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Super Rugby – Le XV type de l’année

Publié le 12 août 2013 par Sudrugby

Super Rugby 2013 Chiefs Brumbies

Les Chiefs, vainqueurs du Super Rugby 2013 mais pas au nombre de joueurs présents dans ce XV type de l’année. Un seul champion néo-zélandais se trouve dans ce classement…

Wyatt Crockett Crusaders All Blacks
1. Wyatt Crockett (Crusaders):
Comme quoi être débarrassé de toute concurrence peut vous libérer un joueur. Pendant longtemps, les Crusaders ont composé à la fois avec Wyat Corckett et à la fois avec Ben Franks à gauche de la mêlée. Ben Franks parti du côté des Hurricanes, Crockett pouvait pleinement s’exprimer et goûter aux joies d’être un titulaire indiscutable. Bingo ! Crockett a explosé cette année et est même désormais titulaire chez les Blacks. Non pas qu’il est soit devenu meilleur, il joue tout simplement plus et est reconnu à son juste niveau. Comme quoi la concurrence n’a pas que du bon…

Adriaan Strauss Springboks Cheetahs Free State
2. Adriaan Strauss (Cheetahs):
Adrian Strauss s’était déjà démarqué l’an passé comme le meilleur talonneur de la planète. Il l’est encore cette année. « Faute de mieux » serions-nous tentés de dire à première vue. En effet les Mealamu, Moore, Hore et cie se font vieux, la nouvelle génération de talonneurs peine à arriver et Strauss bénéficie il faut dire des blessures à répétition de Bismarck Du Plessis, habituel n°1 chez les Boks, et bien plus encore. Quoi qu’il en soit, Strauss ne fait pas tâche au milieu des avants sud-africains, loin s’en faut. Il fut même le leader du paquet d’avant réputé des Cheetahs. Et quoi qu’on en dise, il est véritablement le meilleur talonneur au monde actuellement.

Owen Franks Canterbury Crusaders All Blacks
3. Owen Franks (Crusaders):
Les années se suivent et se ressemblent pour le cadet des Franks. Fort en mêlée fermée, dissuasif au combat, mobile, Owen Franks a tout d’un bon pilier moderne. Mais le must reste sa défense. En effet Franks, en plus d’être un plaqueur solide, plaque beaucoup. Beaucoup trop même pour un pilier. C’est en quelque sorte l’alter ego de Crockett à droite des Crusaders. Ce sont souvent les premiers à plaquer sur les premier et second temps de jeu, mais pas uniquement au ras. Sa tenue dans les rucks est elle aussi excellente. Ce sera à coup sûr une des grosses forces du pack des Blacks cet été. On commence à en prendre l’habitude.

Hugh Pyle Melbourne Rebels Wallabies Australie Australia
4. Hugh Pyle (Rebels):
De fil en aiguille, Hugh Pyle s’installe dans la hiérarchie des deuxièmes lignes australiens. Cela fait désormais trois saisons que Pyle s’impose comme un patron du pack des Rebels. Mais cette année, Pyle est monté en régime et se veut être l’un des tout meilleurs secondes lignes du Super Rugby aux côtés des Whitelock, Bekker, Clarke et cie. Mieux, Pyle a été l’un des grands bénéficiaires de l’éviction de Robbie Deans au profit d’Ewan McKenzie. Ce dernier a montré sa volonté de renouveler le pack australien et d’amorcer une nouvelle génération d’avants. Son nom figure désormais dans le groupe élargi des Wallabies, en attendant certainement plus. Car une place semble à prendre aux côtés de James Horwill…

Sam Whitelock Crusaders Canterbury All Blacks
5. Sam Whitelock (Crusaders):
S’il y a bien un deuxième ligne qui depuis la coupe du monde 2011 éblouit de sortie en sortie c’est bien Sam Whitelock. Rien ne lui échappe. S’il ne paye pas de mine, le plus connu des Whitelock n’est pas moins très fort au contact. Il ne se trompe que rarement en défense et c’est sans doute le meilleur plaqueur des Crusaders après Matt Todd. Mais c’est surtout par son abattage et sa mobilité hors du commun qu’il se détache de la concurrence. Il se veut aussi être l’un des meilleurs contreurs en touche du Super Rugby et il n’est pas étranger à la conquête infaillible des Crusaders. Ajoutez à cela sa dextérité ballon en main et sa faculté à transformer le jeu et vous détenez là l’archétype du second ligne complet. On a souvent tendance à oublier que Sam Whitelock n’a qu’à peine 25 ans (il les aura en octobre)…

Pieter Labuschagne Free State Cheetahs Springboks Lappies
6. Pieter Labuschagne (Cheetahs):
LE meilleur plaqueur de ce Super Rugby cru 2013 ! Pour sa première saison l’an passé, « Lappies » avait déjà montré de sacrées garanties. Mais c’est vraiment cette saison qu’il a explosé au grand jour. Du haut de ses stats incroyables en défense (il tourne quasiment à 16 plaquages réussis par match), Labuschagne s’impose comme le flanker sud-af de base : bon plaqueur, solide et sauteur en touche. De quoi jouer des coudes avec Marcel Coetzee, Arno Botha ou Siya Kolisi pour prendre place dans la nouvelle vague de flankers chez les Springboks. A voire au Four Nations… On note qu’il a effectué toute sa saison en n°7. Mais un repositionnement côté fermé s’imposait pour notre classement…

