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Nos étoiles contraires – John Green

Par Theoma

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Oh comme j'ai aimé tout aimé dans ce nouveau roman de John Green. Les personnages (je me refusais de les quitter), le style (toujours aussi percutant), l'humour (décapant), et, pour finir, l'histoire que je craignais convenue (oh la nouille!). Même si je sentais que ce livre allait me faire du mal, que j'allais en pleurer, j'ai été prise dans ses filets, j’étais cuite, je ne pouvais pas m'arrêter.

Alors oui, j'ai pleuré. Les vannes grandes ouvertes. J'ai pleuré le manque. J'ai été émue doublement en savourant le fait que lire procure une telle émotion. Et puis, c'est gracieux, élégant, drôle, mortellement vivant. Oui, les pages vibrent de vie, de battements, de colère et de drôlerie.

Je l'ai passé à ma grande fille de treize ans. Elle enrageait de ne pas pouvoir changer la fin. Et maintenant, c'est à vous que je le transmets. Et hop ! A votre tour d'être ému. Un aussi beau roman, ça ne se refuse pas.

Nathan, 330 pages, 2013, traduit de l'anglais par Catherine Gibert

Extrait

« - Augustus, peut-être aimerais-tu partager tes peurs avec le groupe ?

- Mes peurs ?

- Oui.

- J'ai peur de l'oubli, a-t-il répondu sans attendre. J'en ai peur comme un aveugle que je connais a peur du noir.

- Futur aveugle a précisé Isaac avec une ébauche de sourire.

- Tu me trouves insensible ? a demandé Augustus. C'est vrai qu'il m'arrive d'être aveugle aux sentiments des autres.

Isaac s'est bidonné, mais Patrick a levé un doigt réprobateur.

- Augustus, s'il te plaît. Revenons à toi et à ton combat. Tu as dit que tu avais peur de l'oubli.

- Effectivement, a répondu Augustus.

Patrick était perdu.

- Quelqu'un aimerait rebondir la-dessus ?

Cela faisait trois ans que je ne fréquentais plus d'établissement scolaire. Mes parents étaient mes deux meilleurs amis, le troisième était un auteur qui ne connaissait même pas mon existence. J'étais plutôt timide, pas du genre à lever la main.

Et pourtant, pour une fois, j'ai décidé de m'exprimer. J'ai levé à demi la main, ce qui a rendu Patrick fou de joie.

- Hazel ! s'est-il aussitôt écrié.

Il devait croire que j'allais enfin parler à cœur ouvert, entrer vraiment dans le groupe.

Je me suis tournée vers Augustus Waters et il s'est tourné vers moi. Il avait les yeux d'un bleu translucide.

- Un jour viendra, ai-je dit, où nous serons tous morts. Tous. Un jour viendra où il ne restera plus aucun être humain pour se rappeler l'existence des hommes. Un jour viendra où il ne restera plus personne pour se souvenir d'Aristote ou de Cléopâtre, encore moins de toi. Tout ce qui a été fait, construit, écrit, pensé et découvert sera oublié et tout ça, ai-je ajouté avec un geste large, n'aura servi à rien. Ce jour viendra bientôt ou dans quelques millions d'années. Quoi qu'il arrive, même si nous survivons à la fin du soleil, nous ne survivrons pas toujours. Du temps s'est écoulé avant que les organismes acquièrent une conscience et il s'en écoulera après. Alors si l'oubli inéluctable de l'humanité t'inquiète, je te conseille de l'ignorer. C'est ce que tout le monde fait. »

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