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Mayer Hawthorne "Where Does This Door Go" (deluxe edition) @@@@½

Publié le 15 juillet 2013 par Sagittariushh @SagittariusHH

Mayer Hawthorne "Where Does This Door Go" (deluxe edition) @@@@½

Mayer Hawthorne a bien compris que la résurgence de la soul vintage, c’est chouette cinq-dix minutes mais quand tout le monde s’engouffre dans la brèche (Raphael Saadiq, Seal, Aloe Blacc, Nick Waterhouse…), au bout d’un moment ça finit par lasser. L’instant était propice pour lui à un changement de cap, vers un climat plus méditérranéen, avec à la clé une nouvelle énigme relationnelle : Where Does This Door Go.

Les premières secondes commencent comme un film érotique soft, sauf qu’après avoir ouvert sa braguette, il y a cette petite révélation gênante… le début d’une série de mésaventures pour notre amant malgré lui. Mais c’est cool pour Mayer avec sa "Backseat Lover". Notre gentil dandy californien à l’attitude trompeusement réservée fait sauter la cravate et les boutons de sa chemise, super-relax avec ses chansons qui mêlent pop funky ("The Innocent","Robot Love", "The Only One", "Small Clone") entraînante et rhythm’n blues doré au soleil ("Corsican Rosé", "Backseat Lover", "Kaila"), exaltant ces saveurs des chansons estivales du début des années 80, davantage quand Mayer laisse ses cordes vocales partir vers les aigus. Il pousse le bouchon plus loin avec "Designer Drug" et son groove infectieux. Plus tout à fait le même genre, mais avec toujours le même style. Mr Hawthorne n’est plus seul à la production, il a trouvé d’excellents collaborateurs comme Jack Splash, Greg Wells, Da Internz, Ace et Oak, et même un certain Pharrell Williams qui lui a mis à disposition sa collection été ("Fine Glass Woman" très classy, "Reach Out Richard" et le magique "Stars Are Ours" dans une veine nerdienne).

Et puis, Where Does This Door Go se vit comme la passion éphémère mais intense d’une amourette d’été version adulte. Des images qui nous traversent la tête, un verre au bord de la mer, des tentatives d’approches, parades nuptiales, contacts corporels, avec la touche de classe qu’il faut… On ouvre la capote, ou on en met une, ça dépend la situation que nous narre notre musicien-chanteur. Il se met à nu dans des situations cocasses ("Backseat Lover", "Robot Love"), étalant son intérêt immodéré pour les femmes sophistiquées (les "Fine Glass Woman" en Christian Dior, "Corsican Rosée"). Ce personnage flegmatique, généreux et extravagant comme un anglais qui a débuté chez Stones Throw dévoile une facette plus assurée et élégante sur "Favourite Song", bien armé de sa guitare électrique qu’il joue de manière sexy. On le voit parfois désemparé face à la complexité des sentiments et des relations. On reconnaît aussi son attitude un brin mélancolique ("Where Does This Door Go", "All Better", "The Innocent", "Allie Jones"). C’est tout lui.

Parmi les autres subtilités de cet album qui se déguste comme un excellent vin blanc sur une terrasse au bord d’une piscine avec vue sur la Méditerranée dans l’arrière-pays cannois, ces quelques scratches qui subsistent sur "The Only One" et "Crime", et pour rester dans l’optique rap, Kendrick Lamar est également de la fête sur "Crime" (et ses accents moyen-orientaux). Si vous descendez sur la Côte d’Azur, ce disque vous sera indispensable. Where Does This Door Go est bien plus que l’album de l’été, il se revivra tels ces souvenirs estivaux mêlés aux sensations de ces relations amoureuses fugaces, ces passions charnelles inoubliables que l’on aimerait revivre pour de vrai. Et on est déjà curieux de voir quelle sera sa prochaine étape.


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