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Test : DAC CYP DCT-21

Publié le 29 août 2013 par Tupperwav @TupperWav

Voici pour la rentrée le test flash d’un DAC mutant de la marque Cypress Technology , société chinoise qui remonte petit à petit la chaîne de valeur en audio/vidéo, des sélecteurs et autres convertisseurs vers des composants audio plus élaborés. Nous en voulons pour preuve le test de ce DCT-21, véritable DAC couteau-suisse. 

1. Le CYP DCT-21, un mutant de la connectique

Les DACs sont désormais légions sur le marché, pourquoi donc avoir testé spécifiquement le DCT-21 ? La réponse se trouve tout simplement du côté des spécifications techniques de l’appareil, et plus précisément du côté de chez Swan de la connectique. Attention les yeux …

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Le détail des entrées/sorties numériques:

  • Entrées HDMI, USB, optiques et coaxiales
  • L’entrée HDMI supporte le LPCM stéréo 2.0 dans tous les modes (flux multicanaux non supportés)
  • Les entrées numériques supportent un taux d’échantillonnage de 192 kHz et une résolution jusqu’à 24-bit
  • Les entrées numériques peuvent être sur-échantillonnées  à 44.1, 48, 88.2, 96, 176.4 et 192 kHz via le DSP intégré (Digital Signal Processing)
  • Sorties HDMI, optiques et coaxiales

Le détail des entrées/sorties analogiques:

  • Sortie stéréo symétrique XLR (franchement inattendu à ce niveau de prix …)
  • Sortie stéréo analogique RCA
  • Sortie numérique jusqu’à 192khz depuis toute source analogique.
  • Entrée stéréo analogique RCA
  • Entrée Mini-jack stéréo (3,5 mm)

Avec ses 6 entrées (4 numériques, 2 analogiques)  et ses 6 sorties, dont 3  numériques et 3 analogiques, le CYP DCT-21 est un hub versatile qui pourrait bien trouver sa place au cœur d’une installation audio/vidéo hybride. Nul besoin d’être grand clerc pour s’en convaincre au regard du sympathique  plat de spaghetti schéma ci-dessous

DCT-21 Connection

Pour le reste des spécifications, vous trouverez de quoi compléter vos envies compulsives si le produit vous intéresse avec les deux liens suivants (Anglais) :

  • La page du constructeur
  • Le guide PDF exhaustif du matériel

En ce qui concerne plus précisément le format HDMI, il a la particularité de mixer les flux audio et vidéo, et vient donc se positionner dans une chaîne assez complexe à paramétrer dans un ordinateur. Bien souvent, ce sont les cartes vidéo qui proposent maintenant des sorties HDMI qui viennent « bypasser » les sorties des cartes mères lorsqu’elles existent.

En ce qui me concerne, après plus de 10h à bidouiller dans les entrailles les plus infames  de mon BIOS et de ma Nvidia GTX680, il ne m’aura pas été possible de faire sortir le moindre flux audio vers le DCT-21. Visiblement de nombreux conflits existent entre matériels, et il vous faudra vous armer d’une patience folle pour résoudre les problèmes éventuels.

Notons d’ailleurs que les forums regorgent d’utilisateurs malheureux (comme ce fut mon cas) qui ne parviennent jamais à faire sortir un flux audio via la sortie HDMI vers un périphérique pourtant en théorie compatible.

Je souligne cependant que le DCT-21 ne m’a, en revanche, posé aucun soucis pour intégrer les flux audio et vidéo de mon lecteur Blu-ray. C’est bien le fonctionnement de l’HDMI derrière un PC qui a ici posé problème.

2. Une qualité de fabrication hétéroclite (de l’habit et du moine …)

Côté jardin, le DAC DCT-21 ne paie pas de mine. Le boitier est austère avec un plastique n’inspirant pas grand chose. Les boutons font leur travail mais laissent la désagréable impression qu’ils ne seront pas éternels, notamment le bouton principal qui cumule un mouvement rotatif, et un mouvement de pression/retour.

Les différentes connectiques sont emboîtées correctement dans le boitier, mais là encore sans soin particulier, ou innovation quelconque pour sécuriser les nombreuses connexions/déconnexions qu’elles seront amenées à subir.

L’écran embarqué pour la visualisation des différents modes est assez spartiate mais remplit « fonctionnellement » son office. Il vous affichera ainsi les différentes entrées et sorties sélectionnées, ainsi que les nombreux paramètres du DAC.

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Côté cour, l’assemblage a été réalisé avec un soin « relatif » … ni aussi bien que des constructeurs tels que Burson, ni aussi mal que certaines soupes de vermicelles composants d’autres constructeurs chinois. On appréciera quand même la prouesse de faire rentrer autant de modules et de composants dans un si petit espace, notamment côté connexions.

La puissance de feu de la connectique du DCT-21 ne devra toutefois pas occulter sa réelle capacité à performer. Que vaut au final l’implémentation du DAC énigmatique contenu dans le DCT-21 ? Énigmatique, car en lisant les différentes documentations accessibles, il est strictement impossible de déterminer le modèle de puce de conversion employé pour le DAC.

