— Traitre ! s’exclame Némo qui tire. Larsan ne bouge pas. Le capitaine Némo se met à rire. — Balle à blanc, mon cher Larsan. Némo descend une échelle en fer. Il salue le commissaire, sert la main de la jeune fille puis s’arrête devant le magicien. Il sort un couteau de sa tenue qu’il place sous la gorge de Larsan. Sa lame est le terrible poignard indien le Khanjarli qui prend la forme d’un S avec une poignée en ivoire. Maria s’avance vers le capitaine, mais Larsan attrape sa main. — Je te tuerais un jour, Larsan ! J’attendrai le moment où tu auras tout à perdre ! Il jette un coup d’œil furtif à Maria. — Cela fait soixante ans ! Il range le Khanjarli. — Je peux attendre quelques jours. — Némo ! Calmez vos ardeurs ! Dois-je vous rappeler le propriétaire de votre nouveau corps ? Arrêtez ces enfantillages ! La République a besoin de vous ! Je vous propose de prendre une petite collation que je puisse vous exposer la situation. Un volet en fer s’ouvre devant eux. — Suivez-moi ! indique Némo en soufflant. Ils traversent un long sas, les parois sont recouvertes d’un tissu molletonné rouge, des hublots de couleur dorés diffusent la lumière dans l’espace relativement étroit. Maria s’arrête quelques instants et regarde par l’un des hublots. Devant elle, des nuages à perte de vue.
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— Vous pourriez dire à votre femelle de se dépêcher un petit peu ! crie le capitaine. Maria se retourne, elle regarde avec sévérité le capitaine. Elle recule d’un pas et baisse la tête. — Maria ! dit Larsan. Elle rejoint le petit groupe. — Son... son regard... la mort. murmure-t-elle. — Je sais. répond Larsan qui sourit. Il pénètre à l’intérieur d’un petit salon composé de deux canapés rouges devant lesquels une petite table marquetée est placée. Un orgue trône au fond de la pièce. Les lieux rappellent les petits salons bourgeois du dix-neuvième siècle. Derrière les canapés, nous retrouvons une bibliothèque. Devant la table, un globe-bar est ouvert d’où dépassent des bouteilles d’alcool. Le commissaire s’installe confortablement suivi de Maria et Larsan. — Très confortable votre intérieur Némo. Vous avez toujours de cet excellent cognac ? demande le commissaire. Némo s’avance vers le globe, en sort une bouteille et un verre qu’il tend au commissaire Grisez. Le commissaire humecte son verre. — Il y a une semaine, le collier de la reine a été volé chez un joaillier suisse. Je ne reviendrai pas sur les faits, mais ce bijou a provoqué la chute des Cagliostro, il y a trois siècles. Néanmoins, Ce vol revêt une importance particulière au regard des évènements qui se sont déroulés quatre jours plus tard. Il boit plusieurs gorgées de cognac. — Larsan ! La présence de cette jeune femme est vraiment indispensable ? interroge le commissaire. — Vous connaissez mes conditions, cher commissaire ! — Bon... Revenons aux faits. Il y a bientôt trente ans, William a affronté la comtesse de Cagliostro dans un combat mémorable. À l’issu de cet affrontement, le corps de la comtesse s’est retrouvé enfermé dans la banquise. Depuis ce jour, une garnison de l’armée avait pour la mission secrète de surveiller cet étrange linceul. Il y a trois nuits, nous avons perdu le contact avec cette équipe de surveillance qui était formée d’hommes surentraînés. Nous avons alors posté nos satellites pour observer la base et envoyer un hélicoptère. — Le corps a été volé ? demande Larsan. — Pas seulement mon cher Larsan, comme vous vous souvenez la comtesse était enfermée dans la banquise. Et bien, la banquise... a disparu sur une superficie d’un kilomètre. Des millions de mètres cubes de glace envolés. Il n’y avait plus rien, plus de campement... Mon cher Némo je reprendrai bien un peu de cet excellent breuvage ! Némo toujours debout, lui sert un nouveau verre. — Comme je vous disais, la banquise a disparu en quelques secondes selon nos photos satellites. Nos météorologues rejettent toute explication naturelle. On m’a donc chargé de vous engager, vous êtes le dernier à l’avoir affrontée et disons que vos pouvoirs magiques pourraient nous éclairer. — Vous avez peut-être recruté le responsable de ce vol ! Maman lui manquait trop ! s’exclame le capitaine. — Mon cher Némo nous surveillons Larsan depuis sa naissance, il ne peut faire un pas sans que nous le sachions ! Mais revenons à notre affaire ! Le lendemain du vol du corps de la comtesse, une lettre des plus étrange a été envoyée à plusieurs gouvernements de notre planète. Comment cette lettre a atterri sur les bureaux des hommes les plus importants de notre planète, nous ne le savons pas encore. Ces lettres étaient identiques et contenaient ceci. Il pose une carte de visite sur la table. Une araignée est dessinée avec écrite en lettres imprimées : Le club de l’araignée. Némo recule d’un pas. — Je connais.... Je connais cette araignée. Maria se penche sur la carte. Némo pointe du doigt Larsan en tremblant. — Votre mère avait ce tatouage quand elle m’a laissé pour mort dans les souterrains et qu’elle vous a fait boire de son breuvage. — Je ne connaissais pas ce tatouage. Némo, je dois vous rappeler que cette femme ne m’a jamais élevé. Par contre, j’ai déjà vu cette l’inscription. Mon père me l’a montré dans mon enfance, des souvenirs diffus. dit Larsan qui se gratte la tête. Il se lève. — Capitaine ! Je crois qu’il est temps de rentrer chez moi. — Excellent ! Larsan vous avez une piste ? interroge le commissaire Grisez. Larsan se penche vers Maria. — Vous connaissez Étretat et ses falaises Maria ? — Non. répond Maria. — Direction Étretat, mon cher Némo !
A suivre...
Chers lecteurs, la semaine prochaine nous retrouverons la Haute-Normandie et sa légendaire Aiguille Creuse. Qui se cache derrière Le club de l’araignée ? Quel rôle va jouer Maria ? De nombreuses surprises vous attendent le 7 septembre avec le chapitre 12 : Father and son !
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble