Qui paye l'addition au premier rendez-vous?

Les conventions voudraient que lors d’un rendez-vous, l’homme paie l’addition, considérant que l’idéal d’égalité homme-femme n’intervient pas sur le terrain de la rencontre amoureuse. Mais après près de 50 ans de féminisme et des années d’égalité et de nécessité où la femme est tout autant soutien de famille, la réalité pourrait prendre le pas sur la galanterie. C’est l’objet de cette étude menée à la Chapman University et dont les résultats sont présentés à la 108è Réunion annuelle de l’American Sociological Association. Conclusion, si le rituel joue à la première rencontre, il laisse ensuite rapidement le pas à la réalité.

Car, finalement, 80% des couples vont finir par partager les dépenses du foyer alors que les débuts de leur relation se sont passent tout autrement, selon les données de ce sondage auprès de plus de 17.000 participants et dont 25% ont même fourni des commentaires écrits pour expliquer leurs convictions et leurs pratiques au fil de leur relation. L’idée des auteurs était de comprendre pourquoi certaines pratiques sexuées ont la vie dure, ce qui permet aussi d’expliquer pourquoi l’égalité, comme l’égalité professionnelle, est parfois difficile à mettre en œuvre.

Les conventions sont tenaces :

·   Ainsi, 84% des hommes et 58% femmes déclarent que les hommes prennent en charge la plupart des dépenses, au début puis quelque temps après la première rencontre.

·   57% des femmes vont proposer de payer mais par pure forme là-encore, 39% espérant que l’homme rejettera leur proposition.

·   44% des femmes se disent offusquées lorsque l’homme semble attendre leur contribution.

·   Pourtant 64% des hommes souhaiteraient que les femmes participent à l’addition, et 44% seraient prêts à rompre la relation avec une femme qui ne paie jamais.

·   Et pourtant… la grande majorité des hommes soit 76% déclarent se sentir coupables d’accepter de l’argent venant d’une femme.

Les comportements évoluent au fil de la relation : Car même si les hommes paient une plus grande proportion des dépenses, 40% des hommes et des femmes reconnaissent que les coûts liés à leurs rencontres étaient au moins partiellement partagés durant le premier mois de leur relation, et près des trois quarts aboutissent à un réel un partage des dépenses à 6 mois.

L’ancrage de la tradition: Ces données, au moins celles concernant le début de la relation, illustrent l’ancrage des normes «  sexistes  » traditionnelles et de la persistance du concept social de l’homme dominant et soutien de famille. Un modèle persistant, puisque ces mêmes résultats sont obtenus sur les sous-groupes les plus jeunes (et indépendamment du revenu ou des niveaux d’éducation). Cependant, en même temps, l’évolution très rapide des pratiques au fil de la relation montre que le rituel laisse vite la place au principe de réalité, montrant aussi la transformation de la place et du pouvoir social des femmes… et des hommes.

Source: American Sociological Association Study examines beliefs about who should pay for dates (Visuel Fotolia) Accéder aux dernières actualités en Psycho-socio