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Ikebana, la rencontre entre l’art floral et la philosophie japonaise

Publié le 25 août 2013 par Plcom @TousLesLoisirs

L’origine de l’Ikebana remonte au VIe siècle avec l’arrivée du bouddhisme au Japon. À l’époque, les fleurs utilisées comme offrande dans les temples bouddhistes étaient disposées de telle manière qu’elles pointent vers le ciel.

Histoire et origine de l’Ikebana

Le moine japonais Senmu qui dédie da vie à décorer l’autel de Bouddha est à l’origine des bases de l’Ikebana. Au Xe siècle, cet art sacré longtemps réservé aux moines a séduit la cour par son côté esthétique. Seuls les élites et les hommes de haute lignée comme les prêtres, les samouraïs et les seigneurs pouvaient prétendre à l’art de l’Ikebana. Au XIIe siècle, il se codifie et devient une expression d’événements importants dans la vie sociale japonaise : majorité d’un garçon, mariage, départ d’un guerrier, …
C’est entre le XIVe et le XVIe siècle que l’Ikebana atteint son épanouissement artistique. À cette époque, de nombreuses compétitions d’arrangement floral et de poèmes ont été organisées dans les temples, opposant prêtres et samouraïs. C’est aussi à cette époque que furent conçus les célèbres jardins de pierre de Kyoto.
Notons qu’au XVe siècle, le Maître Senkei Ikenobo élabore les premières règles de l’Ikebana et fonde l’école Ikenobo.
En France, l’Ikebana a fait sa première apparition en 1930 lors du Salon d’Automne à Paris lorsque l’écrivain franco-japonais Kikou Yamata en fit les premières démonstrations devant un public captivé. En 1966, le Centre d’Art Floral Ikebana est créé à Paris. Il propose aux amateurs des cours d’arrangements floraux respectant les règles de l’Ikebana.

Mais qu’est-ce que l’Ikebana ?

À la différence des pays occidents qui tendent à accentuer l’aspect décoratif d’un arrangement floral, les Japonais cherchent à créer à travers l’arrangement floral une harmonie de construction linéaire, de couleurs et de rythme. Alors que les Occidentaux misent sur la quantité et les couleurs des fleurs, se focalisant sur la beauté de la fleur, les Japonais soulignent la forme linéaire de l’arrangement.
L’art floral japonais vise à valoriser aussi bien la vase, les tiges, les branches, les feuilles et la fleur.
L’agencement de l’arrangement floral japonais est basé sur trois points principaux représentant le ciel, la terre et l’humanité à travers les trois piliers suivants : asymétrie, espace et profondeur.

Plus qu’un art, l’arrangement floral japonais est l’expression de la philosophie de la nature et une sorte de méditation pour saisir l’essence même du monde qui nous entoure. Il s’agit de savoir retenir l’essentiel pour obtenir un véritable accomplissement. Il ne cherche pas à imiter la nature en plaçant simplement les fleurs dans un vase. Mais il cherche à respecter le monde de croissance de la plante et le rythme des saisons. Dans l’art floral japonais, l’arrangement doit représenter l’aspect éphémère de toute chose, des végétaux, de la saison et de la vie. Dans sa sobriété et sa pureté, l’Ikebana est une forme d’expression e l’esthétique zen. Dans la philosophie zen en effet, l’art n’est pas étudié tout simplement par la passion, mais surtout parce qu’il dispense une sorte de spiritualité. Vivre l’esprit de l’art développe progressivement la spiritualité. Donc, pendant l’apprentissage, la cognition silencieuse et le transfert direct du savoir comptent plus que la grâce et le bon goût.

L’Ikebana est une activité à trois dimensions. Il s’agit d’observer la nature dans le premier temps, ensuite faire la cueillette et enfin la méditation lors de la création et l’achèvement de l’arrangement.
Pratiquer l’Ikebana c’est aussi pénétrer dans la voie des fleurs, le Kado.
Il s’agit de pratiquer une méditation en respectant les principes de la philosophie zen : le Sabi et le Wabi. Si le premier recherche la sérénité dans la méditation paisible, le second exprime la simplicité. L’art de l’Ikebana prend en compte le message de la fleur, de la couleur, de la saison et de l’environnement du bouquet. À tous ces principes s’ajoute la perception esthétique des Japonais qui mesurent l’équilibre et l’harmonie à l’échelle du corps humain.

Où peut-on s’initier à l’Ikebana en France ?

Le Centre d’Art Floral Ikebana, situé au 26 rue d’Armaillé à Paris (dans le 17ième arrondissement) propose des cours réguliers dans la capitale et des séminaires Ikebana dans différentes villes de la France. Présentés sous forme de stage de 5 jours, ces séminaires s’adressent à tous ceux qui souhaitent s’initier ou approfondir l’Ikebana.
Toujours à Paris, l’AFJAF (Alliance Franco-Japonaise d’Art Floral) dispense des cours d’Ikebana à l’atelier sis au 13 rue Villédo (dans le 1ier arrondissement).
Un peu partout dans le pays, des associations franco-japonaises proposent des cours d’apprentissage d’Ikebana, comme la Maison Merkapidéa à Ispoure, l’Association France–Japon à Saint-Étienne et l’Association Haiku à Périgny entre autres.


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