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Josef Fritzl remix

Publié le 29 avril 2008 par Merlinbreizh

Josef ne semble pas si dangereux. Josef prend sagement la pose et fixe benoîtement l'objectif. Cheveux grisonnants légèrement en bataille, sourcils aux accents circonflexes et une fine moustache qui borde la lèvre supérieure. Josef ressemble à un vieux clown un peu usé par une vie de bohème. "C'est pourquoi ? Un casting ?" Non Josef, c'est la prison qui t'attend.
Josef est un monstre familiale. Pas un sanguinaire, non ; simplement Josef rêve d'un monde parfait, un monde à sa botte où il serait vénéré à sa juste valeur, lui le petit électricien mal considéré, peureux et vil. Alors patiemment, comme il tire ses cables électriques, Josef tire les fils de ses petites marionnettes dès qu'il a un moment. Entre les infos du soir et un épisode de l'Inspecteur Derrick. Après la café de midi...
Alors que sa chère épouse épluches ses patates, bercée par le tic-tac insupportable de l'horloge et le goutte à goutte de l'évier de la cuisine, Josef descend les poubelles à la cave. Evidemment Madame Fritzl sait. Au moins elle se doute. Son mari a sûrement une double vie. Elle le sait, mais elle préfère ne rien dire. Qu'est-ce que ça changerait d'abord ? Personne ne le croirait. Et puis Josef la tuerait si elle décidait de le quitter. Madame Fritzl subit en silence. Elle fait comme si. Josef sait qu'il peut compter su son indefectible silence.
A la cave, dans le royaume des profondeurs, dans la noirceur de son misèrable sous-sol intime, Josef joue, ses narines s'ouvre largement pour respirer la douce odeur de l'air vicié. Enfin. Il peut dessiner à l'envie l'effroi sur les visages des siens avec la patience d'un père. Il baise sa fille, il la coupe du monde, il abuse les enfants de sa fille, ses enfants. Il peut le faire, il a tous les droits, un père n'a-t-il pas tous les droits ? Aucune porte pour s'échapper, aucune fenêtre pour regarder le monde. Heure après heure. Jour après jour pendant 24 années.
C'est peut-être lui-même qu'il s'applique à tuer à petits feux, avec l'acharnement d'une ménagère préparant sa soupe, qui sait. Mais quelle imortance ? Josef n'est pas un homme, il est un ogre banal et narcissique. Il pourrait s'appeler Marcel, Bernard ou Machin bidule, vous, moi peut-être ! Josef Fritzl nous ressemble exactement.
Combien sont-ils, comme Natacha Kampusch et Elizabeth Fritzl, à vivre dans la cave ou derrière des doubles cloisons de notre petit voisin ? Des dizaines, des centaines ? Ou un seul ?
Source : L'Express

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