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Le collectivisme, une guerre asymétrique

Publié le 31 août 2013 par Copeau @Contrepoints

Ne pas mettre ses enfants à l'école d’État, c'est être une mauvaise personne : selon Slate, les parents qui veulent le meilleur pour leur enfant ne sont pas de bonnes personnes, ni de bons parents ; ils feraient mieux de choisir pour leur enfant une moins bonne école pour ensuite tenter d'y redresser le niveau.

C'est exactement le même raisonnement qui prévaut au système collectiviste français de protection sociale. Alors que le monopole a sauté, les institutions qui en bénéficiaient tentent de maintenir leur emprise sur la population qui a intérêt à le quitter, c'est-à-dire tous ceux qui cotisent plus qu'ils ne coûtent.

Plus généralement, l’État français cherche aujourd'hui à se doter de tout un arsenal législatif et coercitif empêchant les Français de quitter leur pays. Ils réfléchissent à exproprier ceux qui demandent une autre nationalité, à taxer les Français où qu'ils soient même s'ils n'ont plus rien à voir avec la France de près ou de loin si ce n'est le fait d'en avoir la nationalité.

Le collectivisme ne peut pas se passer de certains individus : ceux qui produisent. La morale altruiste suppose l'existence de deux castes, ceux qui produisent sans jouir et ceux qui jouissent sans produire, et notamment d'un nombre assez important d'individus dans la première pour faire vivre les autres.

Aujourd'hui, les salariés du secteur privé ne sont que 20 millions ; ils financent le reste de la population, salariés du public et inactifs, ainsi que la classe politique qui les gouverne. Alors qu'ils sont de moins en moins nombreux à payer de plus en plus cher pour les autres, et que les autres sont de plus en plus nombreux à se partager un gâteau dont on sent bien qu'il commencera bientôt à rétrécir, les Français ont peur de s'appauvrir. Et l’État, lui, sent la faillite arriver, même s'il ne semble pas changer d'un iota sa façon de dépenser sans compter.

Pour contrer l'exil, l'évasion ou l'expatriation, il dispose d'un arsenal qu'il étoffe au fil du temps pour retenir les traîtres / déserteurs / collabos / égoïstes qui refuseraient le contrat social de plus en plus lourd qu'ils n'ont jamais signé, qui refuseraient de financer les lubies toujours plus couteuses d'un État qui se révèle de moins en moins capable ou désireux de remplir ses fonctions régaliennes.

Dans le cas de la Sécurité sociale, comme le relate Laurent C. sur Contrepoints depuis plusieurs mois, ou plus généralement de tous ceux qui cherchent à quitter leur État, l’État s'engage contre ses citoyens dans une guerre asymétrique.

Il dispose en effet de tous les renseignements dont il a besoin, et qu'il ne se prive pas de collecter dans l'illégalité totale, pour contrôler ses citoyens. Il peut, à tout moment, les assaillir de coups plus ou moins bas ; il aura toujours, dans l'action, le dernier mot, puisqu'il s'est attribué le monopole de la violence légitime, et en fait usage à sa guise.

Si l’État cherche autant à éviter le départ de certains de ses administrés, c'est qu'il se nourrit d'eux, de leurs efforts, de leurs créations, de leurs productions, de leurs échanges. Il se nourrit de leur action. À défaut de pouvoir agir selon ses principes, l'individu peut cesser d'agir. À défaut de vivre selon ses valeurs, l'individu peut adopter les valeurs morbides du collectivisme.

Dans We The Living, Ayn Rand décrit la vie dans une société dictatoriale, où aucune vie n'est possible. L'individu libre y est en définitive confronté à deux choix : partir, ou mourir – que ce soit littéralement ou en adoptant les principes collectivistes, en acceptant le nivellement par le bas.

Une part croissante de la population française cherche à agir contre le "sens de l'histoire" promu par les dirigeants socialistes qui écrase liberté et égalité des droits, socles d'une société libre et prospère. Ils font erreur ; à moins de parvenir à s'organiser suffisamment pour renverser l’État, ce qui semble improbable, ils ne feront que le nourrir. La Manif pour Tous a généré un sentiment de résistance contre le gouvernement socialiste, qui permet aujourd'hui au parti socialiste de retrouver un ennemi qu'il aime en faisant de la "lutte contre l'extrême-droite" une priorité et de dénoncer les résistances au changement.

En réalité, les citoyens n'ont que deux choix pour résister et lutter contre un oppresseur omniprésent. Ils ne peuvent pas chercher à produire et échanger normalement, ni lutter ouvertement contre lui ; quelle qu'elle soit, il se nourrit de leur action. Leurs seuls choix résident dans l'exil, temporaire ou définitif, et la grève.

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À lire aussi : manuel de résistance active contre l’État obèse


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