George Smith Wallabies Brumbies Suntory Sungoliath
7. George Smith (Brumbies):
Et pour cause, George Smith se trouve justement en n°7 ! Il faut dire qu’il le mérite. Alors certes un Hooper, un Todd, un Gill ou ce même Labuschagne pouvaient sans problème se hisser au rang de meilleur openside flanker du Super Rugby. Mais l’on ne peut être qu’admiratif devant la saison exemplaire de George Smith qui à 33 ans se veut toujours être une référence à ce poste. Si ce n’est LA référence. Gratteur exceptionnel, joueur d’instinct, gros plaqueur, partout à la fois, Smith c’est la classe à l’état pur. Jusqu’à preuve du contraire, il « gratte » plus de ballons que nul autre joueur en Super Rugby (1.3 par match contre 0.64 pour Hooper ou 1.06 pour Gill). Et on en oublie souvent son rôle d’attaquant et de passeur après contact (à hauteur de 1.3 par match), choses qui font aussi ce qu’est George Smith aujourd’hui : un grand monsieur et un sportif d’exception. C’est comme si la saison blanche de Pocock était passée inaperçue…

Ben Mowen Randwick Brumbies ACT Wallabies
8. Ben Mowen (Brumbies) & Capitaine:
Croyez-le ou pas, Ben Mowen n’a jamais eu de chance. D’un naturel discret, Mowen a pourtant toujours été le leader naturel des Brumbies ces dernières saisons (et avant un bon joueur aux Waratahs) et ce notamment l’an passé pour le retour des Brumbies dans la cour des grands. Il en a semble t-il fini avec cette réputation de joueur sous-estimé. Robbie Deans himself (!) est même allé jusqu’à le sélectionner avec les Wallabies face aux Lions. Il pourrait d’ailleurs s’y imposer, que ce soit en n°6 ou en n°8. Normal, Mowen est un joueur exemplaire : excellent sauteur en touche (c’est le meilleur du championnat), bon plaqueur et formidable attaquant, Mowen est admiré de tous. C’est en plus un bon capitaine, d’où cette nomination dans notre XV type.

Will Genia Queensland Reds Wallabies Brisbane
9. Will Genia (Reds):
Une chose est sûre, on voit tout de suite si Will Genia se trouve sur le terrain ou pas. Il a manqué le début du Super Rugby, il est revenu comme si de rien n’était. Et tout de suite le jeu des Reds n’a pas été le même. En plus d’être un joueur individuellement incroyable, Genia épate par sa gestion du jeu hors pair, sa passe fluide et sa grande lucidité. Il ne se trompe que rarement. Au fil des ans, Genia ne se détériore pas et il est clairement le meilleur demi de mêlée au monde actuellement étant donné la méforme d’Aaron Smith ces derniers temps. A n’en douter l’un des joueurs les plus indéboulonnables du circuit mondial.

Aaron Cruden Chiefs All Blacks
10. Aaron Cruden (Chiefs):
Chaque année encore, Cruden confirme tout le bien que l’on pense de lui depuis la coupe du monde 2011. S’il n’est pas encore le demi d’ouverture attitré des All Blacks (Dan Carter oblige), il n’en est pas loin. Ce n’est pas un hasard si Cruden est le seul Chief à prendre place dans ce XV type de l’année. Nul autre joueur que Cruden n’impulse de cette façon une dynamique de jeu aux champions 2013. Le jeu des Chiefs, c’est lui et d’abord lui. Des meneurs d’hommes de cette trempe, on en compte que sur les doigts d’une main aujourd’hui. Sans leur gourou Cruden, les Chiefs n’en seraient pas où ils en sont aujourd’hui, doubles champions en titre.

Henry Speight Brumbies Wallabies
11. Henry Speight (Brumbies):
Israel Folau, Frank Halai, Peter Betham sont tous des joueurs individuels incroyables, capables de (presque) tout sur un terrain. Mais personne d’autre n’arrive à se fondre dans un effectif aussi bien qu’Henry Speight, tout en gardant ses qualités individuelles qui lui sont propres. Un bon ailier c’est aussi ça : être au service des autres et Speight l’est sans doute plus que Folau et cie, rois des statistiques. De toute manière, l’ailier des Brumbies sort d’une saison d’enfer. On note une régularité sans faille durant toute la saison à un poste où il est difficile de l’obtenir. Il sera en plus désormais éligible sous le maillot des Wallabies à partir de la tournée de novembre…

Christian Lealiifano Brumbies Wallabies
12. Christian Leali’ifano (Brumbies):
Cela fait désormais quelques temps que Christian Lealiifano joue en Super Rugby, et ce le plus souvent dans le XV de départ des Brumbies. Mais c’est de loin sa meilleure saison ! Une saison qui lui a valu sa première sélection chez les Wallabies. Davantage passeur que franchiseur, Lealiifano brille en premier centre par sa gestion et sa lecture du jeu. Le métier d’un ancien ouvreur me direz-vous. Lealiifano est qui plus est le buteur attitré à Canberra et il le fait bien (c’est le troisième meilleur réalisateur de la saison régulière avec 183 points inscrits). Sa complémentarité avec Tevita Kuridrani fait de la paire de centre des Brumbies l’une des meilleures du Super Rugby.