Renseignement pris directement auprès du constructeur, c’est finalement un modeste Burr Brown PCM4104 qui équipe le DCT-21. La puce sortie depuis 2004 n’a pas connu une adoption fulgurante dans les DAC, mais sort sur le papier des performances correctes. Encore une fois, nous défendons la théorie selon laquelle la musique s’écoute avec des oreilles et non en lisant un cahier de spécifications techniques.

 3. Le banc d’essai synthétique du DCT-21

Protocole de test « Audio »du DAC

Pour évaluer le DAC, j’ai monté en parallèle le DCT-21 face à mon DAC « étalon », l’Audio GD Reference 9, selon l’enchaînement suivant :

  • Fichiers Audio FLAC
  • Foobar 2K avec ASIO drivers
  • Sortie COAX PC
  • Audio GD interface spdif
  • Sélecteur Spdif (1 vers 2)
  • DCT-21 (1)
  • Audio GR Reference 9 (2)
  • Sélecteur RCA (2 vers 1)
  • Stax SRM323S
  • Stax SR007 Mk2 « Omega »

Il m’est donc possible via ce montage de switcher à la volée les deux sélecteurs pour passer d’une écoute d’un DAC à l’autre, sur leurs entrées coaxiales respectives. Le même montage peut être utilisé pour comparer les performances des entrées USB des deux DAC. En revanche il ne m’a pas été possible de comparer en live les entrées « HDMI » et « Optiques » des deux DAC compte tenu des capacités de mes sélecteurs exclusivement analogiques.

Gardons également bien à l’esprit que l’audio GD coûte entre 3 et 4 fois plus cher que le petit DCT-21.

Écoutes comparatives

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Arne Domnerus – Jazz at the pawnshop 30th anniversary version – « Limehouse Blues »

Du jazz et pas n’importe lequel pour démarrer les écoutes, avec l’illustre parmi les illustres « Jazz at the pawnshop dans sa version 30ème anniversaire. Nul besoin de vous rappeler l’excellence de la prise de son de cette galette qui frise des rendus que l’on peut obtenir à l’aide de procédés holophoniques. Ce titre mettra les DAC à rude épreuve sur leur capacité à recréer le soundstage intime du pawnshop, tout en respectant l’aération formidable apportée dans l’enregistrement.

A l’écoute, les deux concurrents livrent une belle performance. En terme de timbre, le somptueux vibraphone de Lars Erstrand est notamment fidèlement retranscrit, savant mélange de medium chaleureux et de sonorités légèrement métalliques aux trémolos « vibrants » et naturels. La clarinette au rendu plus mat offre un joli contraste bien respecté par les deux matériels. Enfin, la batterie de Egil Johansen (dont la prise de son et la « non compression » restent un modèle encore aujourd’hui) vient rythmer l’ensemble avec des caisses claires membraneuses, et des cymbales larges et épanouies qui viennent chatoyer en haut de spectre. Il au global une impression de musicalité légèrement supérieure du côté de l’Audio GD, sans doute due à un bas de spectre un peu plus coloré.

Côté dynamisme, le Reference 9 présente un relief légèrement plus contrasté, et des attaques son un brin plus marquées. On reste ici toutefois dans des nuances peu discernables. Quant à la scène sonore, contrairement  à mes attentes les deux DACs sont ici dans un mouchoir de poche. On sent bien l’enregistrement serré mais très bien étagé, avec au loin les bruits des clients attardés aux tables du restaurant. Belle surprise pour le DCT-21 que je n’attendais pas à ce niveau.

art mango

Art Mengo – Live au Mandala – « Mon voisin »

Entre Jazz et variété, le titre de Art Mengo « Mon voisin » est un bon révélateur de medium avec une abondance de timbres d’instruments très bien enregistrés (voix, trompette, percussion, guitares funk) dont la justesse ou le caractère « artificiel » peut facilement s’apprécier. La juste reconstitution de la scène sonore concourt également a départager les DACs.

Après écoute, la principale différence entre les DACs sur ce morceau vient de leur traitement des médiums. Un peu plus de rondeur et de musicalité du côté du référence 9, là ou le DCT-21 est plus transactionnel et direct. On pourra remarquer dans les aigus pour les plus tatillons, que le DCT-21 donne parfois l’impression de couper plus court que le Reference 9 sur les harmoniques. Il s’agit encore une fois de nuances et non d’un choc ressenti entre les deux écoutes, qui restent toutes deux de très belle facture.

Mention spéciale dans les deux cas aux basses et mid-basses bien tendues et profondes, qui permettent à ce titre intimiste de ne pas perdre son son côté chaloupé et funky.

Remarquons enfin au passage la scène sonore absolument magnifique de ce titre et la fine reverb qui se dégagent de la trompette et des percussions. Les deux concurrents les recréent avec un égal bonheur.

the odyssey

Symphony X – The Odyssey – « Wicked »

Le titre « Wicked » de Symphony X est un révélateur de qualité de bas de spectre pour les DACs. La tension du titre implique des  micro-césures et des attaques des grattes sur une batterie « membraneuse à souhait » et des vocaux lyriques qui ne doivent pas se retrouver à la trappe. Chaud devant !

