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Tetsuo 2 Body Hammer

Publié le 11 août 2013 par Olivier Walmacq

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genre: science fiction, expérimental, inclassable (interdit aux - 16 ans)
Année: 1992
durée: 1h15

l'histoire: Tomoo Taniguchi et son épouse Kana vivent paisiblement auprès de leur jeune fils Minori. Un jour l'enfant est enlevé et mis en pièce sous les yeux des parents par un monstrueux skinhead. Fou de douleur, le père se retrouve captif d'une organisation vouant un culte au dieu de la destruction. Il devient le cobaye psychique et virtuel du savant. 

la critique d'Alice In Oliver:

Pas facile de passer après le premier Tetsuo, qui reste sans aucun doute le tout premier film du genre cyberpunk. Pourtant, le réalisateur, Shynia Tsukamoto, qui avait déjà signé le premier, se relance à nouveau dans l'aventure, avec Tetsuo 2: Body Hammer, sorti en 1992.
Pour information, il existe également un troisième opus, donc Tetsuo 3. Il s'agit donc d'une trilogie. Les amateurs du premier film risquent d'être sérieusement décontenancés par cette suite, très éloignée de son modèle.

Finie l'image en noir et blanc et le petit film sans le sou bricolé avec les moyens du bord. Avec les années, le premier Tetsuo a acquis une solide réputation. Certains fans parlent même du nouveau grand classique du Septième Art et de l'un des plus grands chefs d'oeuvre du cinéma asiatique.
En tout cas, dans son genre, Tetsuo, premier du nom, reste une oeuvre atypique et expérimentale. Beaucoup de fans considèrent Tetsuo 2 comme une sorte de remake du premier.

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En vérité, Tetsuo 2 n'a pas grand chose à voir avec le premier. A la rigueur, ce n'est même pas une suite puisqu'elle n'entretient aucun rapport (ou presque) avec son prédécesseur. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS !
Un couple japonais se fait enlever sa petite fille par deux punks en pleine rue. Ils arrivent à la récupérer tant bien que mal, mais l'on découvre par la suite que c'est au père qu'ils en voulaient. Ils l'enlèvent et font de lui un cobaye mi-homme mi-machine.

Au même titre que le premier film, Tetsuo 2 Body Hammer connaîtra un échec cuisant au moment de sa sortie. En même temps, cette fausse suite a la lourde tâche de succéder à une oeuvre totalement barge et probablement réalisée sous ecstasy.
Pourtant, très vite, Tetsuo 2 affiche ses ambitions. Clairement, ce second opus bénéficie d'un plus gros budget. Finie la bonne vieille série Z qui tâche (j'exagère beaucoup) ! Même si cette suite se veut très différente du premier, elle partage tout de même un certain nombre de points en commun.

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Là aussi, il s'agit de la transformation d'un homme en machine infernale et sombrant dans une folie meurtrière et destructrice. Certes, Tetsuo 2 ne délivre pas le même uppercut que son prédécesseur mais propose de nombreuses séquences pour le moins hallucinantes.
En vérité, le film pourrait se diviser en deux parties bien distinctes. La première partie se déroule dans la ville. Pour Shynia Tsukamoto, c'est l'occasion ou jamais de décrire un univers bétonné, fermé et bureaucratique.

D'ailleurs, ce n'est pas un hasard, durant cette section, la plupart des séquences se déroulent en haut de building géants. Le cinéaste joue aussi sur cette impression de vitesse, ce dernier ayant la volonté d'étourdir le spectateur par un flot d'images parfois incompréhensibles, tout du moins, difficiles à digérer. La seconde partie du film est beaucoup plus sombre et se résume à une bataille très violente entre le héros principal, devenu une machine infernale, et d'autres cyborgs humains.
Dans cette seconde section, le réalisateur nous entraîne au sein d'une secte étrange qui mène des expériences terrifiantes sur des êtres humains.

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Là aussi, Shynia Tsukamoto délivre de nombreuses séquences déroutantes, tout en révélant également le passé de certains personnages, notamment celui du héros de l'histoire. Ainsi, le cinéaste livre quelques explications supplémentaires.
En ce sens, Tetsuo 2 est plus posé que son prédécesseur et bénéficie d'un véritable scénario. Néanmoins, cette suite reste difficile d'accès et s'adresse avant tout à un public ouvert et de cinéphiles avertis. Bref, sans pour autant retrouver la fulgurance de son modèle, Tetsuo 2 reste une suite de qualité.
Nul doute que certains fans du premier risquent d'être déçus par la ligne conductrice de ce second opus. Mais au moins, Shynia Tsukamoto a le mérite de signer une suite différente, toujours aussi barrée et qui propose plusieurs séquences absolument hallucinantes.

Note: 15/20


Tetsuo II - Body Hammer par Webotaku


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