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L’espace d’une vie

Par Gaf @GaelF_D

coffin

La vie est courte, il faut en profiter, diront certains. Alors que pour d’autres, la vie semble un fardeau trop lourd à porter et qu’elle ne semble pas vouloir finir assez vite.

J’ai observé beaucoup les gens dans les dernières semaines et je suis triste de voir la lumière éteinte dans les yeux de plusieurs. Malgré la relation amoureuse, les beaux enfants, la maison, les vacances été comme hiver. Inexorablement un sentiment de défaite se dégage dans chaque geste, chaque parole. Il est donc facile à comprendre que l’on cherche dans les citations des penseurs, les mots qui nous confortent dans notre croyance que nous sommes heureux.

Je suis une errante. Je n’ai aucune attache émotionnelle (bon oui il y a ce chat d’une amie qui me rend gaga, mais elle m’oublie surement aussitôt que j’ai passé la porte!), et je peux partir où je veux, quand je le veux et revenir quand bon me semble. Oui, il y a des choses qui m’indignent et oui bien sûr que j’aime des gens. Mais la mort est passée tant de fois autour de moi que je ne perd plus de temps à frémir devant ma propre vie.

Suis-je heureuse?

Est-ce vraiment la question à se poser? Je me suis demandée si nous n’avions pas simplement accepté que le bonheur était LE but à atteindre ultimement. C’est comme de se poser la question "Où vais-je?" Y a-t-il réellement un endroit où aller? Quelque chose à atteindre dans un futur qui n’existera peut-être pas… De multiples artistes, penseurs, rêveurs, philosophies, économistes, etc. ont créé des échelles de bonheur et des barèmes pouvant mesurer le bonheur qui nous habitera au moment de notre mort.

Et si nous étions déjà heureux? Ici et maintenant. Le bonheur est un état que l’on espère permanent. Mais les larmes devant la perte d’un être cher éradiquent-elles toutes les traces de bonheur qui m’animaient la seconde avant?

Et si la mort frappait à ma porte à l’instant, lui demanderais-je d’attendre parce que je n’ai pas atteint la félicité tant recherchée?

J’aime la vie. J’aime les gens, autant les étrangers qui croisent ma route en silence ou en courtes conversations que les amis de longues dates qui nourrissent mon cœur et mon âme.

Et malgré que je passe ma vie à m’indigner et à errer sans grandes convictions devant les aberrations humaines, que je pratique la compassion (i.e. respirer profondément pour ne pas tout casser) et l’indifférence parfois je l’avoue, je me considère comme faisant partie du problème, plutôt que de la solution. Et c’est très clair pour moi que je suis ultra-privilégiée et que je peux choisir la plupart du temps mon expérience de vie quotidienne.

Je suis pour cette justice qui rend chaque être humain égal devant la mort. Et ultimement égaux devant la vie. Je n’entrerai pas dans un débat sur l’égalité des chances considérant que vous êtes nés dans un pays avec plus d’opportunités ou une famille prospère ou non. Ce n’est pas de ça dont je parle. Je parle de la vie, de respirer, de penser, de rêver.

Et aussi, du choix de garder la flamme allumée ou de l’éteindre…



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