Breaking Bad, Saison 2

Breaking Bad, Saison 2, créé par Vince Gilligan.
Synopsis : Walter commence à se faire un nom dans le milieu de la drogue, sous le pseudonyme d' Heisenberg. La nouvelle double vie de Walter manque à maintes reprises d'être découverte par sa famille, à qui il a finalement avoué son cancer. Skyler, très inquiète, décide de reprendre son ancien travail de comptable, alors qu'elle est à huit mois de grossesse. Mais ses soupçons envers son mari sont de plus en plus insistants. Walt et Jesse décident de monter leur propre affaire de trafic de drogue. Hank est sur la trace d'un certain Heisenberg. La confiance de Walter en Jesse s'effrite lorsque celui-ci commence à consommer de la drogue intempestivement. Peu après, le cancer de Walter est suffisamment freiné pour pouvoir être opéré. Sous l'effet de l'anesthésie, dans un lapsus, Walter révèle à sa femme qu'il a bien un secret.
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La deuxième saison de Breaking Bad est pour moi la plus aboutie en terme de narration, de mise en scène et d'évolution de personnages. Même si la première à une place particulière dans mon cœur et est probablement celle que je prend le plus de plaisir à regarder de nouveau, la seconde est clairement un cran au dessus et est bourré de qualités que je peine à retrouver dans la suite.
Je pense que ce qui participe particulièrement au succès de cette saison c'est principalement le fait que le début de certains épisodes montrent d'étranges scènes en noir et blanc, de plus en plus chaotiques au fil de la saison et que le tout culmine à la fin du dernier épisode pour quelque chose de réellement explosif (sans mauvais jeu de mot). C'est pour moi un aspect majeur de cette saison et probablement la raison pour laquelle je l'aime tellement. Cela montre que Vince Gilligan a vraiment construit une structure concrète pour la saison et qu'il peut se permettre de s'amuser en intriguant. J'ai particulièrement été amusé de découvrir intéressant concernant la saison en regardant les bonus. Dans une des interviews Gilligan insiste sur les noms de certains épisodes : 02x01 Seven Thirty-Seven, 02x04 Down, 02x10 Over et enfin 02x13 ABQ. Mis bout à bout cela donne Seven Thirty-Seven down over Albuquerque ce qui correspond bien évidement au crash des avions lors du final (un des avions étant un Boeing 737). Ce sont d'ailleurs les seuls épisodes présentant les fameux flashforwards en noir et blanc. C'est le genre de petites pépites qui fait encore plus apprécier la série lorsqu'on les découvres.
J'aime également beaucoup cette saison à cause de la présence de l'acteur Raymond Cruz qui joue Tuco et que je trouve tout bonnement formidable. C'est un des acteurs principaux de The Closer et de son spin-off/suite Major Crimes. C'est probablement un des personnages qui m'a le plus donné d'émotions dans ces deux séries et le voir dans Breaking Bad me réjouit à chaque fois. J'aime vraiment Tuco pour ce qu'il apporte à la série. Alors que Walter débarque dans le milieu et que Jesse n'était qu'alors un petit joueur, ils se retrouvent confrontés à la personne probablement la plus dangereuse de la série puisque totalement imprévisible. Et à vrai dire, sans Hank pour leur sauver les miches, les deux copains s'en seraient probablement mal tirés de toute cette affaire. Raymond Cruz offre un travail totalement fantastique et je suis toujours super excité de revoir ces scènes.
J'étais au début perplexe de l'introduction d'une histoire amoureuse pour Jesse, mais à vrai dire étant donné l'évolution de la saison c'est probablement la meilleure chose qu'ils aient pu faire. Cela permet de mettre énormément en avant la personnalité de Jesse - un peu développé pendant la première saison vis à vis de ses parents - et de découvrir ce qu'il se cache sous ces vêtements extra-larges et son langage de la rue. On se rend bien vite compte qu'il n'est qu'un gamin qui ne sait pas où il va dans la vie et que même s'il fabrique de la drogue, il tombe amoureux de la voisine comme le premier venu. C'est à vrai dire assez mignon, jusqu'à ce que ça bascule. Et c'est intéressant de noter que ce n'est pas vraiment Jesse qui fait replonger Jane dans ses mauvais travers. Je pense qu'elle utilise la faiblesse de Jesse et son "travail" comme excuse pour se rebeller contre un père qui l'étouffe peut être un peu trop. Elle pousse les limites de Jesse par la même occasion et se révèle rapidement être une sacré manipulatrice, assez ambitieuse et ayant une personnalité assez sombre.
  Bien évidement, la scène de l'overdose est poignante et va tellement vite qu'on se retrouve aussi désemparé que Walt dont la seconde d'hésitation, l'horrible idée que si Jane meurt il est sauvé, rend impossible tout retour en arrière. Magnifique prestation de Bryan Cranston dans cet épisode tout particulièrement.
Cette seconde saison permet l'introduction de pas mal de nouveaux personnages dont Saul et Mike qui seront essentiels à la suite mais c'est aussi l'occasion de développer d'avantage les personnages secondaires comme les membres de la DEA et les amis dealers de Jesse.
  Visuellement, où la première saison envoyait du lourd et peut être de l'excessif par la même occasion (même si j'adore ça), cette seconde saison trouve un parfait équilibre entre photographie et montage qui fait que c'est un succès sans conteste.
Comme je le disais en introduction, cette saison est clairement la plus aboutie et pour moi la plus représentative de l'essence de la série. Car on sait pertinemment que beaucoup de séries ont tendance à se perdre en cours de route, à s’aseptiser un peu et perdre certains ingrédients qui faisaient son succès. Cette saison possède encore le côté brut où on voit que Gilligan et son équipe osent des choses, expérimentent. C'est un plaisir à regarder. Une excellent saison que je ne me lasse pas de revoir.