Je pense que mon amour pour Mad Men n'est plus à démontrer. En effet, j'en fais assez l'éloge pour que vous sachiez à quel point je suis un grand fan de cette série. Bien
évidemment, ce n'est pas la seule série que j'adule mais elle fait partie des premières. Ce que j'aime dans Mad Men c'est un tout. A commencer par l'univers des années 60, puis
également par les personnages et le ton employés par Matthew Weiner pour les développer sans compter sur l'indomptable Don Draper qui dans ses meilleurs et ses pires moments a
toujours quelque chose à nous raconter. La saison 5 avait marqué une sorte de tournant dans la vie du personnage mais c'est la saison 6 qui a réellement su accorder le violon. La crise de la
quarantaine que vivait Don Draper dans la saison précédente ne pouvait pas s'achever sur Don créant la plus grande agence de New York en s'associant. Tout cela va permettre de remettre en cause
tout un tas de choses, des relations au bureau (notamment la place de Peggy qui se retrouve une fois de plus bafouée alors qu'elle s'était volontairement éloignée de Don et se retrouve encore une
fois dans ses baskets) à la bataille pour trouver le nom qui sera sur la porte d'entrée (une bataille logique mais aussi jouissive pour ce qui est de l'aspect drama de bureau).
Mad Men ne laisse pas pour autant tomber son univers de la publicité et de la communication. Entre les batailles pour les grands contrats (Jaguar, Heinz, etc.), tout cela va
avoir également quelques répercussions sur la gestion des intrigues de la saison. La place de Don Draper va encore une fois être ébranlée. Ce que j'aime bien c'est que l'on ne simplifie pas la
tâche du héros dans cette saison. Il va être trimbaler ici et là à la recherche de ce qu'il pense être son propre bonheur. Sauf qu'il va rapidement se rendre compte que finalement ce n'est pas
comment cela que tout fonctionne. Notamment quand il va tenter de se retrouver dans les bras d'une nouvelle femme, laissant alors la sienne chez elle, seule. C'était la saison de tous les vices
car Don va aussi faire du mal à sa famille avec ses tromperies et ses mensonges. La manière dont les scénaristes mettent le héros face à ses doutes et ses mensonges est malicieux et surtout une
bonne idée pour changer un peu la donne et faire évoluer par la même occasion le personnage. Il ne peut plus se mentir à lui même de la sorte. Le passé troublé du héros revient également sur le
tapis, histoire d'apporter un semblant de conclusion, tout aussi bien joué.
Le "You're a monster" de Peggy à Don dans "The Quality of Mercy" était particulièrement symbolique. D'un côté cela remet en cause toute la relation qu'il y a pu y avoir entre les deux personnages (on se souvient de leur complicité aux débuts de la série et la séparation douloureuse dans la saison précédente) et d'un autre côté cela permet aussi de voir que les femmes de Mad Men ne se laissent pas marcher sur les pieds et ce n'est pas plus mal. Les femmes de Mad Men sont d'ailleurs bien plus fortes que l'on ne pourrait le penser. Ainsi, la saison 6 était pleine d'enjeux diverses et variés. Elle va même faire quelques raccords historiques avec une certaine finesse. Comme toujours, Mad Men est une série soignée à l'écriture magique. Parfois je me demande comment certaines personnes n'arrivent pas à tomber sous le charme de cette série. Alors certes, parfois le rythme peut troubler les téléspectateurs mais je pense que si l'on a réussi à survivre à la saison 2 de The Walking (Sleeping) Dead, on peut très bien survivre à Mad Men, surtout que je n'ai jamais été ennuyé par cette série personnellement. Dès le monologue de Don sur la cigarette dans le pilote j'ai été scotché.
Meilleur épisode : 6.12 "The Quality of Mercy"
Pire épisode : 6.09 "The Better Half"
Place dans le classement de l'an dernier : 3ème (=)