Rene Ranger Auckland Blues All Blacks Montpellier
13. Rene Ranger (Blues):
On savait déjà à l’aube de la reprise du Super Rugby que Rene Ranger allait être un des cadres des lignes arrières des Blues, si ce n’est LE cadre, le patron. Mais de là à imaginer la saison qu’il nous a offerte… Rene Ranger, c’est le peps à l’état pur (le « panache » comme dirait Gérard Holtz…), capable de battre n’importe quel défenseur le tout grâce à un bon équilibre entre vitesse, appuies et puissance. Rene « Danger » a été l’une des grandes terreurs des défenses cette année, et ce notamment en début de saison. Ranger s’est même affirmé comme un gros gratteur, peut-être meilleur même que Luke Braid. Un joueur que l’on aura l’occasion de retrouver en Top 14. Dommage…

Super Rugby – Le XV type de l’année
14. Willie le Roux (Cheetahs):
Sans doute LA grande révélation de ce Super Rugby en Afrique du Sud avec JJ Engelbrecht. Le Roux possède toutes les qualités d’un grand ailier. Il est à l’aise sous les ballons hauts, bon au pied et surtout excellent relanceur. Il fait parti de ceux qui ont redonné des couleurs à l’attaque des Cheetahs, désormais l’une des toutes meilleures de ce Super Rugby. On le retrouvera très vite avec les Boks lors du Four-Nations où visiblement il semble s’être détaché pour une place de titulaire à l’arrière.

Jesse Mogg Wallabies ACT Brumbies
15. Jesse Mogg (Brumbies):
Le jeu au pied défensif est un secteur de jeu que l’on a souvent tendance à sous-estimer dans le rugby moderne. Ce n’en est pas moins un domaine clef, pouvant être décisif dans une rencontre. On n’y perçoit pas forcément tout le travail effectué. Un bon arrière doit assurément posséder un jeu au pied long, précis et intelligent. C’est le cas de tous les grands arrières. Jesse Mogg fait parti de ceux-là. Et c’est justement pour ses qualités au pied que nous avons préféré Mogg à un Piutau, franchiseur né et attaquant redoutable. Deux arrières d’exception, deux profils différents. Et justement Mogg – par la justesse de son jeu pied notamment – semble posséder un profil plus complet et donc meilleur. Surtout que Mogg n’est pas maladroit balle en main et quand il s’agit de relancer, bien au contraire. Piutau prendra place sur le banc…

Banc : 16. Scott Sio (Brumbies) – 17. Coenie Oosthuizen (Cheetahs) – 18. Stephen Moore (Brumbies) – 19. Heinrich Brüssow (Cheetahs) – 20. Nic White (Brumbies) – 21. Kyle Godwin (Western Force) – 22. Charles Piutau (Blues)

Petite remarque : on s’aperçoit que dans ce XV type du Super Rugby 2013, les deux premiers du classement à l’issue de la saison régulière à savoir les Chiefs et les Bulls ne comptent à eux deux qu’un seul joueur en la personne d’Aaron Cruden pour les Chiefs. Etonnant? Pas tant que ça. En effet, Chiefs et Bulls semblent davantage posséder un effectif champion qu’un effectif de champions, tout particulièrement pour les Néo-Zeds. Le jeu que les Chiefs ont pratiqué (et qu’ils pratiquaient déjà l’an passé) semble être le fruit d’une osmose collective avec à son origine une volonté réelle de produire « son » rugby. Francis Delteral peut paraître pompeux à citer du De Gaulle à l’antenne (« La passion du risque, c’est l’essence de la stratégie. ») mais sa remarque est ô combien pertinente. Les Chiefs fonctionnent comme cela, ils entreprennent beaucoup de choses, prennent des initiatives et produisent du jeu en volume, c’est le « risque ». La stratégie mise en place par Dave Rennie et son staff, la capacité des joueurs à se reconnaître dans ce choix de jeu et la volonté coûte que coûte de produire « son » rugby, c’est cette « passion ». Le jeu des Chiefs est bel et bien marqué par cette « passion du risque », cette envie de jouer purement et simplement. Et c’est ce qui fait tout le succès des Chiefs aujourd’hui. Certes il faut de bons joueurs pour mettre en place ce jeu mais en aucun cas ces individualités surpassent le collectif et le sens du collectif qu’émanent de cette équipe. Et Aaron Cruden en est le parfait chef d’orchestre. Il possède d’ailleurs cette « passion du risque » dans son jeu, ses skills, ses prises de décisions. Ce n’est pas un hasard. Le titre 2013 aura sans doute récompensé le système le mieux huilé du Super Rugby et non une constellation d’individualités. Un collectif champion et non un collectif de champions. Une bonne nouvelle en somme.


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