scénaristique. C’est déjà beaucoup mieux que « Cars 2 » et « Rebelle », c’est déjà ça …

« Monstres Academy » est un prequel sympa mais sans pour autant indispensable. Un bon moment à passer en famille tout de même, les plus jeunes devraient adorer !

Monstres-Academy-Affiche-France

Monstres Academy. De Dan Scanlon. Avec les voix françaises d’Éric Métayer, Xavier Fagnon, Catherine Deneuve, Jamel Debouze, Malik Bentalha, …

Sortie le 10 juillet 2013.



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