Le Reference 9 se trouve ici plus enjoué que le DCT-21. Il contraste davantage l’écoute et propose une chaleur supplémentaire en bas de spectre qui donne un bonus de musicalité au ressenti global. Le DCT-21 quand à lui propose une copie légèrement plus neutre mais techniquement tout à fait correcte.

En terme de scène sonore, le Reference 9 propose également une écoute un peu moins « latérale » que son concurrent et contribue à immerger davantage l’auditeur dans une sphère de musique. Enfin en termes de réalisme des timbres, je trouve les médiums de l’Audio GD légèrement plus corpulents, sans toutefois rendre ridicule la performance du DCT-21 loin s’en faut ! C’est donc au global une belle performance pour notre DAC couteau-suisse qui se tire d’un exercice technique difficile avec une belle solidité.

Protocole de test « Audio »de l’amplification

La partie amplification a été testée avec un Grado SR325i et un Ultrasone Edition Pro. Rappelons que la partie amplification est articulée autour du TPA6120A2 chez Texas Instrument, dont le très faible taux de distorsion harmonique à été loué ça et là.

Le montage autour de l’OpAmp se révèle efficace en terme de qualité. Petit plus, il est possible de régler la sortie casque selon l’impédance du casque avec les valeurs suivantes : 16, 32, 64, 200, 300 ou 600 Ω. Sur la papier, le DCT-21 ne rechignerait donc pas à driver vos casques les plus gourmands.Après la théorie, voici l’écoute.

  • DCT-21 et Grado SR325i

Le bas de spectre est solidement maîtrisé avec des basses tendues et rapides. Grado oblige, l’extension n’est toutefois pas abyssale.  Les médiums et haut médiums sont étincelants et flirtent parfois avec une sibillance marque des séries SR de la gamme.Beaucoup de musicalité comme toujours sur ces fréquences. En terme de spatialisation, c’est tout à fait correct même si ce n’est pas là encore la force du SR 325i, dont l’étagement des plan laisse notablement à désirer. Au final, en terme d’appairage, le DCT-21 est agréable avec le Sr325i, mais gagnerait à profiter d’un ampli plus chaleureux que la belle neutralité revendiquée par le DCT-21.

  • DCT-21 et Ultrasone Signature pro

Dès les premières notes, l’Ultrasone apparait comme un meilleur appairage que le Sr325i pour le DCT-21. Le bas de spectre notamment qui se rapproche furieusement de l’édition 9 du même Ultrasone (casque très réussi au demeurant). Le dynamisme est bestial, ça cogne très fort, et l’extension est solide, même si moindre qu’avec mon Stax SR007. La tension est redoutable de même que l’impact des percussions. le DCT-21 se montre à même de driver avec autorité le Signature pro dans le bas de spectre.

Pour le reste de la signature, le niveau de détail et la finesse de la résolution des textures en médium et aigu sont extrêmement plaisants. Beaucoup de liant dans le message ni aucun voile à déplorer, et ce alors même que le bas de spectre est solidement présent.

Coté spatialisation bonne surprise puisque l’Ultrasone parvient à ne pas trop sonner trop prés du tympan malgré sa conception fermée. Cela aurait été au demeurant probablement rédhibitoire vu la quantité qu’il dégage.

Pré-conclusion sur la partie audio

Le DCT-21 est un redoutable combattant avec deux puissantes armes dans son arsenal.

A gauche un DAC d’une belle neutralité capable d’extraire une belle quantité de détail, et une capacité certaine à redresser les différents espaces sonores avec une maestria rare à ce niveau de prix.

A droite, l’ampli du DCT-21 est à l’aise avec différents casques, même si je ne l’ai clairement pas poussé à bout dans ce test avec des flagship a l’impédance plus élevés. Solide en bas de spectre, il n’oublie pas de proposer une écoute relativement musicale pour du transistor dans le médium et le haut de spectre.

Alors certes nous ne sommes pas en présence d’un matériel tendant vers le haut de gamme, mais au prix proposé personne ne pourra mettre en doute les bonnes qualités musicales de ce produit.

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4. Pour conclure, le DCT-21 est un DAC à recommander au regard de son prix plus que contenu.

Sans rivaliser avec des solides références dédiées à l’Audio, le DCT-21 livre une copie de fort bonne facture musicalement parlant, et propose un package connectique confortable pour son prix et son format.

C’est à n’en pas douter un produit qui pourra combler les audiophiles au budget très limité, ou venir compléter avec bonheur une petite installation hybride « audio/video ». On aurait aimé en revanche une finition plus soignée, le produit  manquant un peu de cachet sous sa forme actuelle.

Attention toutefois à la tenue sur la durée de ce jeune produit, pour laquelle nous ne pouvons pas encore nous prononcer à date. Veillez comme pour beaucoup de produits chinois actuels à disposer des garanties nécessaires lors de vos achats. Précisons enfin que ce produit peut se retrouver « brandé » sous diverses marques car il est proposé également en marque blanche par Cypress Technologies.

Merci à David de chez Audiophonics.fr pour le prêt.


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